Tout porte à croire qu'entre le gouvernement et l'Ugtt, le dialogue qui a repris à l'issue de la rencontre au sommet tenue la semaine écoulée au palais de Carthage pourrait être couronné prochainement par la conclusion d'un accord «Il existe une volonté commune d'y parvenir et l'Ugtt est capable de proposer des solutions adéquates aidant à sortir de la crise actuelle», martèle Noureddine Taboubi, SG de l'Ugtt Quand le président de la République Béji Caïd Essebsi a réuni, fin décembre 2018, les décideurs politiques les plus influents (le chef du gouvernement, les chefs des partis qui soutiennent son gouvernement et les deux chefs de l'Ugtt et de l'Utica ainsi que le président du Parlement) pour les impliquer dans une dynamique de dialogue à même de faire sortir le pays de la crise dans laquelle il se morfond depuis des mois déjà et de tout faire pour faire épargner au pays la tragédie de la grève générale du 26 janvier 1978, on avait eu le sentiment, à l'issue de la réunion, que les protagonistes de la crise, en premier lieu l'Ugtt et le gouvernement, ont décidé d'enterrer la hache de guerre et de reprendre les négociations en vue de parvenir à la solution que tout le monde attend, à savoir l'annulation de la grève générale du secteur et de la fonction publics prévue pour le 17 janvier et l'octroi aux salariés de l'Etat de majorations qui ne devraient pas être inférieures à celles dont ont déjà profité leurs collègues exerçant au sein des entreprises et établissements publics (Sonede, Steg, Onas, etc.), augmentations qu'ils percevront d'ailleurs fin janvier comme l'a déjà annoncé la présidence du gouvernement. Et la semaine écoulée d'être jalonnée de rencontres Taboubi-Chahed au cours desquelles on a appris que le gouvernement était disposé à accorder 700 millions de dinars aux fonctionnaires, alors que l'Ugtt exigeait le double et répétait, via ses principaux responsables, qu'elle n'a pas opté pour la grève pour bloquer l'action du gouvernement mais bien parce qu'elle y a été obligée et qu'en tout état de cause, les augmentations qui seront décidées au profit des agents de l'Etat ne seront pas inférieures à celles accordées à leurs collègues du secteur public. On percevait tout au long de la semaine dans le discours syndical une conviction profonde selon laquelle la solution tant attendue était proche puisque même si les positions des uns et des autres étaient encore lointaines, il y avait une volonté commune de parvenir à un accord. Pas plus tard que jeudi 3 janvier, Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'Ugtt, a réaffirmé, à l'issue de son entretien avec Youssef Chahed, le chef du gouvernement, qu'il est possible que la grève générale du 17 janvier soit annulée. Il ajoute : «La commission administrative nationale ne souhaite pas être contrainte d'observer la grève générale et notre souhait est de parvenir à un consensus avec le gouvernement pour éviter la grève qui a des répercussions négatives importantes». Hier, et à l'issue de son entretien avec le président de la République, Béji Caïd Essebsi, le patron de la centrale syndicale ouvrière, a introduit dans son discours une nouvelle donnée : «L'Ugtt est capable de proposer des solutions adéquates aidant à sortir de la crise actuelle qui ébranle le pays». Noureddine Taboubi ne précise pas la nature de ces propositions adéquates que l'Ugtt pourrait avancer. Il laisse la porte ouverte à toutes les interprétations dont la plus importante est de voir l'Ugtt accepter peut-être une solution globale qui dépasse les augmentations salariales à verser aux fonctionnaires.