L'Ugtt a décrété, hier jeudi 22 novembre, une grève dans la fonction publique qui a concerné le secteur de la santé. Les hôpitaux n'ont pas été épargnés, certains ont été totalement paralysés, à l'exception des services des urgences, dont celui de l'hôpital universitaire Mongi-Slim à La Marsa. Avertis, les patients ne se sont pas déplacés. A 11h00, la grande salle d'attente des consultations externes de l'hôpital Mongi-Slim à La Marsa était totalement vide. On se croyait d'ailleurs dans une ville fantôme ! Pour cause, pratiquement tout le personnel et le staff médical de l'hôpital ont respecté la grève décrétée par l'Union générale tunisienne du travail, pour revendiquer des augmentations salariales. Pour le surveillant général, il est certain que la grève à l'hôpital a été suivie. Le personnel a respecté cette décision. «Quelques médecins et agents ont décidé de ne pas débrayer et d'exercer normalement, mais ils ont été surpris par l'absence des patients», a-t-il dit. En effet, le constat est clair : les patients, qui viennent parfois de loin puisqu'il s'agit de l'un des hôpitaux les plus importants de la capitale Tunis, ont évité tout déplacement audit hôpital, conscients que les prestations seraient suspendues. «Les patients se sont habitués à ces conditions. Ils évitent de venir quand il s'agit d'un jour de grève, mais cette fois, c'est exceptionnel, explique, la seule fonctionnaire présente sur place pour assurer une permanence au service de facturation. Nous avons remarqué également que tous les services de l'hôpital, à l'exception des urgences et du bloc opératoire, étaient paralysés. Ce sont les consultations externes de tous les services qui ont été profondément touchées, et les quelques patients venus, dans l'espoir de faire des consultations, ont été déçus. Les urgences épargnées La grève n'a pas concerné, en toute évidence, les urgences de l'hôpital Mongi-Slim, à la banlieue nord de Tunis. Les services sont assurés normalement comme en témoigne l'accompagnateur d'un patient qui souffre de maux de ventre. «Les services sont assurés normalement même en jour de grève, ils ne peuvent pas priver le citoyen de son droit à la vie quand même. Outre la lenteur des soins, l'encombrement et la mal organisation, l'accueil des patients et de leurs familles reste toujours à déplorer», a-t-il témoigné. En effet, l'activité est normale aux urgences de l'hôpital qui accueille des dizaines de cas chaque jour, dont des blessés et des brûlés. Pour une infirmière de ce service, un manque de personnel est à signaler, notamment en ce qui concerne les médecins et les infirmiers de garde pendant la nuit. «Les urgences à l'hôpital manquent toujours de personnel, surtout pendant les gardes, et c'est ce qui explique l'encombrement et la lenteur des soins. On n'y peut rien», a-t-elle assuré. A l'hôpital régional de Kheireddine, situé également dans la banlieue nord de Tunis, le constat est le même. Les patients ont évité tout risque de se déplacer, en vain, à cet établissement. Dr Cyrine Triki, chef de service de dialyse dans cet hôpital, affirme en effet, que ce sont les patients qui ont été absents hier, après avoir pris connaissance du maintien de la grève. «Les médecins, même s'ils soutiennent les revendications de cette grève, ont été présents à l'hôpital, conscients également du droit du citoyen à l'accès aux soins», a-t-elle précisé.