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Une couverture insuffisante
KAIROUAN
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 01 - 2018

De grandes disparités régionales existent en matière d'apprentissage préscolaire. On note, par ailleurs, une multiplication des structures d'accueil anarchiques.
Le jardin d'enfants est l'une des toutes premières expériences pédagogiques pour les enfants âgés entre 3 et 5 ans qui s'initient petit à petit aux méthodes d'apprentissage, d'animation et d'activités ayant pour objectif le renforcement de leur développement psycho-affectif et moteur, ce qui leur permettra d'entrer de plain-pied dans le parcours préscolaire tout en s'amusant.
En outre, la mission des jardins d'enfants est de parfaire l'éducation reçue dans les familles. Et le travail pédagogique y est centré sur l'apprentissage du langage, sur l'épanouissement de la personnalité de l'enfant, sur l'éducation sociale et le jeu.
Par ailleurs, la plupart des jardins d'enfants sont ouverts toute la journée, ce qui est indispensable aux parents qui exercent tous deux une activité professionnelle.
Néanmoins, ces institutions ne font pas partie du système d'enseignement public et leur fréquentation n'est pas obligatoire.
En outre, l'éducation au profit de la petite enfance n'est pas accessible à tous à cause soit des prix exorbitants au niveau de l'inscription, soit à cause de l'absence de jardins d'enfants surtout en milieu rural.
Dans un gouvernorat comme celui de Kairouan, on compte 17 garderies scolaires, 9 crèches et 153 jardins d'enfants dont 21 sont gérés par des associations, des ONG (Utss, Unft, communes) ou des ministères et 132 sont encadrés par des particuliers.
Jardins d'enfants clandestins
A côté de cela, il existe 35 jardins d'enfants clandestins, sachant que ce chiffre n'est pas stable et varie d'un mois à un autre.
En effet, un comité, formé de représentants du gouvernorat, de la santé, du commissariat à la femme, à la famille et à l'enfance, de conseillers pédagogiques et du délégué de la protection de l'enfance, effectue très souvent des visites inopinées à des structures d'accueil illégales, dénoncées par des citoyens.
A titre d'exemple, les visites effectuées le 3 octobre et le 17 décembre à 12 institutions anarchiques ont permis de relever beaucoup de carences et des insuffisances à tous les niveaux : encombrement et absence d'hygiène dans les locaux, présence d'enfants de tous âges dans un même espace, animatrices non qualifiées et qui se contentent de laisser les enfants regarder des séries télévisées pour adultes et de leur faire écouter des chansons assourdissantes. C'est pourquoi les membres du comité ont émis 8 décisions de fermeture et ont donné un délai de 15 jours à 4 autres pour régulariser leur situation administrative, supprimer les crèches installées au sein de ces jardins d'enfants et nommer un cadre qualifié et compétent.
Malgré cela, d'autres structures d'accueil illégales continuent de pousser comme des champignons dans les différents quartiers, et ce, pour répondre aux besoins des familles nécessiteuses qui n'ont pas les moyens pour se payer le luxe de choisir des jardins d'enfants convenables.
Mme Asma Ayed, femme de ménage dans une banque, nous confie dans ce contexte : «Comme j'ai 2 enfants âgés de 3 et 5 ans et que mon salaire ainsi que celui de mon époux sont assez bas, j'ai dû opter pour une structure illégale gérée par une diplômée du supérieur et qui leur apprend des chansonnettes, des versets du Coran et des dessins, à raison de 20d par mois... Evidemment, il manque dans son local le confort nécessaire et tous les outils pédagogiques qui permettent une meilleure formation, mais cela reste une solution pour les personnes dans le besoin...».
Sa copine Wafa Chortani, caissière dans une grande surface, renchérit : «Personnellement, j'ai inscrit mes enfants dans l'école coranique de mon quartier... Là au moins, ils apprennent à réciter le Coran d'une manière correcte, ce qui renforce leur mémoire...».
Inégalités dans l'enseignement préscolaire
Ridha Amri, instituteur à l'école Boussaber à Hammed, délégation de Chebika), une zone rurale défavorisée, trouve que les élèves n'ont pas, tous, les mêmes chances pour réussir leur cursus scolaire : «En effet, les conditions d'apprentissage dans les écoles rurales sont difficiles à cause d'une infrastructure défaillante, de salles de classe humides et froides et dont les plafonds risquent de s'écrouler à tout moment, l'absence d'eau potable, de blocs sanitaires et de clôture. Cela engendre des résultats catastrophiques et pousse à l'abandon scolaire. Ajoutons à cela les inégalités dans l'enseignement préscolaire dont profitent surtout les élèves des villes et qui ont eu la possibilité d'être inscrits dans des jardins d'enfants modernes et bien équipés.
Par contre, la plupart des élèves du milieu rural défavorisé intègrent l'école primaire à l'âge de 6 ans sans faire la différence entre les chiffres et les lettres. Il faudrait toute une stratégie nationale pour réduire ces inégalités en généralisant l'année préscolaire et en permettant l'accès équitable à des structures de qualité au profit de la petite enfance...».
Autres problèmes
Mme Habiba Jebeniani, directrice du jardin d'enfants «El Baraêm» à El Mansourah (Kairouan-Sud), ne cesse de faire des efforts pour améliorer les prestations pédagogiques au profit de plus de 25 enfants. Néanmoins, elle trouve que certains parents n'aiment pas beaucoup la discipline : «Ainsi, certaines mères de famille ne respectent pas les horaires fixés par le règlement et ne se gênent pas pour amener leurs enfants à n'importe quelle heure, ce qui perturbe le déroulement des séances. D'autres parents critiquent le fait qu'on exige un tablier de même couleur et le cartable afin de préparer l'enfant à sa future vie scolaire. Ils voudraient plus de souplesse ! Est-ce normal ?».
Activités pluridisciplinaires
Notons dans ce contexte que le commissariat régional à la femme, à la famille et à l'enfance ne cesse de multiplier les visites de contrôle et d'inspection impromptues aux différents jardins d'enfants et organise des journées de formation au profit des animatrices, le but étant de les aider à respecter les normes à travers des activités pluridisciplinaires (jeux éducatifs, chants, dessins, chorale, danse, musique, etc.) qui répondent à des critères rigoureux prenant en considération les spécificités de l'âge des jeunes enfants tout en les aidant à développer leurs capacités d'apprentissage.
M. Mohamed Jemmali, chef de service des institutions d'animation éducative et culturelle des enfants au sein du commissariat à la femme, à la famille et à l'enfance, nous explique dans ce contexte : «Depuis que le ministère a révisé le cahier des charges en définissant de nouvelles formes pédagogiques, de sécurité et d'hygiène en cas d'infraction au règlement, nous avons constaté que les conditions de création de jardins d'enfants, de suivi périodique pour contrôler le respect des dispositions du cahier des charges se sont beaucoup améliorées. L'autre point positif, c'est la généralisation au sein de tous les jardins d'enfants déclarés de l'année préparatoire avec un service de qualité qui permet aux enfants d'entrer en première année primaire dans de meilleures conditions, d'autant plus qu'on leur inculque beaucoup de valeurs, telle que la solidarité, la fraternité, l'amour de la patrie, etc., de quoi contribuer à leur épanouissement. Nous souhaitons renforcer le droit d'accès aux services éducatifs préscolaires et augmenter leur nombre afin que l'éducation au profit de la petite enfance soit accessible à tous...».
Deux jardins d'enfants primés
Notons que deux jardins d'enfants du gouvernorat de Kairouan ont obtenu, en 2016, des prix à l'échelle nationale grâce à des animatrices bienveillantes et qualifiées, à un encadrement moderne et efficace, à des excursions ciblées, à un environnement propre et écologique et à des activités renforçant le développement du langage, la psychomotricité fine, les travaux manuels, l'éveil scientifique, le graphisme et la mémorisation.
Il s'agit du jardin d'enfants «El Ons» de l'Utss à El Ala qui a obtenu le 1er Prix écologique à l'échelle nationale et du jardin d'enfants «Farha» à Kairouan-Sud, qualifié comme étant le meilleur jardin d'enfants à l'échelle nationale.


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