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Les choses ne sont pas aussi simples…
Lutte contre les espaces anarchiques pour enfants
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 01 - 2019

Limiter la propagation du nombre d'espaces anarchiques qui accueillent illégalement les enfants passe nécessairement par le contrôle et le suivi continus de la situation de l'enfance tunisienne qui nécessite la multiplication des visites d'inspection effectuées par le Comité régional d'inspection et de suivi des espaces anarchiques pour enfants. Mais sur le terrain, les choses ne sont pas aussi simples, reconnaît Fethi Lengliz, commissaire régional aux affaires de la femme, de la famille et de l'enfance à Nabeul, puisque les infractions qui ont été détectées dans les différents espaces vont du non-respect du cahier des charges jusqu'au viol d'enfant.
La situation se complique
Depuis plusieurs années, la Tunisie a fait le choix d'ouvrir la porte à la privatisation du secteur. Les chiffres font, aujourd'hui, froid dans le dos. Dans le gouvernorat de Nabeul, on dénombre pas moins de 411 jardins d'enfants (dont six structures publiques seulement), 83 garderies scolaires, 20 crèches, 26 clubs étatiques pour enfants et 299 clubs privés. Pour écarter tout amalgame, Lengliz nous explique que, contrairement aux jardins d'enfants privés, ceux publics, qui sont des établissements municipaux, ne relevant pas du ministère de la Femme mais de celui des Affaires locales et de l'Environnement.
Ainsi, avec un nombre très restreint et insuffisant de jardins d'enfants publics, la seule alternative pour répondre aux besoins actuels de la famille, que l'Etat ne peut pas assumer, reste l'espace privé. Mais cette politique n'est pas sans risque, puisque on constate, tous les jours, des dépassements importants dans tous les établissements préscolaires. Durant l'année scolaire écoulée (2017-2018), pas moins de 67 espaces anarchiques pour enfants ont été fermés dans le gouvernorat de Nabeul car plusieurs dépassements sont enregistrés dans les locaux de ce genre. Il y a plusieurs raisons derrière cette décision : non-respect du cahier des charges élaboré par le ministère de la Femme surtout en ce qui concerne les normes de l'espace et les règles d'hygiène, des programmes pédagogiques non autorisés par le ministère de tutelle, maltraitance des enfants…
Par manque de moyens humains (inspecteurs) et matériels (faible budget consacré à l'enfance), de nombreux établissements ont déjà ouvert leurs portes sans même passer par le ministère de la Femme. «Toutes les parties prenantes, à leur tête les parents qui peuvent vérifier si la structure a obtenu son autorisation ou pas, doivent signaler ces établissements illégaux et s'impliquer dans la lutte contre ces espaces anarchiques. Le ministère travaille d'arrache-pied pour le renforcement du nombre de délégués à l'enfance et l'amélioration du contrôle dans tous les espaces anarchiques ainsi que l'implication des composantes de la société civile dans ce programme. D'où l'importance et la nécessité de renforcer la coordination entre les différents départements afin de lutter efficacement contre la prolifération des espaces anarchiques», explique Lengliz, ajoutant que la fermeture de ces espaces anarchiques garantira la protection des enfants et que ces endroits pourraient reprendre leurs activités après la régularisation de leur situation et l'obtention du reçu de dépôt légal.
Un phénomène qui va crescendo
Lengliz indique que, depuis la Révolution, on constate une augmentation continue du nombre d'espaces anarchiques pour enfants (espaces préscolaires, clubs d'enfants, écoles coraniques, jardins d'enfants et crèches) dans toutes les régions. Il s'agit là d'un dérapage intolérable et dangereux qui a coûté cher car l'enjeu est de taille surtout qu'il s'agit de former et prendre soin des enfants. Face à cette situation, les autorités concernées ne sont pas restées les bras croisés à travers la mise en œuvre du Comité régional de suivi et de contrôle créé suite à une décision mixte entre le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance et le ministère de l'Intérieur le 20 août 2014.
Aujourd'hui, il y a une forte mobilisation contre les endroits anarchiques afin de réglementer ce secteur et réhabiliter les différents espaces dédiés à l'enfance. Ce comité est bien actif dans beaucoup de régions du pays et travaille à un rythme très soutenu car chacun de son côté fait de son mieux pour faire progresser l'action et la réflexion dans ce domaine. Les parents assument, aussi, une part de cette responsabilité, car avant de choisir l'espace où l'enfant va jouer, manger, dormir, faire des activités de tout ordre…et passer une grande partie de sa journée, il faut s'assurer que cet endroit a obtenu le reçu de dépôt légal qui doit être visible pour tout le monde. «Tous les espaces d'enfants sont dans le viseur des parents qui doivent exiger la qualité de l'encadrement, des activités multiples et différentes, des normes conformes au cahier des charges, les règles d'hygiène… La conciliation vie familiale-vie professionnelle reste un véritable casse-tête pour les parents. C'est une réalité qui s'impose, puisque le nombre de femmes qui travaillent s'est notablement accru. Donc, le choix d'un bon endroit pour leur enfant est et restera au cœur de leurs préoccupations. Dommage que les parents ne cherchent pas trop dans ce sens puisque les critères de sélection passent en premier par la compatibilité entre les horaires de l'institution et ceux de leurs boulots, la proximité avec le travail ou la maison, le prix…», explique Lengliz.
Le manque de formation, l'autre souci...
La création de jardins d'enfants ou de garderies n'est pas restreinte uniquement aux personnes ayant suivi une formation spécialisée. Toute personne désireuse de monter un tel projet ne trouve aucune contrainte pédagogique à réaliser son objectif. L'essentiel est de fournir les documents qui sont demandés dans le cahier des charges. Donc, l'absence ou le manque de formation du personnel est une vérité qui dérange et est bien réelle.
«On manque énormément de personnel qualifié, aussi bien sur le plan de la formation qu'en termes d'ambition. Malheureusement, les étudiants issus de l'Institut supérieur des cadres de l'enfance (Carthage-Dermech) considèrent que leur passage dans les crèches, les clubs et les jardins d'enfants privés n'est que temporaire. Donc, la plupart du personnel ne maîtrise pas le programme et est loin d'être capable de planifier les activités compatibles avec les compétences à faire acquérir aux enfants. Tous ces facteurs poussent vers ce constat : au niveau du personnel, il y a un manque flagrant de savoir-faire, de savoir-être, du sens de l'observation et du relationnel… Là, c'est le grand problème», explique Amal, directrice d'une garderie scolaire et d'un jardin d'enfants privé.
Pour combler cette lacune, qui existait depuis des années, le ministère de tutelle a mis au point un projet orienté pour la petite enfance. Ce dernier qui vient de commencer consiste en une formation professionnelle de type BTP et BTS avec un programme bien élaboré. «Un objectif ambitieux mais le chemin à parcourir est encore long et beaucoup reste à faire», conclut-elle.


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