D'une rencontre, d'un faisceau de passions, d'une similitude d'intérêts est né un très beau projet : un film sur «La Tunisie d'Alexandre Roubtzoff». Qu'est-ce qui peut relier Saïd Kasmi Mitterrand, jeune Tunisien, cinéaste de talent, à Alexandre Roubtzoff, peintre russe ayant vécu dans notre pays durant près de 40 ans ? Qu'est-ce qui a pu séduire Frédéric Mitterrand, père de Saïd, en ce peintre, célèbre certes, et l'amener à co-écrire un scénario de film sur sa vie en Tunisie ? Il faut avouer que l'énigme est facilement résolue : un même amour pour la Tunisie, une même volonté de faire connaître ce pays qu'ils ont au cœur, une même volonté d'en préserver la mémoire. Commençons par Roubtzoff, et retrouvons ses mots dans son journal : «Ce qui m'attache à la Tunisie, ce qui fait que je me sens si bien et si heureux ici, c'est d'abord la lumière dont tant d'effets paraîtraient invraisemblables ailleurs». Et encore : «Je ne possède rien. Je n'ai que mes dessins, mes croquis, mes études… C'est probablement pour cette raison que je mène une vie si heureuse et que je demeure optimiste et de bonne humeur». Continuons avec Saïd Kasmi Mitterrand, l'initiateur de ce projet de film consacré au peintre russe devenu Tunisien de cœur : «Alexandre Roubtzoff m'a fait redécouvrir mon pays natal que je croyais connaître, mais sans l'avoir regardé attentivement dans son entièreté. Son œuvre m'a fait voyager dans toute la Tunisie, jusque dans des lieux éloignés où se hasardent bien peu de visiteurs… Elle m'a aussi fait voyager dans l'histoire de mon pays… son regard étant au plus près du peuple tunisien». Concluons enfin avec Frédéric Mitterrand, le plus Tunisien des Tunisiens : «J'ai découvert Alexandre Roubtzoff il y a bien longtemps. Sa vie, à la fois romanesque et humble, depuis les cercles de la haute société de Saint Pétersbourg…jusqu'aux modèles de l'atelier de Tunis où il a vécu et travaillé durant près de 40 ans, m'a également subjugué par son intégrité, son dévouement passionné à la peinture ainsi qu'à son pays d'adoption… Alexandre Roubtzoff a su consigner l'histoire, les lieux et les êtres d'un pays auquel je suis profondément attaché». De cette rencontre, de ce faisceau de passions, de cette similitude d'intérêts allait naître un très beau projet : un film sur «La Tunisie d'Alexandre Roubtzoff». Saïd Kasmi Mitterrand l'avait promis : il s'engage à développer une collection de documentaires sur le thème de : «La Tunisie de…», série de portraits d'artistes, photographes, peintres, disparus ou vivants, mais tous dignes d'entrer au panthéon de notre culture. Chacun d'eux possède une œuvre riche, mais aussi une histoire personnelle hors norme liée à la Tunisie. Il a commencé par un très bel hommage à Jacques Pérez, le photographe dont le regard a si bien magnifié notre pays. Diffusé par les chaînes TV5 et Histoire, celui-ci a reçu un bel accueil. Il poursuivra avec Roubtzoff, et a déjà de nombreux autres projets dans ses dossiers.