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La rencontre rêvée
1éres Journées musicales de Carthage (du 18 au 25 décembre) : Bouchnaq et ses invités
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 12 - 2010

La présence de Lotfi Bouchnâq parmi l'élite du chant arabe est connue et reconnue.
Près de quarante ans, maintenant, que le chanteur impose admiration et respect aux publics d'ici et d'ailleurs, grâce à une voix d'exception et de grandes qualités d'interprète. Mais Bouchnaq n'est pas que voix hors normes et chant de haut niveau, c'est aussi, et cela est peut-être moins perçu, un compositeur et un créateur à part entière qui construit sa carrière autour d'un répertoire personnel de plus en plus fourni, riche de trouvailles mélodiques, basé sur d'excellents choix de textes.
Certaines de ses chansons, et particulièrement celles inspirées par des poésies de Adem Fathi (le compagnon de route), sont, évidemment, des succès d'audience, déjà enracinées dans l'écoute collective. Pourquoi y rappeler ? Ghalbek, Cinima, Nassaya, El aïn Elli matchoufekchi, Hadhi Ghnaya lihem et d'autres encore. Il y en a, pourtant de nombreuses, beaucoup plus originales, beaucoup plus développées, élaborées, traitant de sujets autrement plus sérieux, qui demeurent un peu à l'ombre. Une vraie palette d'auteur dont il fallait prendre un peu plus conscience. Les premières «Journées musicales de Carthage» y ont sans doute pensé, avec ce concert unique du lundi 20 décembre au Théâtre municipal où des chanteurs maghrébins et arabes sont venus interpréter le meilleur de Bouchnaq et où Bouchnaq a proposé son tout dernier cru.
Tous à la hauteur !
Si le Syrien Chadi Abdelkarim, l'Algérienne Fella, l'Egyptienne Ghada Rajab, le Marocain Hatem Ammro ont voulu ainsi rendre hommage à l'artiste d'envergure continentale et au compositeur de talent, cela ne faisait aucun doute. On le remarquait à la qualité et à l'enthousiasme de leurs prestations, et aux prouesses qu'ils y ont apportées. Aucune préférence particulière. Chadi Abdelkarim a été parfait dans le très beau qacid (texte de Adem Fathi) Koullou ma fika habibi : beaucoup de sensibilité et des notes réellement performantes. Décidément, la Syrie est terre de grands chanteurs : Sabah Fakhri, Georges Wassouf, Nour M'hanna, Hamam Khaïri, et puis cette toute dernière découverte Chadi Abdelkarim, peut-être la voix la plus dotée, la plus douée. Fella s'est surpassée, comme à son habitude. Cette chanteuse est un délice : timbre, ornementations, étendue, créativité, on va dire «folie», superbe «folie». Chez Fella Hadhi Ghnaya lihem et Ghriba Eddonia avaient des accents de prodige, pétillants comme jamais! Ghada Rajab, elle, s'occupa de plus ardu, de la très recherchée et très fine Ohibbouka Hobbeini (encore une belle poésie littérale de Adem Fathi) que Sonia M'barek a inaugurée de l'admirable façon que l'on sait, et que la jeune chanteuse égyptienne restitua avec beaucoup d'âme, d'application et d'intelligence surtout, car cette chanson ne manque ni de «pièges» ni de «détours sinueux». Le jeune Marocain Hatem Ammro , enfin, qui n'avait pas la tâche facile, non plus, avec les prosodies typiques de Qouddami limraya et Nassaya, mais qui a su s'en sortir à bon compte, avec force habilité vocale, de la décontraction et moulte sympathie.
Bel hommage oui, mais au total une rencontre, comme on les aime, comme en rêvent les «JMC», de musiciens frères et sincères, qui culmina, en fin de soirée, par un succulent trio (Bouchnaq, Fella, Ghada) dans El Aïn elli matchoufekchi et une interprétation en choeur de Ahna El joud. Emouvant!
Bouchnaq, en nouveauté
Mais n'oublions pas le passage de Bouchnaq. Une heure environ. Tout en nouveauté. Cinq ou six chansons dans un tout autre style que le classique tarab qu'on lui connaît. Des sonorités «bédouines» ( Lemtèche, une chanson à nulle autre pareille en ce moment qui va sûrement faire du chemin) «jazzy» (Charaâ kayinnou jnina), une belle sika «tounsi» sur une poésie lancinante, prenante, (Adem Fathi), «Khdâani ezzaman» et des distributions d'une subtilité rare, une direction et une exécution orchestrales qu'on n'eût cru réalisables qu'en studio, et qui s'exprimaient là, en direct, à même la scène «cordes au vent».
On en a longuement parlé, après le concert, avec Kamel Ferjani et son équipe de l'organisation. L'atmosphère respirait la confiance et l'optimisme. Les premières «JMC» mettent déjà en place leur philosophie. Elles réunissent des musiques et des musiciens dans la convivialité et l'échange. Mais elles démontrent aussi (à preuve, cette soirée) que la musique tunisienne ne vit nullement de vide créatif. Elle a du talent, du savoir-faire à revendre, du potentiel pour tout dire. Le meilleur est pour demain.


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