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Sauvons la Tunisie, sauvons la Révolution
OPINIONS
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 01 - 2011

Je ne peux commencer que par rendre hommage à nos martyrs qui ont offert leur vie pour que ce pays soit libre ! Que nos martyrs reposent en paix et que puisse Dieu le Miséricordieux les accueillir dans Son Paradis pour leur sacrifice suprême. En second lieu, je voudrais m'adresser à nos frères de Sidi Bouzid, de Kasserine, de Thala et de Regueb (entre autres) et auparavant à ceux de la région du bassin minier de Gafsa pour dire que nous sommes reconnaissants et fiers d'eux pour tout ce qu'ils ont fait pour la libération de ce pays. Sans eux, la révolution du peuple n'aurait jamais pu avoir lieu. Je voudrais aussi rajouter que nous sommes solidaires avec eux pour toutes leurs revendications sociales : ils ont été tellement négligés et surtout sévèrement réprimés (Gafsa 2008 notamment) par le régime précédant durant plus de 23 ans.
Mais j'aimerais aussi expliquer à nos frères et sœurs qu'aucun gouvernement de transition n'a une baguette magique et qu'il ne peut faire changer les choses en quelques jours. N'oublions pas que ce gouvernement de transition a pour objectifs de :
– Rétablir la sécurité
– Rétablir la vie normale : retour au travail, aux écoles…
– Rétablir la vie économique
– Et préparer les prochaines élections.
Force est de constater que ce gouvernement de transition bloque encore au niveau de la deuxième tâche et ceci s'explique un peu par les manifestations pacifiques d'une bonne frange de la population. Mais il bloque surtout à cause de la «trahison» de l'Ugtt qui a décidé de lâcher le gouvernement après avoir accepté d'en faire partie. Pourquoi ce revirement spectaculaire ? A quoi joue l'Ugtt ? Après 23 ans de lèche-bottes, de corruption, de pots-de-vin reçus pour oublier de défendre les ouvriers, l'Ugtt veut-elle se racheter auprès du peuple et détourner les regards pour qu'on ne demande pas à ses dirigeants de rendre des comptes? Pour qu'on ne lui demande pas pourquoi elle n'a pas défendu les mineurs de Gafsa et Métlaoui en 2008 ?
Et pour arriver à ses objectifs, l'Ugtt n'a pas trouvé mieux que de s'acharner sur un gouvernement de transition décimé par les démissions, fragile (par la présence de Grira, Rouissi…), hésitant (Ben Jaâfar, avant de se rétracter), maladroit (Friaâ) et surtout non préparé pour une telle situation. Malheureusement, beaucoup de pseudo-opposants, et notamment l'Ugtt, ont profité de ce climat de contestation pour se replacer sur la scène politique. Jugez par vous-mêmes: le gouvernement décide une reprise du travail le 21 janvier 2011, l'Ugtt décrète une grève des transports pour empêcher ceux qui veulent aller travailler de le faire. Le gouvernement de transition décide une réouverture des écoles le 24 janvier 2011 et l'Ugtt décrète une grève des enseignants ! Eh bien si l'Ugtt possède une arme aussi dissuasive et dévastatrice pourquoi ne l'a-t-elle pas utilisée lors des 23 ans du règne de Ben Ali… La réponse saute aux yeux : l'Ugtt est partie prenante de l'ancien système. Elle est tout aussi infiltrée par la corruption et elle est décimée par les conflits! Farhat Hached et Mohamed Ali Hammi doivent se retourner dans leur tombe par la médiocrité qu'est devenue l'Ugtt !
Autres pique-assiette et profiteurs du mouvement populaire sont Messieurs Marzouki, Mekki, H.Hammami et Rached El Ghannouchi, tous veulent montrer au peuple qu'ils peuvent combattre le régime en place et qu'ils sont des opposants valables ! Ils étaient où quand Ben Ali était là ? Terrés ou en fuite… M. Marzouki voulant toujours se mêler à la foule pour se l'approprier a fini par se faire griller définitivement partout où il passe, de Kasserine à la Kasbah en passant par Sidi Bouzid. Le peuple n'est pas dupe M. Marzouki, faites votre campagne autrement s'il vous plaît !
Mais ce n'est pas ça qui me révolte le plus. Ce qui me met hors de moi c'est de voir plusieurs Tunisiens tomber dans le piège de la contestation radicale et suivre aveuglément le flot des critiques (certaines sont légitimes). Par contre, exiger la tête du gouvernement actuel n'est pas la solution à mon humble avis. Ceci plongera le pays dans un désordre absolu et «le vide appelle la dictature», dit M. Rchid Ammar. On n'a certainement pas le meilleur gouvernement possible pour le moment, mais continuer à manifester et maintenir ce climat de crise et de tension pèse énormément sur la vie sociale et l'économie du pays. Le couvre-feu empêche les usines (non brûlées) et les administrations de travailler à plein régime. Les sociétés étrangères ont préféré fermer ou se mettre en veilleuse pour le moment et attendre la fin de ce climat d'instabilité. Les tour-opérateurs commencent à annuler les commandes de l'été et les hôtels commencent à fermer petit à petit. Si la sécheresse se confirme pour cette saison on va se retrouver avec 2 millions de chômeurs au lieu des 400.000 actuels ! Cette crise économique engendrera automatiquement une crise sociale aiguë très propice aux extrémistes de tous genres, intégristes compris…
Ceci est le danger à moyen terme. Le danger immédiat est tout autre. Le pays est en train de se diviser en deux, ceux qui manifestent et ceux qui veulent un retour à la normale. Ces derniers sont de plus en plus nombreux et surtout de plus en plus impatients. Et croyez-moi ce ne sont pas les "bourgeois", comme le prétendent les manifestants, qui veulent un retour à la normale, mais ce sont plutôt ceux qui vivent au jour le jour, les vendeurs ambulants, ceux qui ont une «nasba» à Moncef Bey ou à El Jem, ceux qui ont un petit commerce, les mécaniciens, les louagistes, les taxistes, les travailleurs du secteur privé, ceux qui habitent autour de la Kasbah... et la liste est longue. Ce qui s'est passé à l'Ugtt de Gafsa le mardi 25 janvier 2011 est un signal d'alarme. Attention au retour de manivelle ! Calmons le pays! Avant que ne se déclare la guerre entre les deux clans.
Est-ce pour cela qu'on a fait cette révolte ? Est-ce pour cela que nos martyrs sont morts ? Est ce pour cela qu'on a viré Ben Ali…
Non bien sûr que non !
Comme Mme Sihem Ben Sedrine (une vraie combattante!) l'a dit et je cite : «Je n'approuve pas ce gouvernement ni sa composition, mais on n'a pas trop le choix il faut faire avec, pour relever le pays, mais il faut rester vigilant». Je suis de son avis, cela je n'ai jamais aimé le RCD ni ses méthodes (et n'y ai jamais adhéré) mais je ne vois pas d'alternative valable à M. Mohamed Ghannouchi pour le moment. Soyons vigilants, ne lâchons rien et mettons de la pression quand il le faut, mais ne contestons pas à tout bout de champ, cela ne rime à rien. Faisons confiance à M. Rachid Ammar qui nous a déjà sauvés à deux reprises en virant Ben Ali et en arrêtant ses milices. Il s'est porté garant pour la révolte du peuple, pourquoi ne pas y croire ? Il contrôle tout le pays. Faisons-lui confiance. S'il voulait le pouvoir, il l'aurait pris.
Nos détracteurs, et ils sont nombreux, les Ben Ali, Trabelsi, Matri... mais aussi les dirigeants de certains pays font tout pour que cette révolution ne réussisse pas. Il ne faut pas leur donner une occasion de jubiler.
On a là une occasion unique d'entrer dans l'Histoire, d'avoir un pays libre et démocratique. Soyons unis. On ne peut pas tout avoir tout de suite. Souvenons-nous de Bourguiba et de sa politique des étapes… Soyons méthodiques.
Notre révolte réussira inchallah.


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