Une vaste campagne d'assainissement a été lancée. Dans le gouvernorat de Kairouan, 57% des 312 écoles ont des problèmes d'approvisionnement en eau potable et n'ont ni clôtures ni blocs sanitaires. C'est ce qui explique la présence de chèvres, de chiens et même de reptiles devant les salles de classe. On citerait l'exemple de l'école Mrayhia située près de l'oued Marguellil et entourée de forêts denses. C'est ainsi que l'année dernière, un serpent venimeux long de 2 mètres a failli provoquer un drame au sein de cette école fréquentée par 120 élèves, ce qui a causé la panique chez tous les élèves, n'eût été la présence d'esprit d'un instituteur qui l'a immédiatement tué. Autre exemple, l'école Aouled Aissaoui, située dans un village à Haffouz, n'est protégée par aucune clôture et ne dispose même pas d'un bureau pour le directeur. De ce fait, les instituteurs dont des femmes enceintes, restent debout près des poubelles entourant l'environnement immédiat de cette institution éducative. D'ailleurs, certains élèves ont été atteints d'hépatite à cause de la présence d'un dépôt de déchets anarchiques. Et comme beaucoup d'écoles rurales sont entourées d'étangs pollués, d'oueds et d'égouts bouchés, l'état de l'environnement se dégrade de jour en jour. D'où l'augmentation du nombre d'élèves atteints de gale et surtout d'hépatite, cette maladie de foie dont les symptômes sont la fièvre, la jaunisse, les nausées et les vomissements. D'ailleurs, au cours de l'année scolaire 2017-2018, (jusqu'à fin octobre 2018), on a recensé 369 cas d'hépatite dont 157 (de type A), 208 (B) et 4 (C). Une élève décédée de l'hépatite C A Hajeb El Ayoun, une jeune élève âgée de 11 ans, Jawaher, hospitalisée depuis plusieurs mois pour une hépatite C, est décédée la veille de la rentrée des classes, sachant que d'autres élèves, fréquentant la même école dans la zone Aouled Abbas, souffrent de cette maladie contagieuse, et ce, à cause de l'eau polluée et pleine de détritus et de cadavres de chats. D'où l'importance d'assainir tout l'environnement de la plupart des écoles, surtout celles situées à Gouiba et à Manar (délégation de Hajeb El Ayoun) les instituteurs et les élèves sont obligés d'apporter avec eux des bouteilles d'eau. Et même la citerne ne répond pas aux besoins quotidiens en eau notamment pour la cantine, la vaisselle, les toilettes et le lavage des mains. Notons dans ce contexte que durant la semaine dernière, les cours ont été suspendus à l'école Aïn Zana (Haffouz) car les parents ont interdit à leurs enfants de rejoindre leurs classes de peur de la propagation du virus de l'hépatite, à cause de l'absence d'eau potable. En effet, sur les 250 élèves inscrits, 15 ont été atteints par cette maladie. D'ailleurs, des équipes médicales se sont rendues sur les lieux afin d'effectuer les analyses nécessaires et vacciner tous les élèves de la première année primaire. Et les responsables municipaux ont entrepris une vaste campagne d'assainissement de tout l'environnement tout en donnant des conseils aux élèves afin qu'ils n'oublient pas de bien se laver les mains après les selles. Beaucoup plus loin, à l'école Kssar El Dabbach (imadat Gtitir à Bouhajla), les parents ont lancé un appel de détresse à tous les responsables afin que des mesures énergiques soient prises (eau potable, hygiène du milieu, etc.) afin d'arrêter la propagation de l'hépatite qui a touché beaucoup d'élèves.