DOUCHANBE (Reuters) — Le Parti démocratique populaire (PDP), formation du président tadjik Imomali Rakhmon, a conservé sa majorité pariementaire, a annoncé hier la commission électorale centrale après des législatives vivement critiquées par les observateurs internationaux et l'opposition. Selon des résultats provisoires cités par la commission, les partisans de Rakhmon occuperont 53 des 63 sièges au Majlisi Namoïandagon, la chambre basse. Cela implique peu de Changements par rapport à la chambre sortante, où le PDP au pouvoir depuis dix-sept ans occupait 57 sièges et les islamistes deux. Le Parti du renouveau islamique, principal mouvement d'opposition du pays et seul parti islamiste d'Asie centrale, a obtenu deux sièges, a indiqué Moukhiboullo Dadadjanov, responsable de la commission, aux journalistes. Cinq sièges seront répartis entre les communistes et deux autres partis qui soutiennent habituellement le gouvernement, tandis qu'un scrutin est à recommencer dans une circonscription correspondant à un siège unique, a-t-il ajouté. Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (Osce) ont dénoncé de graves irrégularités lors du scrutin organisé dimanche dans l'ex-République soviétique, située au nord de l'Afghanistan et peuplée de 7,5 millions d'habitants. L'ambassade des Etats-Unis a elle aussi fait état d'irrégularités. «La première évaluation des remarques exprimées par les observateurs du personnel de l'ambassade laisse penser que le scrutin a été marqué par des fraudes et irrégularités de grande ampleur», dit un communiqué de l'ambassade diffusé lundi soir. Le Parti du Renouveau islamique a annoncé hier qu'il contesterait les résultats électoraux en justice. «Il y a eu une fraude massive», a dit le chef du parti Moukhiddine Kabiri aux journalistes. Dadadjanov a rejeté l'ensemble des critiques. «Après toutes les élections, les uns sont satisfaits et les autres ne le sont pas, aussi bien parmi les électeurs que parmi les partis politiques, a-t-il dit. Nous n'avons reçu aucune preuve des violations dont parle le Parti du renouveau islamique».