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Evidences et questionnements
CHOREGRAPHIE - Journées de danse contemporaine à Mad'Art Carthage: Il faut que j'arrête de danser — Chorégraphe : Lotfi Abdelli
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 03 - 2010


Depuis le 21 février dernier, jour de leur ouverture, les JDC vont bon train pour se terminer aujourd'hui, 8 mars. Elles permettent un regard actuel sur les pratiques chorégraphiques, en se concentrant précisément sur la danse «locale», afin de mettre en avant les avancements d'interprètes tunisiens. Qu'elles soient répertoriées «danse-théâtre», «pièce chorégraphique» ou «performance», ces créations donnent la possibilité de mesurer le désir et la volonté des artistes concernés de sortir des sentiers battus, et «casser» les schémas artistiques conventionnels. Cependant, y arrivent-ils toujours ? La soirée du vendredi 5 mars, les planches de Mad'Art furent investies par Lotfi Abdelli. Largement plus connu du grand public pour ses «frasques» comiques et autres rebondissements burlesques, l'annonce de l'un de ses passages en tant que chorégraphe peut prêter à curiosité. Il faut que j'arrête de danser, tel est le nom de sa pièce, programmée en deuxième partie, après Mnema de Néjib Khallfalah (sur laquelle nous reviendrons), a commencé son itinéraire tout en longueurs musicales, la salle littéralement plongée dans l'obscurité totale. Environ une dizaine de minutes où le spectateur se pose toutes sortes de questions : est-ce une entrée en matière ? Une mise en situation ? Une manière pour Lotfi Abdelli de nous introduire dans son univers et ses dialectiques scéniques ? Peut-être même une faute technique ou organisationnelle que nous mettons alors sur le compte de l'imprévu. Si une séquence théâtrale n'affirme pas son identité d'elle-même en imposant sa seule lecture, le public se sent quelque peu désemparé, même si l'errance spirituelle peut s'avérer par la suite positive… Après ces préliminaires sonores, Lotfi Abdelli a jailli du noir, statique et debout face à lui-même, de profil face à la salle. Les bras pendants et fermés autour de son corps, les jambes comme raidies par la tension qu'il cherchait à retranscrire, c'est une marche qu'il se préparait alors à faire. La métaphore d'une quête existentielle certainement. Comme sur un tapis roulant, son corps s'est mis à évoluer tout en ralenti, pour débarquer sur un périmètre carré où la présence corporelle devenait prétexte à se tendre et se mouvoir. Ici ressenti un exercice technique plus qu'un interstice émotionnel. Toutefois, nous saisissons la dimension autobiographique requise par Lotfi Abdelli pour Il faut que j'arrête de danser. Quand son corpus se tortille ou s'acharne contre lui-même, c'est la condition du danseur en Tunisie qu'il veut raconter. Pour un instant, en l'occurrence d'une certaine qualité, c'est une lampe torche qui servait de seul témoin, pour éclairer l'anatomie de l'interprète, comme scruté par la machine et nié par son arrogance. Suites d'ondulations lumineuses qui finissent par ouvrir un combat, encore dans un face-à-face du «moi» et du «surmoi». Là, c'est à terre que se retrouve Lotfi Abdelli, mimant les nombreuses défaites qu'un artiste tunisien est appelé à rencontrer dans les systèmes uniformisés et imposés par la société. Du moins, c'est ce que nous essayons de déceler dans l'écriture et l'expression corporelle présentée par l'auteur, au sol, accompagné de voix-off de personnalités de la danse sous nos cieux. Dans une communion générale, elles aussi dénonçaient leur situation difficile, voire inacceptable. Pour «boucler la boucle», et formaliser encore plus cet état de fait, c'est le danseur Néjib Khalfallah qui vient relever «Lotfi», son collègue, camarade et compagnon de cause. Un espace temps où les deux hommes se retrouvent ensemble sur «le ring», et continuent ensemble leur bataille qui finit, avec la représentation, assez brusquement. En somme, Il faut que j'arrête de danser dit «Il faut que je continue de danser». Quelquefois dans l'affirmation, souvent dans le désordre, toujours dans le chaos, l'artiste se doit de continuer sa marche, la tête franche et debout. Lotfi Abdelli, en se mettant ainsi en scène, et à nu devant son intention de dire les choses, a réussi par moments à nous surprendre. Habituellement cantonné dans son éternel rôle de «clown» pittoresque, il est apparu, pour son Il faut que j'arrête de danser, relativement engagé et dramatique. A-t-il touché à des vérités ? Là est la question.

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