Le manque de «jus» et de créativité dans le jeu a été fatal pour le CSS Pour son excellente fin de match qui lui a permis d'abord de rétablir l'équilibre après l'avantage à la marque pris par son vis-à-vis avant de lui asséner le coup fatal, l'équipe du Fath a grandement mérité samedi sa consécration en coupe de la CAF. C'est aussi le couronnement d'un parcours, aussi prodigieux que passionnant, pour une équipe qui vient à peine de réintégrer la division nationale. C'est enfin la consécration pour un ensemble, sûr de lui-même, et bien discipliné dans le jeu. Son entraîneur, Houcine Amouta, a expliqué la métamorphose instantanée de son équipe, non point par les moyens financiers qui lui sont dispensés mais plutôt par son amour du travail bien fait et sa disponibilité : «Ce ne sont pas les grands moyens financiers qui font les grandes équipes. L'exemple du FUS est bien édifiant de l'importance accordée au travail rationnel et bien planifié», a-t-il confié, ajoutant que ses joueurs ont su comment s'armer de patience et d'abnégation pour faire face à tous les impondérables, et accéder au rang de l'élite. Amouta a évoqué dans sa déclaration d'après-match la période difficile vécue par son ensemble au début de la seconde mi-temps, lorsque l'adversaire a pris l'avantage à la marque : «Les miens ont su comment s'armer de patience pour surmonter cette période, et prendre ensuite l'initiative des opérations, ce qui leur a permis de revenir au score, avant de réussir le KO. Cela nécessite, a-t-il dit, une grande force de caractère, d'autant que l'adversaire est non des moindres. C'est l'un des «grands» du continent qui dispose de quelques valeurs sûres et d'une grande expérience continentale», a-t-il souligné. Du côté sfaxien, c'est la consternation après la tournure désastreuse qu'a prise la rencontre. Certains imputent cette défaite, la première du genre essuyée par les «Noir et Blanc» au cours de leur parcours africain dans l'épreuve, à la manière avec laquelle l'équipe a négocié le match. Son manque de lucidité dans les manœuvres, et surtout l'absence d'un milieu de terrain, capable de contrôle le jeu et d'assurer sa mainmise sur le compartiment névralgique de l'entrejeu, ont grandement hypothéqué ses chances dans ce match de grande envergure. Et puis, le coaching de Lechantre a grandement manqué de flair, sinon comment expliquer la titularisation de Maâloul et Dridi, tous deux passant par une période «sans», et la mise sur le banc de valeurs sûres comme Yussofo, Ibrahima Touré, Moëz Aloulou et Ushé Ogba. Ceux-ci auraient pu, s'ils ont été incorporés d'entrée de jeu, donner à la rencontre une autre tournure. Et puis, la responsabilité du gardien Jassem Khalloufi sur le premier et le troisième buts concédés est grande, participant d'une manière directe à la faillite collective de l'ensemble. Le CSS a raté le match qu'il ne lui fallait pas perdre. Plusieurs raisons ont concouru à cet état de fait. Mais, une chose est sûre, c'est que l'équipe n'était pas bien armée pour mériter le sacre, d'autant qu'elle a trouvé en face un ensemble beaucoup plus motivé que décidé à s'adonner à fond pour remporter le jackpot. Il en a eu pour ses efforts incommensurables.