Leo Messi peut être fier. Il est entré dans le clan très fermé des joueurs qui ont remporté deux Ballons d'or consécutifs. Si Xavi et Iniesta, ses deux coéquipiers champions du monde avec l'Espagne, partaient avec une petite longueur d'avance, il a finalement remporté la mise grâce à une saison exceptionnelle. A la fois "surpris" et "heureux", Leo Messi avait du mal à réaliser la portée de cet exploit. Que ressentez-vous après avoir reçu ce Ballon d'or ? Je suis très heureux, c'est un jour spécial pour moi, je remercie tous ceux qui ont voté pour moi. Je veux partager ce Ballon d'or avec mes coéquipiers, parce que sans eux rien ne serait possible. Xavi et Andres ont également réalisé une grande année, ils ont réussi de grandes choses, ils ont été décisifs et ont remporté la Coupe du monde. Pensiez-vous être le favori pour remporter le titre ? Non, j'ai été surpris, parce que ces derniers jours, on parlait davantage de Xavi ou d'Andres, donc je ne m'y attendais pas vraiment. Il faut reconnaître que Xavi et Andres le méritaient également. C'est tombé sur moi et je suis évidemment content. Vous voilà parmi les grands noms du football à côté de Van Basten, le dernier à avoir réalisé le doublé ? C'est un privilège de me retrouver parmi ces grands noms du football avec deux Ballons d'or, c'est une grande joie. Je ne me rends pas vraiment compte. Quel moment de l'année 2010 vous revient en mémoire? C'est difficile de répondre à cette question. il y a tellement de choses. On a obtenu de beaux succès avec le Barça et avec l'Argentine. A qui dédiez-vous ce Ballon d'or ? Je veux le dédier à ma famille, à mes amis, à tout le Barça, ceux qui me soutiennent, et à tous les Argentins. A vos yeux, est-ce un trophée qui a la valeur d'une victoire en Coupe du monde ? Non, je suis fier de ce trophée, mais cela ne remplace pas une victoire en Coupe du monde. Batista a remplacé Maradona à la tête de la sélection. Que vous a-t-il demandé de particulier ? J'ai discuté avec Batista comme avec tous mes coéquipiers et je sais ce qu'il attend de moi. Après, concernant l'Afrique du Sud, on ne peut pas revenir en arrière. Ça ne s'est pas passé comme je le souhaitais, c'est tout. ------------------------------------------------------------------------ L'indignation des médias espagnols Si elles reconnaissent volontiers le talent de Lionel Messi, l'Espagne et sa presse ne comprennent toujours pas comment le Fifa Ballon d'Or 2010 a pu échapper à Xavi ou Andrès Iniesta. Gros plan sur l'indignation des médias espagnols «Pour des raisons personnelles, évidemment j'espérais que le Ballon d'Or serait pour les Espagnols (…). Le Mondial compte toujours dans ce type de prix, mais pas l'année où nous le gagnons, c'est pas de chance». Voilà quelle a été la réaction d'Iker Casillas après que Lionel Messi a été élu Fifa Ballon d'Or 2010 devant Andrès Iniesta et Xavi. Et si le portier du Real Madrid et de la Roja semble déçu mais mesuré, la presse espagnole, elle, n'hésite pas à s'insurger contre le vote du jury. «L'Or pour Messi, déception pour l'Espagne», titre As. Le quotidien sportif regrette que «la nébuleuse» du nouveau règlement ait coûté la récompense l'année où elle semblait «promise à un Espagnol». Marca est sensiblement du même avis. «Messi laisse l'Espagne sans Ballon d'Or», lance la publication, étonnée de ce verdict alors que la Roja est «championne du monde et place six représentants dans le onze Fifa de l'année». Les internautes de Marca sont d'ailleurs du même avis, puisqu'ils considèrent ce trophée injuste à hauteur de 68,2%. L'éditorialiste José Samano va même plus loin dans les colonnes d'El Pais, regrettant que «l'Espagne ne pèse pas dans les urnes internationales» et se demandant même pourquoi le pays perd «tous les votes sportifs : les Jeux de 2016, le Mondial 2018 et le Ballon d'Or 2010...» En Catalogne, Sport («Or pour Messi, gloire pour le Barça») et Mundo Deportivo («Messi !») sont plus mesurés. C'est avant tout la victoire du Barça qu'ils préfèrent eux retenir. En résumé, comme souvent par le passé, le Ballon d'Or fait débat. Cette fois, l'Espagne se sent flouée et le fait savoir. Une déception légitime, mais qui ne changera malheureusement rien au verdict final… ------------------------------------------------------------------------ Le palmarès 1956: Stanley Matthews (Ang) 1957: Alfredo Di Stefano (Esp) 1958: Raymond Kopa (Fra) 1959: Alfredo Di Stefano (Esp) 1960: Luis Suarez (Esp) 1961: Omar Sivori (Ita) 1962: Josef Masopust (Cze) 1963: Lev Yachine (URSS) 1964: Denis Law (Sco) 1965: Eusebio (Por) 1966: Bobby Charlton (Ang) 1967: Florian Albert (Hun) 1968: George Best (Ang) 1969: Gianni Rivera (Ita) 1970: Gerd Müller (All) 1971: Johan Cruyff (Ned) 1972: Franz Beckenbauer (All) 1973: Johan Cruyff (Ned) 1974: Johan Cruyff (Ned) 1975: Oleg Blokhine (URSS) 1976: Franz Beckenbauer (All) 1977: Alan Simonsen (Dan) 1978: Kevin Keegan (Ang) 1979: Kevin Keegan (Ang) 1980: Karl-Heinz Rummenigge (All) 1981: Karl-Heinz Rummenigge (All) 1982: Paolo Rossi (Ita) 1983: Michel Platini (Fra) 1984: Michel Platini (Fra) 1985: Michel Platini (Fra) 1986: Igor Belanov (URSS) 1987: Ruud Gullit (Ned) 1988: Marco van Basten (Ned) 1989: Marco van Basten (Ned) 1990: Lothar Matthaus (All) 1991: Jean-Pierre Papin (Fra) 1992: Marco van Basten (Ned) 1993: Roberto Baggio (Ita) 1994: Hristo Stoïchkov (Bul) 1995: George Weah (Lbr) 1996: Matthias Sammer (All) 1997: Ronaldo (Bré) 1998: Zinedine Zidane (Fra) 1999: Rivaldo (Bré) 2000: Luis Figo (Por) 2001: Michael Owen (Ang) 2002: Ronaldo (Bré) 2003: Pavel Nedved (Cze) 2004: Andrei Shevchenko (Ukr) 2005: Ronaldinho (Bré) 2006: Fabio Cannavaro (Ita) 2007: Kakà (Bré) 2008: Cristiano Ronaldo (Por) 2009: Lionel Messi (Arg) 2010: Lionel Messi (Arg)