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L'ultime verrou
Chronique du temps qui passe - Par Hmida Ben Romdhane
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 01 - 2011

Au départ, le gouvernement israélien prévoyait la construction de 133 logements pour colons à la place de l'hôtel Shepherd au quartier arabe de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est. Face au tollé international, il a réduit ce nombre à une vingtaine de logements. La stupidité de ce gouvernement est qu'il pense que c'est une question quantitative, qu'il suffit de réduire le nombre initialement prévu pour qu'on le laisse tranquille et qu'il puisse continuer sa course effrénée vers la judaïsation de la Ville sainte.
Le paradoxe fondamental qui caractérise la politique d'Israël est de plus en plus évident aux yeux d'une communauté internationale de moins en moins encline à regarder ailleurs. Le monde entier sait maintenant, y compris les Etats-Unis, que si Israël se plaint et se lamente quotidiennement des campagnes qui tentent de le délégitimer, il n'en demeure pas moins que ce sont les politiciens de ce pays eux-mêmes qui alimentent cette campagne et l'entretiennent par des politiques dont les dénominateurs communs sont le mépris de la loi internationale, la colonisation incessante de la Cisjordanie et la répression quotidienne des Palestiniens.
La décision israélienne d'envoyer les bulldozers démolir l'hôtel Shepherd a provoqué des réactions de condamnation de la part des Etats-Unis, de l'Union européenne, de l'ONU et de plusieurs autres pays dans le monde. Mais c'est surtout les réactions américaine et européenne qui semblent avoir piqué Israël au vif et fait monter les inquiétudes dans les milieux politiques israéliens.
Ce qui inquiète aujourd'hui Israël c'est que le monde est en train d'évoluer dans un sens où ce pays est de plus en plus considéré comme les autres. Concrètement, les conséquences de cette tendance est qu'Israël, qui a bénéficié depuis pratiquement sa création d'un statut spécial, se trouve aujourd'hui, plus que jamais, pressé de se conformer au droit international. Et plus il traîne les pieds, plus il est isolé, plus il persiste dans son mépris de la loi internationale, plus il est délégitimé aux yeux du monde.
L'exemple de l'Amérique latine est particulièrement significatif à cet égard. Le Brésil, l'Argentine, la Bolivie, le Venezuela et l'Equateur ont reconnu l'Etat palestinien dans ses frontières du 4 juin 1967. Israël a bien dépêché son ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, en Amérique latine pour dissuader ces pays de poursuivre leur politique «pro-palestinienne». La tournée de Lieberman au eu l'effet contraire. De par son caractère rustre et arrogant, il a plutôt renforcé la détermination des Latino-Américains à prendre partie pour les opprimés palestiniens contre leurs oppresseurs israéliens.
L'exemple du Chili, dernier pays latino-américain à avoir reconnu l'Etat palestinien, est plus significatif encore et plus inquiétant pour Israël. A la veille de cette reconnaissance, Netanyahu a téléphoné au président chilien Sebastian Piñera, pour le supplier d'annuler sa décision. Peine perdue. Après la reconnaissance du Chili de l'Etat palestinien dans ses frontières de 1967, Israël a de sérieuses raisons d'être inquiet : ce ne sont pas seulement les présidents «de gauche», comme le Brésilien Lula (remplacé depuis par Dilma Rousseff), le Bolivien Morales ou encore le Vénézuélien Chavez qui exigent une paix juste au Proche-Orient, mais aussi des présidents de droite. Et Sebastian Piñera en est un. Non seulement il a fait ses études d'économie à l'université américaine de Harvard, mais, selon le magazine Forbes, sa fortune s'élève à 1,2 milliard de dollars, et, par conséquent, il ne peut pas être «de gauche»…
L'inquiétude devient panique quand Israël regarde du côté de l'Union européenne. Celle-ci est de moins en moins inhibée et de plus en plus hardie concernant le conflit au Moyen-Orient et la question de la colonisation des terres palestiniennes. L'Union européenne semble avoir dépassé le stade des vœux pieux et des condamnations théoriques. Des voix s'élèvent de plus en plus pour exiger des sanctions et des mesures concrètes tendant à mettre la pression sur Israël. Parmi les propositions avancées figurent le refus d'accepter sur les territoires des pays membres des Israéliens habitant dans les colonies de Cisjordanie et le refus de tout produit israélien fabriqué ou cultivé dans les territoires occupés.
Avec le changement de ton, de langage et de comportement de l'Union européenne, Israël se trouvera absolument isolé dans le monde, avec pour seul soutien les Etats-Unis d'Amérique qui, de par leur politique partiale et biaisée au Moyen-Orient, constituent l'ultime verrou qui barre encore la route à tout règlement jute du conflit israélo-arabe.
A regarder les choses de plus près, on constatera que, finalement, ce n'est pas la politique israélienne qui bloque le règlement du conflit, mais le verrou américain. Car Israël, enfant gâté qui met tout sens dessus dessous sous le regard complaisant de son tuteur américain, ne pourra pas résister indéfiniment seul contre tous. S'il continue sa politique coloniale en se souciant comme d'une guigne de ce que pense le reste du monde, c'est parce qu'il sait qu'il est soutenu inconditionnellement par la plus grande puissance du monde, ou plutôt par ce qu'il sait qu'il est toujours en mesure de fixer lui-même les grandes lignes de la politique moyen-orientale de son grand protecteur.
Cessons de nous leurrer en répétant que c'est la politique intransigeante d'Israël qui bloque le processus de paix. Le problème est dans l'ultime verrou, le verrou américain, qui doit sauter. Cette perspective est considérée en Israël comme l'ultime désastre politique qui guette Israël et que beaucoup d'analystes et de commentateurs israéliens estiment inévitable. Pour eux, c'est simplement une question de temps. Dès que ce verrou saute, l'arrogance et l'intransigeance israéliennes disparaîtront comme neige au soleil. La voie sera alors grande ouverte au règlement juste que le monde attend depuis des décennies.


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