L'apport des joueurs du milieu, notamment en phase de relance, et le soutien infaillible aux attaquants ont fait la différence. Cela a permis à l'Espérance de remporter le derby grâce au doublé de Khénissi C'est un derby silencieux, puisque joué à huis clos, qui a eu lieu hier pour la première fois dans l'histoire en dehors de la capitale, précisément au Stade Mustapha-Ben Jannet. C'est le seul point négatif du derby d'hier. Sur le terrain, il était assez plaisant, en tout cas intéressant à suivre. Volet tactique, l'approche de Mouine Chaâbani s'est avérée payante. Le technicien « sang et or » a misé sur l'entrejeu avec un solide premier rideau défensif constitué par la paire Coulibaly-Kom, aidés dans leur tâche par Mezyani et Bguir puis Chaâlali. Un quatuor soutenu également en phase défensive par les deux latéraux, Derbali et Ben Mohamed. En phase offensive, Coulibaly par les longues passes en profondeur ou via des incursions, tout comme Chaâlali et Kom, ont beaucoup aidé dans leur tâche les deux attaquants de service, Belaïli et Khénissi, dangereux et surtout efficaces sur les deux buts de la victoire. Sans oublier l'apport de la nouvelle recrue, Taïeb Mezyani, qui était d'un soutien infaillible aux attaquants. Et s'ils étaient si efficaces même s'ils n'étaient pas constamment dangereux, c'est parce que Belaïli, tout comme Khénissi du reste, n'ont pas eu à participer à l'entreprise défensive, se contentant de jouer leur rôle offensif. La récupération et la relance étaient du domaine de l'entrejeu. En attaque, Belaïli et Khénissi n'avaient qu'à rester devant et opérer seulement dans les 30 derniers mètres. D'où leur efficacité. Du côté clubiste, les joueurs de milieu ont tenté tant bien que mal de faire correctement leur boulot. Mais ils ont échoué sur le premier but quand ils se sont fait effacer par Mezyani. Il faut dire aussi qu'au niveau de l'entrejeu, leurs adversaires «sang et or» ont mieux maîtrisé le jeu sur le double volet offensif et défensif, leur réduisant les espaces de manœuvre. Défense : Chacun des deux gardiens, Rami Jéridi et Seïfeddine Charfi, ont payé cash les erreurs de placement et de replacement de leurs défenseurs. Le premier à avoir encaissé un but était Seïfeddine Charfi qui n'a pu rien faire quand il s'est trouvé seul face à l'attaquant «sang et or», Yassine Khénissi (16'). C'est qu'Ali Abdi, Mokhtar Belkhither étaient pris de vitesse et avant eux les joueurs du milieu. Du côté espérantiste, Rami Jéridi ne pouvait rien faire non plus devant le tir puissant et imparable de Yassine Chammakhi qui a dribblé le défenseur axial Ali Machani. Ce dernier, en manque de compétition, a remplacé au pied levé Chamseddine Dhaouadi, blessé aux échauffements juste avant le coup d'envoi de la rencontre. L'erreur de placement de Machani et sa lenteur ont permis au CA de revenir dans le match grâce au but d'égalisation de Chammakhi (27') Sur les couloirs, si Sameh Derbali s'est contenté de son rôle défensif, Aymen Ben Mohamed était beaucoup plus actif sur le flanc gauche sur le double volet défensif et offensif n'hésitant pas à faire des montées régulières. Du côté clubiste, si Belkhither était plus vigilant après le but de Khénissi, Abdi, lui, donnait l'impression d'accuser toujours un temps de retard. Par ailleurs, la défense s'est montrée également fébrile du côté espérantiste, particulièrement en fin de partie quand Darragi a failli égaliser lorsque Machani a mal contrôlé la balle. Heureusement que Chammam était là pour sauver les meubles (83'). Milieu : C'est le compartiment qui a le mieux fonctionné lors du derby d'hier. En phase défensive, Coulibaly et Kom du côté espérantiste ; Khalil et Ayadi côté clubiste étaient les premiers sur la balle et ont bien rempli leur rôle de premier rideau défensif, particulièrement après les buts de Khénissi et Chammakhi. L'entrejeu a également rempli sa tâche dans la relance de jeu, particulièrement la nouvelle recrue espérantiste, Taieb Mezyani, qui était derrière le but de Khénissi en faisant un travail de sape quand il a effacé Khalil et Darragi dans un premier temps, Belkhither et Abdi dans un deuxième temps, avant de passer le relais à Belaïli qui n'avait qu'à servir sur un plateau Khénissi. Mezyani a été un bon remplaçant sur le couloir droit de Badri. Il a été si efficace dans la relance de jeu et son apport si précieux aux attaquants, Khénissi et Belaïli, que la sortie de Bguir sur blessure ne s'est pas faite ressentir. Chez les Clubistes Africains, Chammakhi, l'auteur du but d'égalisation, était le joueur le plus actif et le plus efficace sur le plan offensif. Khénissi ne pouvait refuser le cadeau si précieux offert par le nouveau Taïeb Mezyani, qui a fait l'essentiel du travail avant d'offrir la balle à Belaïli. Le mérite de ce dernier sur le premier but est d'avoir préféré jouer collectif en servant sur un plateau Khénissi que de tenter sa propre chance. Concernant Khénissi, le face-à-face avec Charfi a tourné en sa faveur. Sur le deuxième but «Sang et or», Youssef Belaïli s'est chargé de faire tout le travail en se faufilant sur la droite avant de centrer pour Khénissi qui doubla la mise d'une jolie tête (56'). Comme quoi, l'attaque «Sang et or» a bien rempli sa tâche hier, se montrant efficace en marquant au bon timing, offrant à chaque fois un ascendant précieux à l'équipe. Du côté de l'attaque clubiste, l'efficacité n'était pas au rendez-vous, notamment en deuxième mi-temps quand la balle de Zouheir Dhaouadi a été interceptée sans difficulté par le portier espérantiste, Rami Jérifdi (73'). Un Zouheir Dhaouadi pas vraiment dangereux lors du derby d'hier, ce qui a handicapé l'attaque clubiste. Oussama Darragi a manqué aussi de punch. Bref, si l'attaque espérantiste s'est montrée plus dangereuse offrant les deux buts de la victoire, c'est grâce au soutien de la ligne médiane. Les attaquants espérantistes n'avaient qu'attendre tranquillement d'être servis avant de faire la différence.