Giresse n'a pas vraiment apporté quelque chose de concret, ses joueurs commettent encore les mêmes erreurs. Sont-ils surestimés ? Le match contre l'eSwatini n'était pas vraiment une grande référence pour voir à l'œuvre notre équipe de Tunisie. Le match contre l'Algérie —même si amical— l'était vraiment. Et l'impression n'est pas du tout rassurante : ce sont les mêmes erreurs, les mêmes difficultés et la même fâcheuse légèreté qu'on a vues des temps de Maâloul ou Benzarti. Tous ces entraîneurs sont responsables quelque part de ce qui se montre sur le terrain. Mais parlons cette fois des joueurs. On les a vu dominés, démotivés contre une sélection algérienne qui en voulait plus et aux joueurs plus vivaces. Il est tôt de juger le travail de Giresse, de le condamner ou de le vanter, mais en deux matches, nous n'avons pas vu des indices de changement. Giresse n'a pas voulu remettre tout en cause. Il a opéré pratiquement avec les mêmes fondamentaux et les mêmes joueurs-cadres que l'on connaît. Et c'est pourquoi, on ne peut déceler un changement notable et concret en si peu de temps. Giresse prend le risque de continuer avec les choix larges et les «équilibres» du jeu et des vestiaires qui durent depuis des années. Sa touche, on ne l'a pas encore vue lors ces deux matches, à part ce 4-3-2-1 testé à Blida et qui n'a pas bien fonctionné. On a vu des joueurs fatigués, blessés ou qui l'étaient (Msakni et Seliti) et on a vu surtout d'autres joueurs, comme Chaouat, qui sont passés à côté de la plaque contre l'Algérie. Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est à Giresse de nous le faire comprendre, mais soyons honnêtes : ça va au-delà de Giresse ; dans le sens que nos joueurs confirment depuis le dernier mondial qu'ils ne sont pas phénoménaux et qu'ils n'ont pas cette classe dont on nous parle. Même les expatriés formés en France, comme Seliti et Khazri, n'évoluent pas au palier d'un Mehrez ou d'un Benatia. Arrêtons surtout de nous mentir à nous-mêmes. Le joueur tunisien et ce groupe, qui s'est qualifié grâce à un jeu de chance contre la RDC, n'est pas celui qui peut nous emmener loin. Ordinaires Regardez ces erreurs défensives contre les Algériens, regardez cette légèreté et cette incapacité à mettre de l'impact tout au long du match. Chaouat n'était pas le seul hors sujet, mais Sassi, Bedoui, Haddadi, Ben Youssef, Saïdani et Khaoui. C'est à Giresse de mettre plus de sérieux auprès de ses joueurs, car ils manquent de cette rage de vaincre. Ils nous déçoivent chaque fois qu'on pense qu'ils sont montés à un palier de plus. Peut-être que la question n'est pas liée à l'entraîneur national et à sa touche pas encore évidente, mais surtout aux joueurs et à leurs qualités «ordinaires» semble-t-il. Il faut les responsabiliser et leur dire que ce n'est pas avec ce volume du jeu et cette attitude qu'ils peuvent remporter la CAN.