La reconstruction permettra de mettre le mouvement fédérateur des forces centristes et progressistes sur les rails. Elle vise à rééquilibrer le paysage politique. La création du bloc parlementaire Coalition nationale, un premier pas pour fédérer et unifier les forces centristes Lors d'un point de presse tenu, hier à l'ARP, le président du bloc parlementaire Coalition nationale, Mustapha Ben Ahmed, accompagné d'une dizaine de députés relevant du même bloc, a annoncé le démarrage officiel de la reconstruction du mouvement centriste, démocratique et progressiste. Ben Ahmed a souligné que ce mouvement est une mosaïque de courants politiques, qui ont vu le jour il y a 7 ans et dont l'objectif était de créer une force de rééquilibrage du paysage politique. Parmi ces courants, on cite principalement le parti Nida Tounès, le parti de gauche Al Massar, et le parti social démocrate Afek Tounès. Sur fond de crise socioéconomique et d'un paysage politique déséquilibré Mustapha Ben Ahmed a expliqué que l'objectif de la formation de ce bloc parlementaire n'était pas uniquement, la création d'un bloc d'appui au gouvernement au sein de l'ARP. C'était un premier pas vers la création d'un mouvement fédérateur et unifié qui incarne les forces centristes et progressistes et qui répond aux aspirations d'une grande partie des Tunisiens, dans un contexte politique miné par les conflits et les crises successives, notamment au sein de Nida Tounès, le parti vainqueur des élections de 2014. « Il est notoire que ces jours-ci, on ne cesse d'invoquer la légitimité électorale, alors que plus de 50 députés élus en 2014 ont démissionné du plus grand bloc parlementaire», souligne Mustapha Ben Ahmed. Par ailleurs, il a affirmé que la Coalition nationale a vu le jour, au moment où le processus démocratique était menacé, en raison d'une atmosphère d'instabilité politique et institutionnelle qui a profondément impacté la situation sociale et économique du pays, engendrant une déception dans les rangs de la majorité des électeurs et un désintérêt total de la chose publique. Un nouveau modèle d'organisation structurelle Le président du bloc parlementaire « La Coalition nationale » a expliqué que le mouvement a adopté un nouveau modèle d'organisation des structures, où les décisions émanent de la base. L'étape de la reconstruction s'appuiera sur les militants de base des courants centristes et progressistes comme point de départ. A cet égard, Mustapha Ben Ahmed a fait savoir que des réunions de concertation avec des conseillers municipaux, des militants des différents courants politiques au sein du mouvement, des personnalités nationales et des députés, se tiendront à l'échelle régionale. A l'issue de ces réunions, un bilan d'évaluation sera synthétisé et fera office d'un repère pour la nouvelle structuration du mouvement, qui aura lieu d'ici janvier 2019. En outre, le président du bloc parlementaire a mis en exergue, d'une part, l'ouverture du mouvement sur son entourage et, d'autre part, la progressivité dans cette phase de reconstruction du mouvement. Il a, en outre, souligné l'étroite association avec le gouvernement et le chef du gouvernement, dont les orientations sont en symbiose avec celles du bloc parlementaire la Coalition nationale. Assainir le climat politique avant les élections Interpellé sur le choix temporel de cette décision qui n'a pas été prise au moment où Habib Essid était à la tête de la présidence du gouvernement, Ben Ahmed a expliqué que depuis la démission le 9 novembre 2015 de 32 députés nidaistes (qui allaient créer le bloc parlementaire Al Horra parlant au nom de Machrou Tounès), l'instabilité politique a gelé toute possibilité d'agir. Avec la sortie de l'UPL de la coalition gouvernementale, une sorte de stabilité politique a été créée, soutient-il. De surcroît, Ben Ahmed a précisé que Habib Essid a rapidement lâché prise face aux pressions, contrairement à M. Youssef Chahed qui n'a pas cédé et était déterminé à aller de l'avant, tout en pointant du doigt là où le bât blesse, dans la crise politique du parti Nida Tounès. Interrogé sur l'affaire du complot à l'encontre du chef du gouvernement, Sahbi Ben Fraj a démenti tout ce qui a été relaté par Slim Riahi, SG de Nida Tounès. Il a également appelé la justice militaire à se prononcer sur l'affaire. Toujours dans le même contexte, Karim Hellali, membre également de la Coalition, a souligné l'importance d'assainir, dans l'immédiat, le contexte politique tendu en raison des affaires judiciaires qui enveniment davantage le paysage politique. «Nous ne pouvons pas entamer des élections dans un tel climat. Nous sommes face à un tournant politique. Il faut que justice soit faite », prévient-il.