Vu de haut, le congrès programmé par Hafedh Caïd Essebsi présente un tracé conforme aux vœux de son concepteur, mais trois détails pourront perturber certaines cohérences. D'abord, l'attachement du chef de l'Etat à sauver son parti au finish. Deuxième point, la volonté de Ridha Charfeddine de ne plus revenir sur sa décision. Et troisième nouveauté : le retour au petit sourire entre HCE et Rached Ghannouchi La triple démission de Ridha Charfeddine du parti, du groupe parlementaire et de la commission d'organisation du congrès se présente en apparence comme la préoccupation essentielle des dirigeants officiels du parti présidentiel, mais les personnalités proches du noyau dur rapportent divers désaccords sur le déroulement précis des assises, bien qu'il s'agisse de procédures simplifiées à la mesure des ententes convenues au sein de ce même noyau dur, pour barrer la route aux «chevaux de retour» tels que Ridha Belhadj et Mondher Belhadj Ali, accusés de revenir en conquérants au nom du Bureau exécutif historique du mouvement. L'objectif fixé de 900 congressistes sera probablement maintenu malgré quelques petits bras de fer régionaux et locaux et certains compromis sur quelques personnalités. A ce niveau, Faouzi Elloumi compte faire jouer son lobbying interne, ainsi que ses relations en vue d'un positionnement le plus avantageux possible. De même que l'on verra Raouf Khamessi faire jouer triangulairement avec Hafedh Caïd Essebsi et ses amis d'Ennahdha des négociations de dernière minute. Car c'est surtout le groupe de Sofien Toubel qui semble devoir profiter des rangs bien serrés, bâtis à l'épreuve des luttes menées au sein de l'ARP et de ses capacités de manœuvrier que tout le monde a fini par lui reconnaître. L'idée de départ était d'accorder à la commission d'organisation du congrès un certain rôle secondaire qui aurait permis d'adjoindre un certain nombre de personnalités» récupérables», ce qui aurait permis de préserver une cohésion et une cohérence essentielles autour de ce que l'on a appelé les «congressistes de base», distribués entre les membres des coordinations locales et ceux des coordinations régionales de tout le pays, ne serait-ce qu'avec quelques doublons. C'est à ces congressistes-là qu'il conviendra de désigner les membres de la nouvelle direction du parti, son secrétariat national et son président détenteur de la légalité. Mais le départ de Charfeddine pèse sur le plan financier, ouvrant la porte à des donateurs plus ou moins sincères. «Nous refusons la démission de Ridha Charfeddine du bloc parlementaire et du parti et nous l'appelons à revenir sur sa décision», a indiqué un communiqué du groupe parlementaire, signé Soufiène Toubal et distribué, hier, au siège de l'Assemblée. Et Nida Tounès d'appeler ses membres à «s'unir autour du parti et de son projet national» les exhortant à participer à la réussite de son congrès sous le thème de la réforme et de l'engagement. Vu de haut, le congrès programmé par Hafedh Caïd Essebsi présente un tracé conforme aux vœux de son concepteur mais trois détails pourront perturber certaines cohérences. D'abord l'attachement du chef de l'Etat à sauver son parti au finish, ce qui lui fait pousser des atomes crochus même avec le groupe «Lem Echamel». Deuxième point: la volonté de Charfeddine de ne plus revenir sur sa décision. Et troisième nouveauté : le retour au petit sourire entre HCE et Rached Ghannouchi.