Quoiqu'il faille toujours composer avec les imprévus et les rebondissements en football, on peut quand même avancer que l'Espérance a réussi l'essentiel en Algérie, en allant s'imposer avec mérite devant le CSConstantine. Seulement, il faudra terminer le travail ce samedi. Souvent, la notoriété et l'image de marque qu'on arrive à se forger peuvent servir à quelque chose. C'est exactement ce qui a été vérifié avant-hier à Constantine dans le cadre du match aller du quart de finale, ayant opposé le club local à l'Espérance Sportive de Tunis pour le compte de l'édition 2019 de la Ligue des champions. Tout le monde redoutait énormément ce rendez-vous du côté du Parc «B», surtout que l'Espérance n'était pas dans sa forme optimale ces derniers temps; et en raison de la perte de la supercoupe d'Afrique au grand bonheur du Raja Casablanca, il y a un peu plus d'une semaine à Doha (1-2). De plus, le CSConstantine a laissé de bonnes impressions au cours de la phase des poules, en s'imposant devant le CA à Tunis et le grand TPMazembe à Constantine sur le score de 3 buts à zéro. Mais, face à l'Espérance, les Algériens ne sont pas parvenus à développer le jeu avec lequel il s'étaient illustrés en phase des poules. Ils ont même été cueillis à froid sur un penalty de Youssef Belaïli dès la 6'. Et après ce départ en trombe de l'Espérance, leur hôte a même failli encaisser au moins un autre but, en raison de la «trouille» qu'il a manifestement montrée face au champion d'Afrique en titre. Le flegme des «Sang et Or» D'habitude, au jeu collectif rapide et bien articulé des Constantinois, il y a l'apport généreux des individualités dont le talent a été bien prouvé auparavant, à l'instar de Dylan Bahboula, Abdennour Belkhir et Adel Jaâbout. Mais face à l'Espérance et malgré un stade plein à craquer, le CSConstantinois avait les jambes lourdes et les idées hésitantes. Chose qui a énormément facilité la tâche des protégés de Mouîne Chaâbani qui ont largement profité de la timidité exagérée de leur adversaire. Et c'est ainsi que les Espérantistes ont pu construire leur jeu à leur guise, aidés en cela, par un flegme et une maturité dignes d'un champion qui sait défendre inébranlablement sa couronne. Le même scénario de concrétisation de l'ascendant va se produire dès la reprise de jeu (47') avec un deuxième but de l'Ivoirien Coulibaly. Dès lors, le sort du match semblait déjà scellé. Mais c'est à ce moment bien précis que les Constantinois vont se libérer de leur peur de mal faire les choses. Et coup sur coup, ils vont remettre les pendules à l'heure, grâce aux deux buts de Jaâbout (49') et Yattou (71'). Et en dépit de ce sursaut d'orgueil, on sentait que l'Espérance n'était pas prête (psychologiquement) à laisser des plumes en Algérie comme elle l'a fait à Doha contre le Raja. La hargne, la détermination et surtout le sang froid spectaculaire des «Sang et Or» vont s'avérer payants, puisqu'à la 74' et alors qu'il restait encore quelque vingt minutes à jouer, l'Espérance va reprendre le dessus avec un but significatif du défenseur Mohamed Ali Yaâcoubi. Un ascendant à bien gérer Grâce à cette victoire et surtout au grand nombre de buts (3) à l'extérieur, l'Espérance a assuré l'essentiel quoique la qualification en demi-finale restera tributaire de beaucoup d'ingrédients. C'est que le match retour qui aura lieu ce samedi à Radès sera, loin d'être facile car l'excès de confiance peut faire l'effet d'un boomerang. Le bizarroïde comportement des «Sang et Or» devant le Raja en témoigne avec évidence. Savourons quand même ce succès de l'Espérance qui lui permet de mettre un pied dans le dernier carré d'as. Lequel carré pourrait, cette fois-ci, ne pas concerner l'ennemi juré de l'Espérance en l'occurrence Al Ahly qui s'est laissé humilier par les Sud-Africains de Mamelodi Sundowns (0-5) avan-hier. Comme quoi le chemin semble balisé pour une deuxième consécration d'affilée pour notre représentant même si la concurrence va être des plus rudes en présence du trio (logiquement en route pour les demi-finales), Sundowns, TPMazembe et le Widad de Casablanca.