C'est un titre qui ouvre de larges voies pour la première sélection, mais qu'on ne détourne pas cette réussite au profit du bureau fédéral! Cette fois, la pilule ne passera pas! Toute la Tunisie est contente de ce Chan remporté haut la main face à l'Angola. Ce titre est venu dans un moment critique pour le pays qui traverse une profonde crise politique. Contrairement à un passé récent, le «président de la République» n'a pas chargé le ministre des Sports de féliciter la délégation tunisienne quelques minutes après le coup de sifflet final. Le sport reste le sport, avec ses victoires et ses revers. Fini donc (espérons-le du fond du cœur) cette manipulation des consétrations sportives au profit du système. Le football a pris l'habitude d'occuper une énorme place dans notre vécu au risque de nous faire oublier les vrais problèmes du pays. L'équipe de Tunisie de nouveau sur le toit de l'Afrique, c'est une bonne nouvelle qui témoigne d'une solidité à souhait, et d'une dose de courage. C'est un bon stimulant pour l'avenir de la sélection majeure à court de vision et de certitude. Mais cette victoire aussi réjouissante qu'elle soit, peut-elle être l'arbre qui cache la forêt ? Ce bureau fédéral peut-il justifier toutes ses aberrations commises, il n'y a pas longtemps au nom de ce titre ? Ça ne doit pas être le cas. A quoi jouent-ils ? Ce qui est frustrant, c'est que Ali Hafsi et ses membres fédéraux, continuent de défendre leur maigre bilan. Ce qui est encore plus frustrant, c'est qu'ils veulent nous faire croire que les élections du bureau fédéral se sont déroulées dans des conditions normales. On savait tous que l'ancien système manipulait le football tunisien à son aise. Cela, en nommant directement ou indirectement ses fidèles, et en écartant tous ceux qui ne voulaient pas être des marionnettes dans les mains des hommes forts de l'ancien régime. Qu'on arrête cette manipulation malsaine des performances des footballeurs. Au contraire, ce titre doit être le point de départ d'une grande réflexion sur l'avenir du football tunisien. A commencer sans doute par la FTF et par les clubs dont les dirigeants n'ont pas de légitimité. L'exemple clubiste, avec tous ses défauts de fond et de forme, la démission de Saïd Lassoued sont deux repères édifiants. La Fifa? Elle refuse toute intervention politique dans le football. Mais nous restons toujours souverains de nos décisions. Ali Hafsi et son bureau fédéral ne peuvent pas «voler» le mérite des joueurs de la sélection. Ils doivent ouvrir un débat franc avec tous les acteurs du football tunisien. On réclame des élections apolitiques. Mais avant tout, le football doit être l'affaire des footballeurs et de ceux qui n'ont pas utilisé le football comme tremplin politique!