La nouvelle génération, qui compose la majorité de la sélection locale, devrait savoir que si un match se prépare, se gagne tactiquement et physiquement, une carrière se gère par la réflexion. Il faut savoir bien commencer pour pouvoir persévérer… Une belle opportunité pour les joueurs locaux qui ont longtemps souffert des préférences que l'on portait à tort ou à raison aux professionnels. Il fut un temps où le statut de pro déterminait la composition de l'équipe et non pas l'aptitude, ou encore la forme du moment. Un bon nombre de joueurs avait les qualités requises, mais pas la même chance par rapport à ceux qui évoluent à l'étranger. Une pareille option n'a pas manqué de faire perdre à la sélection l'un des plus importants leviers qu'elle puisse avoir : la préparation de l'avenir et du long terme, ce qui donnait de plus en plus la possibilité de conditionner le développement de l'équipe, sa culture et la manière dont elle devait justement intégrer les jeunes. Aujourd'hui, il devrait y avoir des hommes pour favoriser l'émergence des joueurs susceptibles de faire la diversité, la qualité et surtout l'histoire de la sélection. Ces joueurs- là, héros d'aujourd'hui, devraient cependant apprendre à faire face, avec toutes les ressources qu'ils sont appelés à interpeller, aux louanges argentées, même si certains paraissaient y accéder auparavant. Si un match se prépare, se gagne tactiquement et physiquement, une carrière se gère par la réflexion. Il faut savoir bien commencer pour pouvoir persévérer… L'un des principaux challenges de ces joueurs se profile à l'occasion du CHAN qu'ils entameront demain à l'occasion de leur premier match face à l'Angola. En tenir compte aujourd'hui est autant une question de connaissance du football que de confiance à retrouver, ou encore à reconquérir. Pour autant et par quelque dimension qu'on la saisisse, placer l'équipe, dans sa nouvelle version, dans une position autre que ce qu'elle vaut réellement, ce serait faire fausse route. La survie n'appartient en fait qu'à ceux qui veulent y croire. Et pour rendre les choses simples, nous dirons que la sélection devrait se construire en fonction de la qualité de ses joueurs. Des jeunes tout particulièrement. Il devrait y avoir une réelle volonté de bâtir dans la durée et de séduire tout essentiellement par cette capacité à exprimer un trésor de vertus naturelles. Réécrire l'histoire... Les jeunes, qui devraient faire aujourd'hui l'histoire de l'équipe de Tunisie, auraient besoin d'une sorte de compétitivité susceptible de les tenir éveillés. C'est quelque chose de très fort, d'instinctif où l'on n'est censé donner raison qu'au football du terrain. Plus que jamais, ces joueurs-là sont appelés à montrer toute l'étendue de leur qualité créative. Ils sont porteurs d'un nouveau message, de nouvelles priorités. Des jeunes qui aiment le foot et qui seront capables d'illuminer un match en réalisant de vraies prouesses techniques, une rareté en ces temps de transhumance. Qu'elle y soit préparée ou pas, la sélection devrait tout autant confirmer la faculté de se prêter à un forcing collectif, celui qui pourrait justement entraîner la quasi totalité des acteurs dans un surpassement d'effort qui dépasse les propres bornes de l'équipe. Un surpassement, pourquoi institutionnel, susceptible de faire place aux joueurs qui ont réellement le pouvoir d'agir et d'échapper aux choses ordinaires. A se construire non seulement dans les victoires, mais aussi et surtout dans les défaites et dans les moments difficiles. La trajectoire ascendante, à laquelle aspire l'équipe, pourrait ainsi soulever une réelle prise de conscience et entraîner une mobilisation de tous les instants. La sélection devrait avancer insensiblement au devant d'une réussite pour laquelle elle semble aujourd'hui se préparer, vivre, séduire et enflammer. On espère que tout cela fera chaud au cœur de tous les joueurs. Et pourquoi pas servir de message pour une véritable métamorphose… Ici et là, des joueurs comme Darragi, Akaïchi et tant d'autres ne laissent pas indifférent tant ils sont capable d'éblouir l'équipe par le jeu et par le geste. Cela ne nous empêche pas pour autant de nous interroger sur les besoins et les nouvelles exigences d'un ensemble appelé à tourner les pages du passé à travers ce qu'ils peuvent laisser entrevoir, confirmer sur le terrain et faire basculer le sort d'un match. Dans tout ce qu'ils peuvent entreprendre, on aurait besoin de relever cette finesse tant recherchée dans les détails. Ce talent souvent perdu au croisement de l'histoire du jeu de celle de l'équipe. Du passé tout court. Avec autant de contraintes et devant autant de promesses, ces joueurs devraient comprendre qu'ils ont aujourd'hui suffisamment de temps et d'opportunités pour apprendre et pour progresser. Au contraire d'un temps qu'on espère vraiment révolu pendant lequel on leur faisait comprendre que s'ils ne s'imposent pas rapidement, ils devraient aller voir ailleurs!...