• Là où la terre se veut en panne de fertilité et la nature s'avère impitoyable, il n'y a que l'homme pour aimer son semblable et lui tendre une main généreuse, fort en cela d'une conduite profondément humaniste En d'autres termes, dire que la solidarité est érigée dans la Tunisie du Changement en une valeur constitutionnelle, c'est admettre, également, qu'il est des options de principe de plus en plus ancrées chez les Tunisiens, à la faveur d'une politique sociale éclairée. La récente caravane de solidarité, cadeau du Président Ben Ali au profit de 100 familles de l'Imada de Tbaga relevant de la délégation de Hidra (gouvernorat de Kasserine), en dit plus. Organisée par la cellule du RCD de la Société nationale de distribution de pétrole (AGIL), cette caravane, dont le coup d'envoi a été donné, mercredi, par MM.Afif Chelbi, ministre de l'Industrie et Rafaâ Dkhil, Pdg de la SNDP, fait suite à d'autres actions que la société a déjà pris l'habitude d'organiser, érigeant l'initiative en un rituel salutaire, compte tenu de ses bienfaits considérables. Point de départ Tunis, trois semi-remorques chargés d'aides en nature et une trentaine de jeunes médecins volontaires et agents de la société à bord de quatre véhicules lourds et légers, la route est longue d'environ quatre cents kilomètres. Une journée pour faire la route et la seconde pour accomplir une mission qui dit plus qu'elle n'en dit. Cap sur la deuxième et retour sur un voyage dans le voyage. Après avoir passé la nuit à Sbeïtla, jeudi, la caravane a poursuivi son chemin vers Hidra, mais pour atteindre la localité dont il est question, il faut d'abord passer par Kasserine,Thala, puis, Aïn Defla. Petite bourgade tyrannisée par le souffle de la montagne et l'imprévisible descente des oueds, Tbaga est à environ 30 km de Hidra et à 8 km de la frontière algérienne comme l'avancent ses habitants. Là-bas, 1.600 âmes vivent modestement mais honnêtement, tout en ayant la certitude que la vraie richesse est au fond de soi. Ils tiennent à leur petit bourg, quoiqu'il soit pauvre et silencieux. Ils continuent à y vivre dans ces étendues peu verdoyantes et dont la beauté ne cache pas la dureté. Ils savent qu'un jour ou l'autre, un geste noble ou encore un acte humanitaire viendra soulager l'étroitesse de leurs horizons. Assistance sociale et services sanitaires Jeudi, 10h00, la caravane a débarqué devant l'école primaire «Foum Dhfa» de Tbaga. A l'accueil, une foule entassée priant pour une longue vie au Chef de l'Etat pour la constante sollicitude dont il entoure les catégories nécessiteuses. Dès l'arrivée, l'équipe médicale s'est aussitôt mise à l'ouvrage. Ophtalmologues, gastro-entérologues, pédiatres et gynécologues ont transformé certaines classes de l'école en de véritables cabinets médicaux. De nombreux patients font la ruée devant ces classes-cabinets, mais les médecins, jeunes et animés d'une admirable sensibilité à l'égard d'une cause humaine, assurent brillamment la tâche qui leur a été confiée. De l'autre côté du bourg, sous une pluie irriguant la colline, les agents de la SNDP distribuent des colis comportant, chacun, une cuisinière à gaz, un réfrigérateur, un poste de télévision, une bouteille de gaz et deux matelas. Ces colis devaient bénéficier à 100 familles. En contrepartie, les bénéficiaires ou ces paysans menant un dur quotidien laissent échapper un sourire lourd de sens. Ce sourire spontané qui se redessine serait tout bonnement toute leur provision pour récompenser un acte bienfaisant et une noblesse humaine. Cette visite a permis de distribuer 200 paires de lunettes optiques à des élèves de la région, d'équiper trois écoles en connexion internet et six ordinateurs avec des tables et des imprimantes. D'importantes aides en nature dont on ne peut qu'hautement saluer tant l'initiateur que les organisateurs. A Tbaga, on l'a déjà perçu, la vie tourne au ralenti et les moyens de loisirs consistent souvent en une simple chevauchée au pied de la montagne, les sources de revenus sont très limitées et le froid est glacial et insupportable. Cette caravane de solidarité est venue, certes, soulager les difficultés de bon nombre de familles nécessiteuses, leur arrachant un sourire qui vaut plus que tout l'or du monde. Toutefois, le besoin demeure de mise. A Tbaga, il y a des écoles avec des cours boueuses dès qu'il pleut, des oueds dont la descente isole le village du reste des régions et un transport peu fréquent. D'autres initiatives de la part de la société civile et du corps associatif seraient sans doute salutaires, car l'Etat ne peut pas tout prendre à sa charge.