Dénouement heureux, enfin, de la crise opposant le ministère de l'Education à la Fédération générale de l'enseignement secondaire relevant de l'Ugtt. Hier, Noureddine Taboubi, secrétaire général de la centrale syndicale ouvrière, a réussi à convaincre la partie gouvernementale «d'apporter des rectifications à deux propositions relatives aux revendications des enseignants», rectifications exigées par les participants à la réunion de la commission administrative sectorielle de l'enseignement secondaire dont les travaux ont démarré vendredi 8 février. Il s'agit, en effet, d'intégrer la prime de la rentrée scolaire (dont la valeur varie entre 1.150 et 1.440 dinars) dans le salaire de base (à partir de 2021) et d'accorder aux enseignants la possibilité de partir à la retraite dès l'âge de 57 ans. Il a été également convenu d'augmenter de 20% le budget des établissements éducatifs (colléges et lycées). Une nouvelle prime (de permanence) sera accordée aux surveillants et directeurs des lycées et collèges secondaires. L'accord mettant fin à la crise du secondaire a été signé, hier après-midi, entre le ministre de l'Education, Hatem Ben Salem, le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Hfaiedh Hfaiedh, et le secrétaire général de la Fédération générale de l'enseignement secondaire, Lassaad Yacoubi, en présence de Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'Ugtt, et de Riadh Mouakher, secrétaire général du gouvernement.S'exprimant à cette occasion, Taboubi a critiqué la tentative de «certaines parties politiques», dont il a tu les noms, de vouloir «récupérer le dénouement de la crise», à travers son annonce aux médias, soulignant que cet accord a été rendu possible grâce aux efforts de l'Ugtt et du chef du gouvernement, Youssef Chahed. Pour sa part, le ministre de l'Education a salué les efforts consentis par le chef du gouvernement, le secrétaire général de l'Ugtt, la Fédération générale de l'enseignement secondaire ainsi que les cadres, soulignant l'attachement à l'approche consensuelle, en vue de préserver l'école publique, un des acquis majeurs du système social en Tunisie. «Nous allons déployer des efforts extraordinaires, en collaboration avec les professeurs, pour assurer un retour normal aux examens», a déclaré Ben Salem. Il a ajouté qu'un comité pédagogique a été créé au sein du ministère de l'Education ayant pour mission de garantir la bonne tenue du reste de l'année scolaire, ceci en plus du recours à des experts chargés de surmonter les séquelles de cette crise dans l'intérêt des élèves. Riadh Mouakher a pour sa part indiqué que le paraphe de cet accord n'aurait aucune incidence sur les grands équilibres financiers de l'Etat, soulignant l'importance du rôle de l'éducation publique comme ascenseur social, et saluant le rôle des professeurs en tant que maillon essentiel dans la chaîne de l'éducation. Pour sa part, Lassaad Yacoubi a annoncé qu'après la signature de cet accord, la Fédération générale de l'enseignement secondaire a décidé de mettre un terme au sit-in des enseignants qui dure depuis des semaines au siège du ministère de l'Education et de suspendre le boycott des examens du deuxième trimestre.