Le site «Anima Investment Network» fait le bilan de la situation dans le bassin méditerranéen, et ce, suite aux événements politiques qui se sont succédé dans la région depuis décembre dernier en Tunisie et qui continuent actuellement dans d'autres pays des partenaires sud de l'Europe. Des événements qui ne seront pas sans conséquences sur les investissements européens dans la région nord-africaine et qui vont y avoir un impact sur les stratégies des entreprises. Ce bilan annonce que les nouveaux gouvernements qui ont été mis en place dans certains pays envisagent un certain nombre de réformes qui sont encore à l'étude dans l'ensemble de la région. Mais la question qui se pose actuellement : «Faut-il pour autant considérer que le climat n'est pas propice à la promotion des investissements ?» Les éléments de réponses apportés par le site montrent qu'il faut rester optimiste, car cette nouvelle dynamique créée par les révolutions dans ces pays ne peut qu'être bénéfique. «C'est justement en ce moment qu'il faut faire savoir largement que la transition qui s'ouvre dans la région sera favorable à l'investissement local autant qu'étranger», assure «Anima». Depuis plusieurs années, tous les pays européens ne cessent de saluer les efforts entrepris par les pays du Sud de la Méditerranée quant à la mise en place de dispositifs et d'infrastructures au service du développement du secteur privé. Les pays du Nord jugent que les demandes réclamées par les peuples du Sud auront pour mérite une meilleure répartition des richesses. Ces derniers bataillent pour l'équité sociale, la démocratie, la création de l'emploi, l'accès à l'entrepreneuriat, l'éducation, des demandes qui vont sans doute «contribuer à renforcer encore le potentiel des marchés méditerranéens». Il est évident que «les opportunités qui existaient avant les évènements récents existent toujours et doivent aujourd'hui apparaître encore plus attractives». D'ailleurs, les efforts ne manquent pas pour aller de l'avant dans cette démarche et le «groupe de travail sur la coopération industrielle euro-méditerranéenne» confirme, malgré tout, la réunion des ministres de l'Industrie d'Europe et des pays méditerranéens qui devront se réunir à Malte les 11 et 12 mai prochain dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée. Des rencontres entre responsables des pays du Sud et du Nord qui ont pour but, après les révolutions, de donner un nouvel élan au processus d'intégration. Des rencontres qui ont également pour objectif de donner plus de clarté aux éventuels investisseurs qui envisageraient leur développement dans la région. «La période actuelle est un moment opportun pour redynamiser le partenariat entre Europe et Méditerranée, et l'initiative prise par les ministres qui ont en charge le développement économique et l'emploi dans la région serait la bienvenue», déclare «Anima». Diasporas et joint-ventures au service de la Méditerranée Il est à rappeler, par ailleurs, que plusieurs initiatives du même genre sont envisagées par d'autres partenaires privés, autres que les officiels comme «MedVentures», qui soutient les start-up méditerranéennes à fort potentiel et souhaitant prendre une dimension internationale. Ce partenaire européen apporte de la visibilité, un coaching personnalisé, des connexions avec de potentiels partenaires commerciaux, technologiques et financiers, et continue de proposer pour cette année 2011, et malgré ce qui s'est passé, des actions avec ses entrepreneurs et partenaires afin d'aider les «start-up MedVentures 2010» à s'internationaliser. Il prévoit de monter des ateliers, des rencontres d'affaires avec des investisseurs et réseaux d'affaires, et des sessions de coaching et de team building. Des informations sur les start-up et partenaires MedVentures seront régulièrement publiées, et une plateforme de mise en relation entre entrepreneurs et investisseurs sera proposée sur son site. Aussi, une série de «Road shows» sera consacrée à l'accès au financement. Il est à noter, d'autre part, que dans le cadre du programme «Invest in Med» financé par la Commission européenne, la compétition MedVentures 2010 a été pilotée par Anima Investment Network, dont le site indique qu'elle «s'est appuyée sur les réseaux d'innovation et entrepreneuriat de 10 pays pour cibler les 100 meilleures start-up innovantes de la rive sud de la Méditerranée». Toutes les actions de 2011 sont en préparation pour accompagner les start-up 2010 et en identifier de nouvelles. Autre action entreprise au niveau européen et qui vise encore et toujours l'identification de l'entrepreneuriat en Méditerranée, des études ont été entreprises comme celle élaborée par «Diasporas» et dont la version anglaise intitulée «Diasporas, passerelles pour l'investissement, l'entrepreneuriat et l'innovation en Méditerranée» est maintenant disponible en ligne. Cette étude, qui mesure le potentiel économique des talents de la diaspora méditerranéenne, propose un plan d'action concret pour accélérer leur mobilisation en faveur de leurs pays d'origine. Et pour dynamiser ce mouvement, le réseau Anima et ses partenaires viennent de proposer un projet à la Banque Africaine de Développement (BAD), dont le but est de renforcer l'implication économique des réseaux de talents de la diaspora maghrébine. Toujours dans ce sens, les récents évènements en Tunisie ouvrent la voie à l'implication des diasporas dans la mise en place de nouvelles politiques économiques, dans le cadre de l'initiative Diasporas Tunisie pilotée par l'agence de coopération allemande (GIZ).