Dans un premier constat post-révolutionnaire et dans le souci de faire un tour d'horizon, nous évoquerons les préoccupations immédiates d'une génération qui s'interroge sérieusement quant aux mesures et décisions imminentes à adopter prochainement en vue d'améliorer les structures de l'enseignement supérieur et d'entreprendre les réformes nécessaires à une renaissance active du secteur en question. On insistera par la suite sur l'importance qu'on accordera aux suggestions susceptibles d'aboutir à une révision radicale des textes, voire peut-être des lois régissant la bonne marche de l'enseignement supérieur en Tunisie. Dans ce contexte, on ne peut ignorer les difficultés qui accablent l'avenir de nos étudiants appelés à honorer une mission noble telle que l'enseignement. C'est vital pour le développement de la nation tout entière ainsi que pour la dignité de l'individu. Certes, une analyse profonde et structurelle s'impose, mais cela ne peut se réaliser avant l'élection d'un nouveau gouvernement légitime pour qu'on puisse annoncer véritablement des garanties à une étude conforme à une stratégie de restructuration ouverte à toutes les probabilités possibles. Ayant eu l'opportunité d'insister personnellement dans l'un des nombreux débats organisés à l'Institut de presse et des sciences de l'information en présence de quelques invités des médias locaux, on a pu constater les inquiétudes et les réserves des étudiants s'agissant évidemment de l'avenir des promotions et la possibilité de poursuivre leurs études supérieures par le biais d'un fameux «master» dont peuvent bénéficier ceux qui auront une moyenne établie durant le cycle triennal en faveur des matières spécifiques d'une licence appliquée ou fondamentale. Le master constitue un obstacle qu'on pourrait qualifier de ségrégatif à l'encontre de milliers d'étudiants qui commencent, d'ailleurs, à désespérer, surtout que le mutisme des responsables démontre l'incapacité de dénicher la meilleure des solutions à entrevoir pour une solution décisive. J'estime que c'est l'une des priorités absolues de la masse estudiantine qui réclame la suppression claire et simple de ce maudit «master» afin de permettre à toute la promotion de saisir sa chance de continuer ses études incarnant le principe de la justice et de l'égalité, deux qualités principales à l'épanouissement de la personnalité de nos jeunes. On ne peut admettre et concevoir un système miraculeux favorisant l'inégalité et l'impartialité des opportunités de réussite qui déclarent l'admission d'un étudiant selon des critères catastrophiques qui privilégient l'assiduité au profit de l'épreuve elle-même. Aujourd'hui, on est face à une étape cruciale de l'histoire du pays, celle-ci implique l'intervention de tous nos pédagogues à une évaluation collective et honnête du système «LMD», qui, je présume, n'a jamais donné satisfaction, sans oublier qu'il était toujours critiqué de la part d'une majorité d'intellectuels adeptes d'une politique d'enseignement qui reflète, on l'espère, une ouverture culturelle conquérante et dont la Tunisie a vraiment besoin. Je suis persuadé que le principe d'une égalité éternelle quant aux orientations et aux choix d'un système transparent pourrait redonner confiance aux étudiants avides de se faire respecter dignement en étant une composante essentielle, avouons-le, de la société civile. Tout cela nous conduira à suggérer entre autres une alternative qui permettrait à nos chers étudiants de peaufiner leur apprentissage et monnayer leurs talents auprès des établissements médiatiques sous forme de stages de longue durée à des fins très utiles à une proche carrière professionnelle très exigeante et qui demande des sacrifices énormes, de l'abnégation et une grande patience. Cette description relative, à mon avis, nous oblige à signaler avec une certaine déception la situation de quelques journalistes promus de l'Institut de presse et des sciences de l'information et qui exercent à la Radio et à la Télévision nationale. Ces gens-là ne sont pas encore titularisés : surprenant et bizarre à la fois ! Il est indispensable de s'atteler rapidement à trouver un compromis final leur permettant de se produire dans des conditions très favorables. D'ailleurs, on ne peut que les féliciter pour leur dévouement à l'éthique du métier, en dépit de ce qu'ils ont vécu par le passé. J'estime, enfin, qu'il faut imposer des procédures pratiques pour les «Ipsistes» afin d'apporter la quiétude et la sérénité chez nos braves étudiants et leur éviter un égarement provoqué et honteux, difficile à gérer, surtout après l'avènement d'une exaltante révolte aux significations géopolitiques dont on sait l'impact à travers les pays arabes. Ce constat ne mériterait-il pas une telle étude analytique ? C'est à vous, mes chers étudiants de l'Institut de presse, d'en tirer les conclusions.