Par Kamel Ghattas Toute cette ambiance qui a précédé puis entouré les rencontres ayant opposé l'Espérance Sportive de Tunis a surpris plus d'un, de l'actuelle génération. Quant aux anciens, aussi bien joueurs que public, ils se souviennent parfaitement de ces émotions fortes que nos frères et amis égyptiens imprimaient à ces rendez-vous qui figeaient tout ce qui bougeait dans les deux pays. La Tunisie a toujours été un adversaire tenace, qui a souvent barré la route pour le titre dans presque toutes les disciplines. C'est dire que la rivalité est aussi grande que les liens qui unissent ces deux rivaux implacables mais qui se respectent. Ce qui est remarquable, c'est qu'au terme des rencontres figurant au programme et dans toutes les disciplines sportives, tout revenait à la normale au coup de sifflet final. L'entraîneur d'Al Ahly n'a pas vécu ces péripéties et est loin de connaître ce qui anime, ce qui lie ces deux pays. Il n'a aucune idée des relations profondes qui ont toujours prédominé. Ce qui l'a conduit à demander à ce qu'il «soit protégé» à l'occasion de son déplacement en Tunisie. Qui est-il et pour qui se prend-il ? Comment un entraîneur, censé être au service d'un club qui possède ses responsables et son porte-parole se permet-il de demander à son ambassade de le protéger, alors qu'il est membre d'une délégation officielle qui sera automatiquement prise en charge avec tout le respect que l'on doit à des adversaires, mais néanmoins hôtes et amis ? La meilleure réponse est venue à cet entraîneur, habitué sans doute à d'autres comportements dans des pays où ces demandes ont cours, par la bouche du secrétaire général de l'Espérance, équipe hôte, que de celle de son Excellence l'ambassadeur égyptien qui a rendu hommage à l'accueil, aux facilités et à la fluidité de toutes les opérations de police et de douane. Et cela continuera ainsi, tout au long de ce séjour et au-delà. Nos amis égyptiens ont l'habitude de mettre la pression sur tous leurs adversaires potentiels. Tous les moyens sont bons et même si nous relevons certains dépassements, nous savons qu'il y aura toujours un des leurs qui jugera qu'il faudrait éviter d'aller trop loin. Cela a été le cas d'ailleurs. Nous y sommes habitués et à la limite, c'est amusant. Cela fait partie du folklore qui donne à ces rencontres toute leur saveur. Au terme de cette rencontre et quelle que soit l'issue à laquelle elle aboutira, on prendra rendez-vous pour la prochaine. Un match de football ce n'est pas la guerre et c'est pour cette raison que les déclarations de cet entraîneur sont aussi navrantes que surprenantes. D'après les informations données par l'un de nos confrères (nous en rendons compte avec quelques réserves), c'est lui qui a donné l'ordre à Azzaro de déchirer son maillot pour essayer d'alourdir la sanction de Dhaouadi. La CAF lui demande de s'expliquer à propos de ce comportement et de ces agissements qui, s'ils s'avéraient vrais, constitueraient un dangereux précédent. Cet entraîneur ignore sans doute ce proverbe de son pays : «Ne crachez pas dans le puits, vous pouvez en boire l'eau».