Par Kamel Ghattas C'est tout à fait par hasard que nous avions appris que le championnat arabe des échecs se déroulait à Monastir. Il y a sans doute d'autres compétitions, dans d'autres disciplines sportives, qui ont lieu quelque part, dans d'autres villes tunisiennes et que le public ignore. Alors que les fans de ces disciplines se demandent pour quelles raisons les médias ne rendent pas compte des activités de leurs sports favoris. Le journal La Presse a toujours accordé aux jeux d'échecs la place qu'ils méritaient et que mérite ce sport de l'esprit, depuis feu Me Ridha Belkadhi qui animait activement une rubrique régulière. Me Slim Bouaziz a pris le relais et continue à collaborer avec nous. Une rubrique régulière lui est ouverte sur les pages de notre magazine du dimanche. C'est dire que, lorsque nous parlons des échecs, c'est une tradition qui date depuis des années. Pourquoi n'avions-nous pas appris l'information portant sur une compétition aussi importante que les championnats arabes où participent en principe des éléments de valeur ? Faute de communication, et parce que ceux qui gèrent, organisent et préparent ces compétitions croient que c'est à nous de leur demander ce qu'ils font au sein de leurs fédérations nationales sportives. Nous essayons parfois de nous rabattre sur leurs sites, si elles en ont. En pure perte, car certains sont complètement dépassés. C'est le cas d'ailleurs de bien des fédérations nationales de sports collectifs, individuels ou de combat. Etant donné que l'information et les résultats s'y rapportant sont considérés comme secondaires, personne ne s'en occupe. Il faudrait téléphoner à droite et à gauche pour se renseigner aussi bien à propos des horaires que pour avoir les derniers développements relatifs à ces disciplines. Lorsque le résultat est négatif, personne ne répond. D'ailleurs, nous sommes toujours certains qu'un de nos représentants en lice a perdu son match ou ses rencontres dans le cas où le silence serait complet. C'est le même cas pour l'aviron, pour la lutte, la boxe, et pour bien d'autres disciplines, pour les sports scolaires également qui ne quittent pas leur bulle. Tout ce beau monde hésite à communiquer ses programmes d'action et ses calendriers de compétitions. Bien entendu, ils se précipitent sur le téléphone pour communiquer un résultat positif, une médaille, se plaignent même lorsqu'un responsable ne les accueille pas à l'aéroport au retour de leur délégation partie entourée de mystère et d'un black-out total. Il y a des rencontres, des tournois internationaux qui se déroulent à l'étranger et qui ne sont pas transmis par les chaînes TV locales. Là aussi, la communication fait défaut et c'est le lecteur qui en est la première victime. Lorsque nous consultons certains sites étrangers, l'information est donnée presque en direct. Tout y est et l'information est complète, claire et sans équivoque. Il y a toujours quelqu'un qui répond et tout le personnel des fédérations et des clubs est attentif. Nos fédérations nationales sportives et nos clubs ont besoin de vivre leur époque. Le fait de vivre en vase clos nuit à leur sport ou à leurs sections sportives. Les résultats sont d'excellents «produits d'appel» pour les jeunes. Cela leur permet de rêver et de s'identifier à leurs champions. C'est aussi un devoir et une obligation envers le public qui a le droit de savoir, de commenter et de critiquer. A bon entendeur salut !