Il s'appelle Deo Kanda, s'illustre par ses crochets déroutants et ses coups de reins. En 2007, à 18 ans bien sonnés, il était à deux doigts de rallier Arles- Avignon en France, voire Courtrai en Belgique. Le TP Mazembe a vu juste en le gardant puisqu'il a été l'auteur du but le plus précieux de cette seconde manche d'apothéose continentale... Vous vous êtes montré particulièrement menaçant sur contre attaque. Vous aviez un plan de jeu en ce sens J'avais vu que le latéral droit et même le libéro de l'EST jouaient haut. J'ai anticipé pour démarrer à la limite du hors jeu tout en les prenant de vitesse grâce à une petite accélération. Je me suis presque retrouvé nez à nez avec le gardien, j'ai été lucide puisque je ne me suis pas précipité cette fois et du plat du pied j'ai trouvé le bon angle. Vous savez, vu le nombre intéressant de situations de contre-attaques favorables que nous nous sommes créés, il fallait bien en planter une...pour revenir à votre question, il est clair qu'avec un avantage conséquent à l'aller, l'Espérance allait opter pour l'attaque à outrance et donc prendre tantôt des risques en se portant massivement devant. Les consignes étaient de rester à l'affût et de tenter de démarrer dans le dos des défenseurs adverses. Ça a fini par payer... Vous marquez en finale de Ligue des champions, vous êtes béni... C'est mon premier but en Ligue des champions et c'est assurément le plus cher. Marquer lors d'une apothéose continentale n'a pas de prix. Pour moi, il n'est pas ici question de parler de débuts fracassants mais d'un but marqué qui a pratiquement arrêté tous suspense. Comment imaginez-vous la liesse et le retour à Lubumbashi ? Ce titre rejaillit sur tout le Congo. Le rêve est devenu réalité, c'est un moment de fierté et de pur bonheur. Je ne peux pas décrire le sentiment de joie qui nous envahit. C'est énorme! Vous allez jouer la Coupe du monde des clubs pour la seconde fois consécutive... Nous étions en apprentissage lors de l'édition précédente. Je crois que nous sommes arrivés à maturité cette fois-ci. Maintenant, faire mieux, c'est glaner une victoire et ambitionner de passer en quart de finale. Nous prendrons les matches un par un avec pour objectif d'être digne de la responsabilité qui nous incombe. Nous sommes le porte-drapeau de l'Afrique et nous devons donner le meilleur de nous-mêmes. Vos premières classes en football ? Je suis un transfuge du Jack Trésor. C'est ma seconde saison au TP Mazembe. J'ai été formé à Kinsasha, dans un secteur qui regorge de bons joueurs. Rallier les «Corbeaux» n'est qu'un tremplin pour tout joueur congolais. C'est une consécration vu la notoriété de ce club qui brasse large et qui ne joue que pour la plus haute marche du podium. La visibilité que vous apporte la Ligue des champions et, par la même occasion, la Coupe du monde des clubs, représente l'opportunité de la vie pour tout joueur qui se respecte. Cela permet d'élargir ses horizons, de se transcender, d'acquérir de nouveaux galons et de jouer dans la cour des grands. Le changement apporté par le technicien Lamine N'Diaye ? Il y a toute une conception défensive qui a été repensée, revue et corrigée. Le replacement des latéraux, le repositionnement de l'axe défensif et le marquage de zone. En peu de temps, le coach nous a transmis son savoir. Nous sommes plus rigoureux, beaucoup plus concentrés et assez mûr tactiquement. Lors des grands rendez-vous continentaux, tout erreur se paie cash. Le gain du match se joue sur une distraction ou une erreur d'appréciation. Il faut être vigilant, sur le qui-vive de manière permanente et ça s'est avéré payant.