La suspension des cours ne concernera pas les professeurs d'éducation physique qui doivent assurer les épreuves du bac sport, tout en portant un brassard rouge La confrontation entre le gouvernement et la Fédération générale de l'enseignement secondaire s'envenime. Réunie hier à Tunis, la commission administrative de cette fédération rattachée à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a décidé de suspendre les cours dans les collèges et les lycées secondaires à partir du 17 avril et de maintenir la rétention des notes du premier semestre, en signe de protestation contre le refus du ministère de tutelle d'ouvrir un dialogue sérieux sur les revendications des enseignants. La suspension des cours ne concernera cependant pas les professeurs d'éducation physique qui doivent assurer les épreuves du bac sport, tout en portant un brassard rouge. La fédération a également décidé de laisser les travaux de la réunion de la commission administrative prendre les décisions adéquates en cas de nouveaux rebondissements dans les relations tendues avec le ministère de tutelle et le gouvernement. «Face à l'entêtement du ministère de l'Education, nous avons décidé de poursuivre la rétention des notes et de suspendre les cours, tout en restant ouverts à un dialogue sérieux et responsable», a déclaré le secrétaire général de la fédération, Lassaâd Yacoubi. «Nous ne cherchons pas la confrontation. Bien au contraire, on espère un dénouement rapide de la crise dans les plus brefs délais», a-t-il ajouté, assurant qu'«il n'y aura pas d'année blanche » et que «les examens nationaux se dérouleront dans les meilleures conditions». Le ministre de l'Education, Hatem Ben Salem, avait menacé de suspendre les salaires des enseignants si ces derniers persistent à ne pas communiquer les notes à l'administration Il a également qualifié la rétention de note de moyen de pression inadmissible employé par la partie syndicale. «Il est inadmissible d'impliquer les élèves dans un litige purement professionnel. Aucune note n'a été remise, les conseils de classes ne se sont pas réunis, les bulletins de notes n'ont pas été envoyés. Ce n'est pas normal. Nous n'avons jamais vu ça, ni avant l'indépendance, ni après» s'est indigné le ministre. Outre la rétention des notes, les enseignants du secondaire ont observé deux grèves le 15 février et le 28 mars derniers pour exiger l'augmentation des primes spécifiques, la réforme du système éducatif et le classement de l'enseignement en tant que métier pénible justifiant un départ à la retraite à 55 ans. Le ministre de l'Education estime cependant que « 90 % des revendications de la Fédération sont financières». Depuis environ deux mois, une seule réunion a eu lieu entre la fédération syndicale et le ministère, le 14 février dernier, que le secrétaire général Lassaad Yacoubi a qualifiée de « nulle en proposition». Depuis, les deux protagonistes campent sur leur position respective, puisque le ministre de l'Education a conditionné la reprise des négociations à une levée de la rétention des notes. Le secrétaire général adjoint de l'UGTT chargé de la femme, de la jeunesse active et des associations, Samir Cheffi, estimé début avril que c'est le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, qui bloque les négociations. « Nous détenons des preuves selon lesquelles Présidence de du gouvernement a ordonné au ministère de l'Education de bloquer les négociations avec le syndicat», a-t-il souligné. Le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, a apporté, lui aussi, son soutien à la fédération générale de l'enseignement secondaire.