Finalissima à Lusail : l'Argentine défie l'Espagne le 27 mars au Qatar    Sécurité et fluidité : le ministère des Transports renforce le contrôle pendant les vacances d'hiver    Yasmine Radhouani offre l'or à la Tunisie aux Jeux Africains    Les Etats-Unis remettent à la Tunisie des équipements de sécurité d'une valeur de 1,4 million de dollars    Important pour les élèves du privé : l'inscription à distance pour l'obtention de la carte d'identité ne vous concerne pas    Ooredoo élue Service Client de l'Année 2026 pour la 7e fois consécutive    Trois startups tunisiennes parmi les finalistes du programme Qualcomm «Make in Africa» 2025    TotalEnergies Marketing Tunisie : sept ans de succès pour le service client    Le Canada supprime l'obligation de visa pour un pays arabe    Pluxee Tunisie brille pour ses services aux automobilistes et ses cartes carburant    Coupe Arabe 2025 : où suivre en direct la finale Jordanie–Maroc ?    Alerte pour les Tunisiens : perturbations météorologiques et fortes pluies dès ce soir    Météo en Tunisie : brumes locales denses le matin, chutes de pluies éparses    Abdelaziz Kacem: "Les Arabes ne méritent pas leur langue"    Tunisie à l'honneur : Monia Ammar intègre la commission d'enquête internationale sur la Syrie    Fête de la Révolution : la Tunisie se souvient, 15 ans après    Fiscalité: Des propositions concrètes de l'ITES qui changent la donne    Abdellatif Khemakhem: L'universitaire éclectique    Leila Derbel Ben Hamed, une source de fierté nationale!    Habib Touhami: Au temps glorieux de "Sawt el Arab" et du panarabisme    La Beauté du fragile: pour une philosophie silencieuse de l'instant    Nidhal Ouerfelli – Pour réussir la transition énergétique : vision, gouvernance et partenariats    Adapter l'enseignement supérieur tunisien à la génération Z: pratiques pédagogiques innovantes en management    Choc à Hollywood : Rob Reiner et son épouse retrouvés morts    Mort de Peter Greene : L'acteur des rôles cultes nous quitte à 60 ans    Slaheddine Belaïd: Requiem pour la défunte UMA    La loi de finances 2026 officiellement publiée au Journal Officiel    L'appel du Sud : le voyage gourmand de Malek Labidi dans La Table du Sud    Programme JCC 2025 : salles et horaires des films et où acheter les billets de la 36ème session des JCC    Kairouan : début des travaux du nouvel hôpital universitaire Roi Salman Ibn Abdelaziz    Arnaques en ligne en Afrique : une menace en pleine expansion    Hommage à Amor Toumi: une vie dédiée à la pharmacie, à la santé publique et à l'action internationale    Météo en Tunisie : temps brumeux, pluies éparses la nuit    LEBRIDGE25 – Tunis : un événement pour connecter startups, entreprises et investisseurs    Comment se présente la stratégie américaine de sécurité nationale 2025    Titre    Tunisie 2027 : Capitale arabe du tourisme et vitrine du patrimoine    La Chute de la Françafrique: Comment Paris a perdu son Empire Informel    Match Tunisie vs Qatar : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 07 décembre?    JCC 2025, la Palestine au coeur des journées cinématographiques de Carthage : jury, hommages et engagements    Match Tunisie vs Palestine : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 04 décembre?    La sélection tunisienne féminine de handball marque l'histoire : 1ère qualification au tour principal Mondial 2025    Des élections au Comité olympique tunisien    La Poste Tunisienne émet des timbres-poste dédiés aux plantes de Tunisie    Sonia Dahmani libre ! Le SNJT renouvèle sa demande de libération des journalistes Chadha Haj Mbarek, Mourad Zghidi et Bourhen Bssaies    Secousse tellurique en Tunisie enregistrée à Goubellat, gouvernorat de Béja    New York en alerte : décès de deux personnes suite à de fortes précipitations    Le CSS ramène un point du Bardo : Un énorme sentiment de gâchis    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Traitements d'urgence
Publié dans Le Temps le 10 - 07 - 2012


pour les services des urgences
Le Syndicat Régional de Tunis des Médecins Généralistes a organisé une assemblée générale au siège de l'UGTT pour débattre d'une série de revendications devenues très urgentes pour le secteur.
Elles se rapportent à quatre points essentiels : la mutation des « urgenciers », les conditions de travail des médecins inspecteurs, la situation des médecins travaillant au Ministère de l'Intérieur et l'indexation horaire des gardes.

Les quatre griefs

Concernant la première revendication, le Secrétaire Général du Syndicat, Mohammed Hédi Souissi, nous affirme que la moyenne d'âge du personnel médical et paramédical exerçant dans les urgences est supérieure à 50 ans et réclame donc la mutation de tous ceux de ses confrères ayant travaillé 10 ans dans ces dernières vers d'autres structures de base ou bien vers des services où la charge du travail est moins contraignante. En deuxième lieu, le Syndicat déplore les conditions dans lesquelles les médecins inspecteurs exercent leur travail et en particulier les voitures qu'ils utilisent dans leurs déplacements et qui sont dans un état lamentable, ce qui les oblige à passer la majeure partie du temps à les réparer plutôt qu'à accomplir leur tâche consistant à inspecter les conditions dans lesquelles travaillent leurs confrères. Ceux exerçant dans le Ministère de l'Intérieur ont un problème d'une toute autre nature : ce dernier refuse toujours de recevoir leur syndicat de base constitué depuis Juillet 2011 et ce malgré les rappels récurrents de l'UGTT, donc, ils exigent le déblocage de leur situation dans les plus brefs délais. Enfin, le syndicat des médecins réclame l'indexation de la garde, fixée forfaitairement à 68D, sur le salaire horaire.
Structures et architectures

inadaptées

Le docteur Souissi, exerçant lui-même dans l'urgence de l'hôpital de « Kheireddine », nous fait part de son exaspération et souligne les rapports tendus entre patients, d'une part, et médecins et infirmiers, de l'autre, ce qui crée un problème d'insécurité dans ces services dont il ramène les causes à trois : structures et architectures inadaptées, manque de matériel et personnel vieillissant. La première défaillance est cause de l'exiguïté des lieux qui instaure une proximité sempiternelle entre les deux parties, les malades et le personnel qui, dans cet hôpital, dispose de seulement 4m2 d'espace dans les vestiaires communes dans le service d'homéopathie. Le manque de matériel, lui, est responsable de beaucoup de problèmes entre les deux parties. C'est ce qui arrive, par exemple, quand un patient est prié de se rendre à l'hôpital « Mongi Slim » de la Marsa à 2h du matin en raison da la mauvaise qualité du scanner existant ou de son inexistence; une telle orientation n'est pas de nature à lui plaire d'autant plus lorsqu'il est très souffrant sans compter les frais supplémentaires du déplacement pour ceux qui ne sont pas motorisés et qui sont démunis et combien ils sont devenus nombreux ces jours-ci grâce aux belles prouesses des hommes de bord, nos « légitimistes »!

Une moyenne d'âge trop élevée

Et la question la plus épineuse, au regard du Secrétaire Général du Syndicat, reste le problème de la moyenne d'âge trop élevée du personnel, il réclame son rajeunissement. Selon lui, les médecins et les infirmiers quadragénaires et quinquagénaires, travaillant depuis des décennies dans ce service sollicitant une mobilisation constante aussi bien physique que mentale, sont épuisés et ne sont plus en mesure de tenir le coup, ce qui affecte négativement leur rendement. On ne peut pas donner le meilleur de soi-même quand on est mal à l'aise, quand on n'est pas dans de bonnes dispositions. Le responsable syndicaliste dénonce également le piège tendu par l'autorité de tutelle à tous les désireux de rejoindre la région de Tunis en leur laissant une seule porte entrebâillée, celle des urgences. C'est le cas, par exemple, de sa collègue de « Kheireddine », Docteur Chaâbouni, qui a exercé dans le même service à « Siliana » pendant douze ans et qui continue à exercer aux urgences depuis deux années.

Les imperfections sont les vraies causes de l'insécurité

Le problème relationnel dépend entièrement de ces trois facteurs qu'on vient de citer, si, du côté du ministère, on tient vraiment à apaiser l'atmosphère et assurer un meilleur rendement dans ces services très délicats, on n'a qu'à remédier à ces lacunes, à corriger les choses, le traitement du cas par cas et la résolution de ces difficultés chroniques qui traînent depuis des années sont seules capables de faire disparaître la tension et d'établir la sécurité, et ce n'est pas l'installation des caméras sur les lieux qui va résoudre le problème, affirme Docteur Souissi. La violence ne devrait pas être traitée par une violence d'un autre type pire qui prendrait un aspect répressif, ajoute le patient Habib que nous croisons dans le service. Pour lui, une grande part de cette violence est spontanée et non pas orchestrée pour des visées politiques de déstabilisation comme on en a vue dans certaines régions ; elle est due aux mauvaises conditions, comme le manque de personnel et d'expérience pour certains internes dont une, qui préfère garder l'anonymat, nous révèle que le professeur responsable l'a désignée à ses débuts pour assurer toute seule la garde du service d'urgence du grand hôpital « La Rabta », cette nuit, un patient était décédé, parce qu'elle n'a pas pu le secourir ou plutôt parce qu'elle ignorait encore comment procéder. Cette violence est également encouragée, selon le premier témoin, par le nouvel élan de liberté qui souffle sur le pays et qui émancipe le citoyen et lui permet de contester tout ce qui l'incommode.

Des considérations extra hospitalières

En dépit de toutes ces contrariétés, la prise en charge est immédiate, nous rassure le médecin syndicaliste. Mais malheureusement, cette performance ne donne pas toujours de bons résultats à cause des défaillances enregistrées au niveau substantiel ainsi qu'au niveau humain, l'opération du tri qu'on appelle « golden hour » et qui intervient juste après l'accueil ne peut pas fonctionner convenablement en raison de l'exiguïté de l'espace et du manque de matériel et aussi de formation du personnel. Donc, il est impératif que l'on procède à la mise en place d'un personnel qualifié en matière de tri et d'un matériel adéquat pour remédier à la situation. Toutefois et au-delà de ces imperfections, il demeure un problème insurmontable qui est inhérent à des considérations extra hospitalières, il s'agit de certains patients qu'on prend en charge immédiatement et dont l'état de santé, même dans le cas où les difficultés signalées seraient surpassées, ne seraient pas à l'abri de complications et d'aggravations. C'est ce qui arrive, par exemple, à ceux qui sont victimes d'un infarctus, car le corps médical et le corps paramédical ne peuvent pas savoir l'heure exacte de l'attaque, ni le moyen de locomotion emprunté par le patient qui pourrait de ce fait mettre beaucoup de temps avant d'arriver à l'hôpital; toutes ces données qui leur échappent sont d'une importance capitale et déterminent dans une très large mesure le degré d'efficacité de la prise en charge initiale. D'ailleurs, c'est pourquoi nous adoptons en Tunisie le système français des SAMU composé d'un médecin, d'un anesthésiste, d'un infirmier et d'un ambulancier, c'est-à-dire que c'est l'hôpital qui se déplace et va vers le patient à cause des défaillances de l'infrastructure routière perturbée essentiellement par l'embouteillage. Ce système se situe complètement aux antipodes du système américain qui consiste à faire dépêcher sur place juste un technicien paramédical pour prodiguer les premiers soins urgents et transférer par la suite le patient vers l'unité hospitalière appropriée par plusieurs moyens dont la voie aérienne.

Une offre très généreuse

Enfin, terminons sur une note amusante pour égayer cette atmosphère lourde et maussade. Eh bien, sachez que le chef du service de radiologie de l'hôpital de « Kheireddine » travaille à celui de « Salah Azaïez » et que c'est son confrère, un simple radiologue, qui le supplée pour signer les titres de congé de ses collègues afin de leur éviter le déplacement jusqu'à « Bab Saâdoun ». Une autre anecdote plus saugrenue celle-là, le terrain se trouvant devant l'urgence, objet de litige, est toujours contesté par, à la fois, le Ministère de la Santé, le Ministère des Domaines de l'Etat et des Affaires Foncières et la Municipalité de La Goulette qui en réclament tous la propriété. En attendant, des restaurateurs ont annexé les anciens locaux du RCD s'y trouvant, d'autres y ont installé de nouveaux commerces, et il reste encore de la place pour ceux qui seraient tentés par l'emplacement d'autant plus que c'est à deux pas de la plage. Donc, vous pourriez faire deux en un : travailler et vous baigner, les deux sans payer.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.