Victoire tactique de la JSK sur un SG méconnaissable et dans un jour sans Stade olympique de Gabès. Temps clément. Pelouse en mauvais état. Assistance faible. Arbitre Karim Khmiri. La JSK bat le SG 2-0. Buts de Mossaâb Sassi (38' s.p. et 61'). SG : Kalaï, Zahou, Hamrouni, Ammar, Ben Sassi (Tlili), Orkuma, Ragoubi (Melliti), Gharsallaoui, Issaka Abudu, Abiazor (Abdesselem), Gmach JSK : Khalfaoui, Bouchniba, Dahnous, Bacha, Laâyouni, Junior, Traoré, Aouichi (Mtiri), Frioui, Salhi, Sassi (Bouguerra) L'approche d'un match aussi important très réfléchie et pas très réussie a été un véritable fiasco tactique pour le coach gabésien Mourad Okbi. D'habitude, très sobre et fort méticuleux dans ses choix pour présenter au départ une formation équilibrée, avec trois lignes rapprochées, compactes et hermétiques, il a incompréhensiblement opté, hier, pour un schéma de jeu nettement déséquilibré, pratiquement en 4-2-4 avec quatre défenseurs, un seul pivot-sentinelle (Moses Orkuma), un ralayeur (Mohamed Ali Ragoubi) et carrément quatre attaquants sur les couloirs et en pointe de l'attaque (Gharsallaoui, Issaka Abudu, Abiazor et Gmach). Un schéma qui offrit à une JSK, qui n'en demandait pas tant, beaucoup d'espaces dans un milieu de terrain pratiquement dégarni côté local. Avec un Jilani Abdesslem et surtout Khaled Melliti sur le banc, la «Stayda» a eu une belle opportunité d'ouvrir la marque sans un réflexe et une intervention judicieux de Bouchniba sur la ligne du but, repoussant in extremis une frappe d'Issaka Abudu (24'). Le SG se fait naïvement avoir sur un des contres rondement menés par les protégés de Soufien Hidoussi quand Bouchniba, défenseur auteur du sauvetage miraculeux de la 24e minute, est chargé et poussé dans le dos avant la ligne des 16m50 pour les Gabésiens, ce qui n'était pas l'avis de M. Karim Khmiri, persistant que la faute a été commise à l'intérieur de la surface et qu'elle méritait un penalty. Mossaâb Sassi, absent jusqu'ici, ne rata pas une telle aubaine, plaçant de l'intérieur du pied gauche le ballon au ras du poteau droit alors que Kalaï avait plongé du côté opposé (38'). Un énorme gâchis que Mourad Okbi, qui a passé pratiquement toute la première mi-temps assis et sans réaction, n'a pas apprécié à coup sûr et auquel il n'a pu malheureusement remédier même après le repos. Son calvaire tactique va se transformer en naufrage puisque même réduite à dix après l'expulsion de Laâyouni (55'), la JSK va lui amener le coup de grâce et tuer pratiquement le match en doublant la mise par le même Mossaâb Sassi toujours absent dans la construction de jeu, mais bien à l'affût pour profiter d'une erreur impardonnable de Ammar et marquer un second but (61'). Jamais le SG n'est apparu dans son fief aussi brouillon dans son travail d'approche de la zone adverse, manquant terriblement d'imagination, de lucidité et surtout de percussion et ne se créant pas un nombre suffisant d'occasions netes de but pour arriver à concrétiser. Les Issaka, Gmach et Gharsallaoui ont multiplié, au contraire, les simulations dans la surface de réparation pour obtenir un penalty et chercher la solution de faciliter afin de revenir dans le match mais M. Khmiri ne s'est pas laissé influencer et tomber dans le piège, sortant même un carton jaune pour Ammar pour simagrée (89'). Soufien Hidoussi n'a pas ainsi volé les trois points qu'il est venu chercher intelligemment à Gabès, alors que Mourad Okbi ne se remettra pas avant longtemps de cette défaite à domicile. Un échec personnel cuisant d'un entraîneur passant tactiquement à côté de la plaque et offrant à son adversaire du jour et ancienne équipe, la JSK, une victoire en or qu'elle ne pensait pas aussi facile à obtenir.