L'Espérance, fébrile, n'avait ni la tête ni les jambes pour renverser la situation Stade 7-Novembre de Radès. Beau temps. Public très nombreux. Pelouse en assez bon état. EST-TP Mazembé 1-1. Mi-temps (1-0). Buts marqués par Afful (24') et Kanda (67'). Expulsion de Ben Amor (25'). Arbitrage de Daniel Bernett (Afrique du Sud) EST : Moëz Ben Chérifia, Aymen Ben Amor, Khalil Chemmam (Zied Derbali 77'), Walid Hichri, Syam Ben Youssef, Khaled Korbi, Roger Toindouba (Msakni 50'), Harrisson Afful, Michael Eneramo, Oussama Darragi, Saber Khélifa (Ayari 55') TP Mazembé : Robert Kidiaba, Joel Kimwaki, Jean Kasusula, Eric Nkulukuta (Bawaka Mabele), Marcelin Tamboulas, Given Singuluma (Deo Kanda), Patou Kabangu, Mbenza Bedi, Alain Kaluyituka, Stopila Sunzu, Pamphile Mihayo, Ngandu Kasongo L'Espérance n'a pas pu renverser la vapeur, c'est un fait. Mais elle a donné l'impression de ne pas s'être préparée convenablement à cette finale retour. A entendre Korbi et consorts jurer monts et merveilles après le fameux match de Lubumbashi, on s'attendait franchement à voir l'Espérance débouler, ne serait-ce que pour prendre sa revanche et pourquoi pas réussir une belle victoire même si la conquête du titre était une affaire classée. Rien de tout cela finalement n'a eu lieu puisque le comportement de certains joueurs n'est pas digne de professionnels. Les fautifs se reconnaîtront. Pourtant à l'entame du match, les «Sang et Or» paraissaient avoir les cartes en règle. Ils prenaient le jeu à leur compte, bousculaient les Congolais dans leurs derniers retranchements et mettaient la pression. Le but chauffait même si les joueurs étaient jusque-là maladroits à l'image de Michael Eneramo qui ne trouvera jamais ses repères. Le Nigérian était bien muselé par son ange gardien. D'ailleurs, on ne sait par quel miracle, le portier congolais puis le poteau ont enrayé un but certain d'Eneramo dans les six mètres (14'). On avait aussi l'impression que les «Sang et Or» voulaient mettre rapidement le compteur en marche. C'était une grossière erreur puisqu'ils sont tombés dans la précipitation et abusaient de longues transversales au grand bonheur des défenseurs de Mazembé. Eneramo récidivera en ratant de nouveau le but en tirant nettement au-dessus de la cage adverse alors qu'il était bien placé dans les six mètres (20'). Ce n'était que partie remise puisque quatre minutes plus tard, suite à un centre de Hichri et une déviation de la tête, Afful, libre de tout marquage, place la balle de l'intérieur du pied droit dans les filets (24'). Ben Amor fait fausse route ! Si le scénario était idéal pour l'Espérance qui venait d'ouvrir le score, Ben Amor allait gâcher la fête en se faisant expulser pour un geste antisportif envers un adversaire juste après l'ouverture du score (25'). Il allait lâcher ses coéquipiers au moment où l'équipe avait besoin de toutes ses forces vives. En dépit de ce coup du sort, l'Espérance menait la vie dure à Mazembé et Dieu sait le nombre d'occasions ratées par Darragi et Saber Khelifa. Etrangement, les Congolais refusaient le jeu et se contentaient de lancer des bribes de contres sans danger pour Ben Chérifa et sa défense. On était loin du TP Mazembé du match aller qui forçait le respect et était extrêmement dangereux. L'occasion était bonne à prendre pour les Espérantistes mais ces derniers allaient rater le coche. En voyant les joueurs de Faouzi Benzarti mettre toute leur énergie durant la mi-temps initiale dans le jeu, on se demandait s'ils avaient la force mentale et physique de continuer de la sorte après le repos. En infériorité numérique, les «Sang et Or» avaient tout donné pour un maigre bilan. Et à ce niveau, une remarque s'impose. Un match se gagne par la tête, c'est ce que les Espérantistes n'ont pas compris, du moins Faouzi Benzarti. Une affaire de coaching Si Lamine N'Diaye, le coach de Mazembé, a vu juste en incorporant Kanda sur le flanc gauche de l'attaque, Faouzi Benzarti n'a pas eu le même réflexe puisqu'il a handicapé son équipe en remplaçant Roger par Msakni. Une erreur fatale puisque le Camerounais était un des meilleurs joueurs de son équipe et Msakni n'était pas en condition de disputer la finale retour. Toute la différence s'est donc jouée à ce niveau entre les deux équipes. Les tentatives des Congolais allaient d'abord buter sur Ben Chérifia, sauvé également par le poteau (46'), et quatre minutes plus tard, ce fut pratiquement le second tournant du match. Les Congolais étalaient un visage différent et prenaient des risques devant. Il est vrai qu'ils disposaient à présent du champ nécessaire pour lancer des balles meurtrières dans le dos des défenseurs espérantistes. Ces derniers étaient souvent pris de vitesse par le remuant Kanda qui leur donnait du fil à retordre. D'ailleurs, c'est lui qui brûlera la politesse à Hichri avant de filer vers la cage de Ben Chérifia et de le battre (67'). Le match prenait une autre tournure et il n'y avait plus aucune discipline tactique dans les rangs des «Sang et Or». Korbi s'était replié et évoluait en défense centrale, alors que Hichri devenait le second attaquant de l'équipe avec Eneramo (sic !). Cela n'avait aucun sens et les Congolais ont été supérieurs aux Espérantistes dans la gestion du match. Leur savoir-faire et leur sang-froid les ont tirés d'affaire, alors que les «Sang et Or» ont vite perdu les pédales. La mission était quasiment impossible dans ces conditions.