Slah Fessi a été un cas dans le football tunisien. Sa renommée s'est déclenchée lors de sa concurrence loyale avec le légendaire Attouga et Naili. Il a longtemps vécu à l'ombre de son idole, Attouga. Il a fallu faire carrière en Allemagne, puis au Stade Gabésien pour faire un come-back réussi au CA et devenir un titulaire indiscutable au club de Bab Jedid. Ce sont ses qualités techniques et athlétiques et ses capacités à affronter la pression et l'obligation de résultat qui ont plaidé pour lui et convaincu le regretté André Nagy de prendre la plus délicate décision de sa carrière d'entraîneur en dépit de la présence de Slim Ben Othmane. Slah Fessi a eu la mérite de justifier un tel choix et de transformer en une préparation utile les grands événements que le destin lui réservait. «Je suis venu au football par le moyen le plus simple. Les matches du quartier. A Bathet Sidi Ayed à Bab Jedid. Je jouais tantôt gardien de but tantôt joueur de champ. A l'âge de dix ans, j'ai décidé de signer une licence au Club Africain, mon club favori. C'était en 1966. Je suis devenu un titulaire indiscutable avec les écoles A. Avec ma licence de footballeur, l'ex-dirigeant Moncef Lakdhar m'a aligné comme gardien avec l'équipe de handball. Ajouter à cela que je jouais au volleyball avec l'Asptt. Cela a duré quatre mois au vu de tout le monde. Mais lors d'un derby avec l'EST en match de handball, notre responsable de la section de football est venu pour assister à ce derby. Quel ne fut son étonnement de me voir aligné comme gardien de handball. Il n'a pas apprécié et Azouz Denguir a pris la décision de m'interdire de jouer au handball. Le jour d'après, j'étais aligné pour jouer un autre derby en football. Nous avions gagné par 2-0. Mon ex-coéquipier Ridha Rajhi a été aligné aussi avec moi. Cette victoire a été l'occasion pour me lancer avec les cadets après un petit passage avec les minimes. En 1974, alors que j'étais encore cadet l'entraîneur seniors Bouabsa m'a convoqué avec les seniors. J'étais fou de joie de voir mon idole Attouga et Naïli. Je m'entraînais seulement. J'ai appris beaucoup de choses de Attouga, qui reste pour moi un exemple et le meilleur gardien tunisien de tous les temps. En 1975, j'ai fait officiellement mon intégration avec les seniors. J'ai été aligné à la mi-temps face au FC Nice lors d'un match amical. Mais après avoir être aligné face aux Niçois, Mohamed Gritli l'a convoqué chez les espoirs face à l'Espérance. «Quel match et quelle victoire; ce jour-là nous avons gagné face à Ben Mahmoud et consorts. Il y a eu la présence de deux émissaires allemands du club FSV Francfort qui sont venus pour superviser deux joueurs. Mais ils ont changé d'avis après ma très bonne prestation face aux «Sang et Or». Ils m'ont proposé un contrat pour jouer avec ce club allemand. J'ai contacté feu Azouz Lasram et Férid Mokhtar pour me délivrer mon autorisation de sortie. Mais j'ai senti qu'ils ne voulaient pas que je quitte le CA, alors que j'étais barré par deux grands gardiens Attouga et Naïli. Il a fallu les interventions de Bayari et Boushih pour que je sois transféré à mon grand bonheur, ce fut pour moi une grande opportunité», a souligné Slah Fessi. Les débuts de Slah Fessi étaient difficiles vu qu'il a eu des problèmes de contrat. Mais après avoir joué un match amical avec son club allemand face à un autre club, Slah Fessi a été intraitable et a démontré son énorme potentiel. «En effet, j'ai réalisé un grand match face à une équipe divisionnaire. C'était en 1980. Mon entraîneur Bibozov et son staff- ont été impressionnés et ont décidé de me faire signer un contrat professionnel. Je suis resté deux ans avec ce club le FSV Franckfort. Rappelons que les deux joueurs tunisiens Ahmed Ben Ticha et Jawher Mnari ont renforcé les rangs de ce club», a encore ajouté l'ex-gardien du Club Africain. «J'ai remporté le Soulier d'or» «Après une saison footballistique bien réussie avec mon club, j'ai regagné la Tunisie pour passer des vacances. Mais quel ce fut étonnement de voir des clubs comme l'EST, l'ESS et l'USMonastir me proposer de renforcer leurs rangs alors que j'étais encore sous contrat avec le club allemand. Je suis allé à Monastir mais j'ai refusé son offre pour une question d'argent. Saisissant cette occasion, le SG m'a contacté sérieusement pour renforcer ses rangs en 2002. J'ai passé deux bonnes saisons avec le club gabésien avec mon coéquipier Ridha Rajhi. J'ai remporté le Soulier d'or du meilleur gardien. Après cette bonne expérience avec le SG, j'ai décidé de réintégrer mon club de toujours, le CA en 1983. Mais encore une fois, j'ai retrouvé Naili et Slim Ben Othmane. Mais, avec feu André Nagy, j'ai retrouvé la stabilité, la motivation et ma place de titulaire. C'était un grand entraîneur. Tout ce qui se passe actuellement dans le football mondial, Nagy nous l'avait déjà appris. Mais lors de la finale face au CSHL, j'ai raté plusieurs entraînements pour un problème d'argent avec les dirigeants. De ce fait, j'ai perdu ma place de titulaire mais j'étais prêt pour les penaltys. Nous avons été maladroits et nous avons perdu la finale face au CSHL qui a bien joué le coup», a encore souligné le dévoué Slah Fessi. A 35 ans et après la saison 90-91 Slah Fessi a décidé de quitter le Club Africain et de rejoindre son coéquipier Bayari à l'ASAriana. La carrière internationale de Slah Fessi a duré six ans (1985-1991). après avoir pris sa retraite footballistique, il a été nommé entraîneur des gardiens au CA. Depuis, Slah Fessi n'a pas cessé de multiplier les prouesses comme entraîneur des gardiens et a réussi à remporter le titre national et la Coupe arabe avec Serafin. En 1995, le prestigieux gardien clubiste a fait une expérience enrichissante aux Emirats arabes unis en prenant les rênes de clubs tels que Nadi Nasr, Nadi Chabab et Nadi El Aïn avec Mrad Mahjoub. Il a remporté aussi la Coupe du Golfe. Slim Riahi est le seul responsable de cette crise au CA «J'étais bien aux Emirats arabes unis. Mais quand feu Mohamed Salah Jedidi et Montacer Louhichi m'ont proposé le poste de DTN des gardiens, je n'ai pas hésité à venir travailler dans mon club. C'était la première année de Slim Riahi en tant que président du club. On s'est présenté et on a signé ensemble le contrat. Quelle ne fut ma déception lorsque j'ai voulu avoir mes arriérés, Slim Riahi a dit qu'il ne me connaissait pas. Il a oublié qu'il est le seul responsable de cette crise qui s'est propagée dans le club. Nous espérons que l'union sacrée se fera pour rendre au Club Africain son prestige», a conclu Slah Fessi. Aujourd'hui, Slah Fessi entend connaître, avec son poste de directeur technique des gardiens au Club Africain, la réussite d'autrefois en tant qu'entraîneur des gardiens de but. Il vit actuellement avec sa famille composée de sa femme et ses enfants Sofiane, Emna et Youssef.