Non, assurément, cela ne saurait être la véritable image de la Tunisie. Pourtant, cela risque fort bien d'induire plus d'une erreur. Les voyageurs qui ont l'habitude de recourir aux taxis de l'aéroport Tunis-Carthage en conviennent: en prendre un confine à l'exercice de haute voltige. Pourtant, ils sont bien là, parqués en file indienne à l'endroit qui leur est réservé côté arrivée des voyageurs. Vous leur demandez de vous conduire en ville? Ils vous toisent durement du regard avant de vous "conseiller" péremptoirement d'en chercher ailleurs, sur la voie adjacente à leur station. Dimanche dernier, en fin d'après-midi, il pleuvait des cordes. Nombre de voyageurs fraîchement arrivés voulaient bien prendre un taxi. En vain, les taxis — une dizaine — étaient bien là, mais ils rechignaient à prendre des clients. Et ce n'est pas la première fois que cela arrive. Renseignements pris, ils préfèrent attendre leurs «rabatteurs» disséminés un peu partout dans l'aéroport, et aborder en catimini d'éventuels clients pour des courses juteuses hors-compteur, voire en devise étrangère. D'ailleurs, il arrive bien souvent que le voyageur, juste sorti du contrôle des douanes, soit abordé par quelqu'un en civil qui lui murmure à l'oreille : "taxi monsieur?" Autant dire que trouver un taxi normalement dans la station de taxis équivaut à chercher une aiguille dans une botte de foin. Vous protestez ? Les taxistes vous assaillent à la manière d'une bande bruyante et prête à en découdre. La solidarité de costauds, ça les connaît. Dimanche donc, deux clients potentiels ont dû attendre, trempés jusqu'aux os, vingt minutes durant sans que les taxistes veuillent bien les prendre. En désespoir de cause, ils se sont adressés au poste de police de l'aéroport qui leur a diligenté deux taxis. Assurément, cette image de taxistes faisant fi des règles de l'art et agissant comme autant de hordes de trafiquants avides de gains illicites et faciles ne fait pas honneur à la Tunisie ni à son image. On peut imaginer la première image viciée que pourrait retenir l'étranger débarquant sous nos cieux face à ces manœuvres et stratagèmes de mauvais aloi. Il faut que la loi s'impose et que l'on puisse rappeler les taxistes à leurs devoirs. Au fait, pourquoi les taxistes de l'aéroport ne portent-ils pas un uniforme approprié comme c'est d'usage dans maints pays civilisés ? La Tunisie ne saurait admettre que des manœuvres frauduleuses de quelques «professionnels»véreux portent atteinte à sa lumineuse renommée qu'elle mérite amplement et qui est reconnue comme telle dans le monde entier. A bon entendeur…