Produits minceur, plantes aux vertus médicinales, coffrets beauté et même médicaments et lait pour enfants… Tout se vend en ligne et notamment sur Facebook, un réseau qui rassemble plus de sept millions d'utilisateurs mais qui échappe à tout contrôle. Les dérives sont parfois fatales. Vendre un produit sur Facebook est facile comme tout. Il suffit de le poster sur une page et d'attendre que les acheteurs tombent souvent sous le charme des prix attractifs et des fausses promesses publicitaires. Considéré comme le plus gros marché en Tunisie, ce réseau s'avère être aussi le lieu privilégié pour commercialiser des produits dont l'origine est inconnue. Facebook peut se transformer en quelques heures en un vaste marché en ligne sur lequel ont lieu des ventes et des achats de produits de toutes sortes. Cet espace virtuel abrite de nombreuses pages, en effet, qui proposent un choix large choix de produits et de marchandises à la portée de toutes les bourses. Finalement la qualité n'est pas toujours au rendez-vous. Pis encore : on tombe parfois sur un produit dangereux qui pourrait ruiner toute une vie. Et ce sont notamment les femmes et les filles qui sont tant attirées par ces produits, car on leur propose l'embarras du choix, notamment lorsqu'on parle des produits de beauté, de soins pour visage et de produits minceurs; on leur fait croire, par le biais des techniques de marketing et de la publicité, que ces produits présentent des vertus magiques. Mais malheureusement, la réalité est tout autre et ces produits peuvent s'avérer être extrêmement dangereux pour la santé. Plusieurs organismes ont déjà tiré la sonnette d'alarme sur la dangerosité de ce phénomène, celui de la commercialisation en ligne d'articles aux origines inconnues, ayant, à plusieurs reprises, causé de grands problèmes aux utilisateurs ayant opté pour l'achat en ligne. D'ailleurs, récemment, une jeune fille a perdu la vie suite à la consommation de pilules supposées faire maigrir et le résultat a finalement été fatal. Une autre jeune nous raconte également ses mésaventures avec ses produits minceurs achetés en ligne. Pour elle, la plupart des produits sont des arnaques et représentent un danger pour la santé des consommateurs. «J'ai déjà acheté un produit dit minceur sur Facebook, mais les comprimés que j'ai consommés avaient des effets secondaires et j'ai eu des complications au point que j'ai dû consulter un médecin. Je déconseille ce genre d'achat sur internet ou Facebook. Mieux vaut dépenser plus que de se faire arnaquer ou tomber malade», témoigne-t-elle. Sur Facebook, il suffit de taper le mot «minceur», pour tomber sur une infinité de pages et groupes proposant une multitude de produits de source inconnue. Toutes les appellations se ressemblent : «100% produits minceur», «relooking beauté minceur», … Mais les résultats sont les mêmes : déceptions, arnaques et risques et dangers sanitaires. Un vide juridique L'Organisation de défense du consommateur ne cesse de mettre en garde contre ces produits commercialisés en ligne au vu et au su de tous et qui échappent à toute opération de contrôle sanitaire ou même autorisation de vente. Dans le même sens, l'association des pharmaciens tunisiens a, récemment, alerté contre les méfaits de produits pharmaceutiques et même des médicaments vendus sur internet et à travers les réseaux sociaux. Non-respect des normes, dates limite dépassées, produits contrefaits, les risques sont multiples, pour les consommateurs qui se hasardent à acheter en ligne des produits d'origine inconnue. Mais, admettons-le, ces derniers ont également une part de responsabilité et seraient même les premiers acteurs de l'aggravation de ce phénomène, vu leurs habitudes de consommation privilégiant les circuits de commercialisation et de distribution sur les réseaux sociaux. Et si vendre en ligne est aussi facile, rapide et à la portée de tous, c'est parce qu'on échappe à tout contrôle de la part des autorités. Jusqu'à aujourd'hui aucune législation ne porte sur l'activité des réseaux sociaux en Tunisie. D'ores et déjà, le commerce électronique est parvenu à transgresser la loi grâce au vide juridique existant, et avec l'avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook, avec ses sept millions d'utilisateurs tunisiens, un marché colossal pour ceux qui veulent commercialiser leurs produits, les dérives se sont multipliées. En effet, ce réseau social massivement utilisé notamment par les jeunes se transforme en une large plateforme d'arnaques et de mauvaises surprises. Mais qui pourrait stopper ce phénomène ? Sommes-nous dans l'incapacité de gérer, ou réguler ces réseaux sociaux en dépit des problèmes sanitaires qui mettent en péril la santé des Tunisiens, dont notamment les jeunes adolescents ?