L'équipe de Tunisie a montré jusque-là un visage rassurant. C'est en conquérant que le sept national, en plein état d'alerte mondialiste, a achevé, avant-hier, sa participation au tournoi international Yellow Cup organisé par la Suisse en l'emportant sur la sélection helvétique (32-28), soit la passe de trois après deux victoires successives alignées devant le Portugal (31-28) et le Japon (34-31) dans le cadre de ce tournoi. En dépit de son caractère symbolique, ce sacre est le bienvenu et ne se refuse donc pas, bien que nous demeurions persuadés que l'idéal aurait été de le voir réalisé aux dépens de grosses cylindrées du handball mondial. Celles-là même au contact desquelles on apprend le plus : on ne sait presque jamais sans leçons utiles et enseignements concrets et crédibles pour la suite de la préparation. Prémices de renouveau C'est pourquoi, gare au triomphalisme, pas question de jubiler outre mesure, car le menu qui nous attend au Danemark sera autrement plus copieux, beaucoup plus pimenté. L'entraîneur national Tony Gerona est sans doute le premier à ne pas dire le contraire. Lui qui, tout en prenant acte des trois victoires acquises en Suisse, et qui sont bonnes et pour son moral et pour celui de ses poulains, n'est pas sans savoir qu'il a encore du pain sur la planche. A commencer par la tenue défensive de son équipe qui a pris trop de buts au cours dudit tournoi. Un signe inquiétant, la ligne arrière ayant évolué au complet, et adossé à trois gardiens de but connus pourtant pour être de très bons keepers. Et c'est justement sur cette inégalité défensive, désormais le talon d'achille de l'équipe, que M. Tony devra se concentrer durant les quatre jours restants avant le coup d'envoi du championnat du monde. Est-ce suffisant ? Nul ne sait. Ceci côté épines. Côté fleurs maintenant, avec l'émergence de constats prometteurs, à savoir l'embellie offensive (95 buts marqués en trois rencontres), les prestations rassurantes des gardiens, et particulièrement celles du jeune Amine Bedoui, le raffermissement de l'entente entre les différents postes de jeu, la superforme des éléments de base Kamel Alouini, Oussama Boughanemi, Oussama Hosni et surtout Mosbah Sanaï qui a enfin retrouvé ses sensations (efficacité offensive et robustesse défensive). Quant à Wael Jallouz et Mohamed Soussi, s'ils sont à méditer d'une possession constante, il n'en demeure pas moins vrai qu'ils sont encore à la recherche de leur top européen au Mondial. Rappelons enfin que le sept national s'est déplacé hier par bus en Allemagne pour un ultime rassemblement, avant de rallier, jeudi, la ville danoise de Herning (320 km au sud de la capitale Copenhague) qui abritera les rencontres de la Tunisie dans le cadre du premier tour du championnat du monde.