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Réussir le passage au numérique
Système de santé
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 02 - 2019

Aucun secteur n'échappe au numérique, même la santé. Conscient de ce constat, le gouvernement tunisien a engagé un chantier de réforme qui se profile, mais beaucoup reste à faire.
Au vu des défis socio-sanitaires, démographiques et économiques auxquels fait face le système de la santé, l'Etat doit offrir aux citoyens, de manière équitable sur tout le territoire tunisien, des services sanitaires de proximité et de qualité. Cette mission se complique davantage pendant ces dernières années avec la numérisation qui gagne de plus en plus de secteurs. La santé, qui ne fait pas exception à cette règle, est bien orientée vers les nouvelles technologies, mais le chemin n'est pas toujours facile, puisque les autorités concernées devraient faire face à un vaste chantier de réformes aux multiples facettes.
Faiez Khelia, directeur général du Centre informatique du ministère de la Santé (Cims), a relevé lors du 4e Forum international de la santé numérique, placé sous le thème «La santé numérique : un défi sociétal, un engagement», que la population tunisienne devrait pouvoir profiter davantage des bénéfices de la numérisation dans le domaine de la santé. «Aujourd'hui, grâce aux nouvelles technologies, le parcours de santé change à la fois pour le patient et pour le praticien… Au sein du Cims, les nouvelles technologies de la communication sont perçues comme un moyen pour lutter contre les inégalités en santé. D'où, la nécessité d'accélérer le processus de numérisation qui devient une priorité urgente», a-t-il précisé.
Pour accélérer la réforme, le Cims a élaboré des projets de numérisation de la santé pour 2019, comportant cinq axes stratégiques, à savoir renforcer l'infrastructure numérique, généraliser les usages et développer les services numériques de santé, développer les compétences en santé numérique et fournir l'assistance technique ainsi que l'accompagnement aux structures sanitaires publiques.
La numérisation, priorité urgente
Le premier axe se résume en sept objectifs : finaliser le projet de migration du réseau national de la santé RNS 1, lancer le projet de connectivité des Centres de soins de base au réseau national de la santé RNS, lancer le projet de mise à niveau des réseaux locaux informatiques des établissements publics de santé, lancer le nouveau projet RNS 2, développer le parc informatique du secteur de la santé, renforcer la sécurité informatique et la mise en place des plateformes virtualisées dans le cadre de la mise à niveau des salles machines, rénover et mettre à niveau le centre de données. Quant au deuxième axe, il vise à mettre en place et exploiter l'identifiant santé, élaborer le cadre d'interopérabilité de santé, développer un système d'information spécifique pour la première ligne, moderniser le système d'information de la deuxième et troisième lignes.
Le troisième axe se focalise sur le développement des services SMS, m-health, au profit des soins de santé primaires (SSP) et des patients, l'amélioration du positionnement des SSP sur le web, le renforcement de l'usage du Télé-RDV, la mise en place de l'annuaire des professionnels de la santé publique. En ce qui concerne le quatrième axe, il tend à mettre en place une plateforme e-learning et à développer les compétences en santé numérique. Enfin, pour le cinquième axe, le Cims se propose de fournir les modèles de termes de références (TDR) relatifs aux équipements, aux réseaux, à la sécurité informatique, au développement des sites web, et de généraliser les standards et normes de santé numérique.
Il existe, également, un programme spécifique de généralisation des usages des applications dans trois domaines prioritaires qui sont la gestion de l'image médicale et celle des laboratoires et la dispensation des médicaments au profit de 22 établissements publics de santé.
«La réalité nous rattrape. Mais si on veut avancer sur des bases solides, il faut dire la vérité aux gens. L'actuel système d'information sanitaire (SIS) semble très faiblement connecté aux systèmes informatiques qui relèvent d'autres ministères, qui collectent et disposent d'informations étroitement liées à l'état de santé de la population. D'où la nécessité de mettre l'accent sur deux leviers principaux qui devraient intervenir dans le cadre du projet de modernisation du SIS depuis sa conception, jusqu'à sa mise en œuvre et sa concrétisation, afin de garantir sa réussite. Le premier levier concerne la vision stratégique et a pour but de cadrer toutes les étapes de la transformation du SIS en fonction de la stratégie du ministère afin qu'elle apporte un effet synergique aux programmes de santé planifiés, alors que le second se réfère à l'ampleur des chantiers qui se profilent derrière le projet de modernisation du SIS et à la difficulté de coordonner tous ces chantiers, aussi bien dans le temps que dans l'espace. D'où la nécessité de définir et de mettre en place une gouvernance appropriée pour le SIS», explique Faiez Khelia.
Le ministère en chantier aussi…
Bassem Kchaou, représentant du ministère de la Santé, indique que devant la complexité du système de la santé, la multiplicité des acteurs et des intervenants et les différents enjeux qui s'imposent aujourd'hui, la réforme exige une bonne connaissance de la réalité du terrain et une appréciation objective des perspectives. «Il faut le dire, l'actuel système d'information sanitaire n'assure cette fonction que très partiellement. D'où la nécessité de le moderniser, un chantier qui s'avère incontournable sans lequel cette réforme ne pourra atteindre ses objectifs», souligne-t-il.
Dans ce cadre, il précise que le programme «E-santé» du ministère travaille d'arrache-pied sur certains projets, à l'instar du programme Fexte, le projet «Essaha Aziza», la modernisation des infrastructures IT, l'identifiant unique patient, le Télé rendez-vous, le déploiement des solutions développées par le Cims dans 22 CHU…
Entrant dans les détails, Kchaou indique que Fexte, qui est une collaboration entre le ministère de la Santé et l'Agence française de développement, est un programme inscrit dans le Plan national stratégique «Tunisie Digitale 2020». Le budget initialement prévu est de 70 millions de dinars sur la période 2018-2020 et de 150 MDT sur la période 2020-2025. Les objectifs de ce programme se résument en trois points, à savoir : le renforcement de la capacité du ministère de la Santé en matière de partage des systèmes d'informations, la conception d'un plan d'investissement «quick wins» sur 2018-2020, l'émergence d'un écosystème «e-santé» en Tunisie.
Les axes d'intervention du programme se résument en trois points. Pour le premier qui nécessite un budget initial de 62.5 MDT, il vise la mise à niveau des systèmes d'information hospitaliers (dossier médical informatisé, dispensation journalière individuelle et nominative des médicaments, les pacs (radiologie) et les archives médicales numérisées. Quant au deuxième point, il s'agit d'un appui à l'émergence et d'un soutien aux initiatives territoriales de l'e-santé (télémédecine) avec un budget estimé à 22MDT. Le dernier axe s'articule autour de l'animation d'une dynamique e-santé avec un budget de 13.5 MDT.
Projets en vue
Un budget initial de 2 millions d'euros a été consacré au projet « Essaha Aziza », fruit d'un accord entre le ministère de la Santé et l'Union européenne. Ce projet, qui vise la télémédecine (santé mentale, urgence "plan infractus", lecture des lames anapath…), va toucher, dans une première phase, 13 gouvernorats. L'infrastructure (Datacenter) nécessite un investissement de 1 million de dinars entre solution virtualisation (800 mille dinars) et sécurité (200 mille dinars). Idem pour les équipements (PC+imprimantes +lecteurs C&B et matricelles). Ce projet devrait s'achever fin 2021.
S'agissant du programme de modernisation des infrastructures IT, il comporte deux projets essentiels. Le RNS-NG qui coûterait environ 40 millions de dinars et qui prendrait fin à juin 2019 et le RNS-NG2 qui nécessite un investissement d'environ 35 millions de dinars. Ces deux projets seront financés par l'Etat tunisien.
Kchaou a cité d'autres projets, à l'instar de la mise à niveau des réseaux locaux de 22 hôpitaux, qui est un investissement de 7 millions de dinars et la connectivité des centres de soins de base qui nécessite 22 millions de dinars. Ce sont deux projets qui seront financés par l'Etat.
Pour le projet «Télé rendez-vous», il vise à minimiser le déplacement du patient pour prendre un rendez-vous dans les hôpitaux, permettre au patient le suivi de ses rendez-vous à distance, efficacité et efficience dans la gestion des rendez-vous. Résultats attendus : meilleure gouvernance dans la gestion des rendez-vous, diminution des files d'attente au niveau des hôpitaux, réduction de la corruption liée à la prise de rendez-vous, meilleure prestation de service envers les citoyens. Pour les difficultés attendues : infrastructure insuffisante (équipements et réseaux), résistance au changement, besoins spécifiques pour chaque spécialité médicale, manque de ressources humaines.
Le dernier projet prévu est l'identifiant unique du patient qui comporte trois phases principales. La première consiste à former un comité technique pour préparer le manuel de procédures et les besoins, le développement d'un système d'échange électronique entre le ministère de la Santé et tous les partenaires, la mise à jour des solutions informatiques existantes pour prendre en charge le nouveau système. Une expérience pilote sera menée à l'hôpital Habib-Thameur. Pour la deuxième phase, elle vise à améliorer le système d'information/échange, acquisition des équipements nécessaires, fusion des anciens identifiants avec les nouveaux. Le résultat attendu est la généralisation de l'expérience de Habib-Thameur au niveau des structures connectées. Finalement, c'est d'avoir un cadre juridique pour l'identifiant de santé, élargir le périmètre d'usage de l'identifiant santé, dossier patient informatisé…L'objectif de cette phase est d'élargir le périmètre d'usage des identifiants (secteur public et privé). Ce projet devrait s'achever fin 2019.
M.K.


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