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Absentéisme institutionnalisé à l'université : Le LMD favorise "le bonus vacances"
PARADOXES
Publié dans Le Temps le 04 - 01 - 2010


Quand le Bonus vacances devient un droit acquis !
Après avoir bénéficié de plus de 20 jours de vacances, nos étudiants ne reprendront pas tous, ce lundi, le chemin des salles de classes. Dans plusieurs facultés et instituts supérieurs, ils ont déjà " gagné " un bonus-vacances de trois jours accordés, en principe, pour leur permettre une bonne révision des cours du premier semestre.
En effet, les examens auront lieu immédiatement après ce congé supplémentaire ; mais tout le monde sait à présent qu'avec le régime L.M.D. (Licence-Mastère-Doctorat), il y aura moins d'épreuves à passer qu'autrefois. Le contrôle continu étant appliqué dans plusieurs modules, les candidats ne seront interrogés que sur trois ou quatre matières principales (parfois moins) et ce, sur une période de 10 jours, après quoi ils s'accorderont, selon un rituel absentéiste connu de tous les universitaires, un nouveau congé plus ou moins long. Au final, la période du semestre qui devait être la plus éprouvante pour les candidats se déroulera entre la grasse matinée quotidienne, les sorties diurnes et nocturnes et les interminables parties de jeux au café ou ailleurs. On aura tout de même le scrupule de jeter de temps en temps un coup d'œil sur les livres et les cahiers ; mais alors, en observant beaucoup de modération dans la révision par crainte du...surmenage !
L'appel... est aux abonnés absents !
Comment s'effectue le contrôle des absences au Supérieur ? A l'aide de listes remises aux professeurs qui sont censés y mentionner régulièrement les défaillances constatées dans les heures de travaux dirigés.
Cette précaution n'est malheureusement pas prise par tous les enseignants notamment lorsque ces derniers se trouvent en présence d'un surnombre d'étudiants. Certains voient dans la courte séance d'appel une perte de temps par rapport au cours à donner. C'est pourquoi ils ne prennent même pas la peine de demander leurs listes aux secrétaires de leurs départements respectifs.
Du côté de l'administration, on n'insiste pas trop pour que les professeurs accomplissent ce devoir. Les feuilles de présence peuvent ainsi passer toute l'année dans les casiers des fonctionnaires ou dans ceux des enseignants sans jamais être remplies ni par les uns ni par les autres. Ces documents sont d'ailleurs conçus pour autre chose que le pointage auquel on les destine.
En effet, ce qu'on remet aux professeurs ressemble plutôt à des feuilles de notes. Aucune case n'y est réservée à la date ni à l'heure du cours. Les colonnes qui y figurent sont soit trop larges soit trop petites pour les informations à noter et, comme il s'agit de feuilles polycopiées, très souvent elles portent les traces gênantes de l'encre du photocopieur et font ainsi disparaître quelques noms ou quelques rubriques.
Quant au suivi et au calcul des absences, il est à la charge de certains fonctionnaires de l'administration, mais rares sont les professeurs qui s'informent du résultat de ces deux opérations. On se fie, généralement, aux listes affichées à la veille des examens et qui portent les noms des étudiants ayant dépassé le nombre d'absences autorisées et donc interdits de passer certaines épreuves. Ces dernières listes ne sont jamais longues et ne citent que trois ou quatre noms par département. A croire que l'absentéisme au Supérieur est une fiction !
C'est que les étudiants font aussi leurs calculs : ils s'absentent à tous les cours mais juste le nombre qu'il faut de séances autorisées. Au-delà, ils recourent aux certificats médicaux pour justifier les défaillances de trop ou comptent sur l'indulgence des enseignants et des agents de l'administration pour leur en pardonner les plus fantaisistes.
Conception faussée des vacances
Si au moins ils tiraient un profit scientifique de cette indulgence, on se serait abstenu de commentaires. Leur premier réflexe est plutôt de vouloir abuser de cette " faiblesse " pour se faire pardonner de nouveaux manquements injustifiés. Et lorsqu'on oppose la rigueur à leurs caprices, ils décident la grève, mesure conçue depuis des décennies déjà comme un bonus-vacances passe-partout !
A ce propos, le droit aux trois jours de révision succédant immédiatement aux vacances, fut acquis après de multiples arrêts de cours décrétés dans les universités tunisiennes. Les étudiants exigeaient une semaine, mais ils finirent par se contenter de trois jours seulement. Pour les plus radicaux d'entre les grévistes, la période des vacances est sacrée et comme son nom l'indique, elle ne doit pas induire de préparation de cours. Conception faussée, dans la mesure où les meilleurs pédagogues du monde recommandent de réserver une ou deux heures quotidiennes pour une quelconque forme d'étude (lecture, exercices, révision, cours de consolidation ou de rattrapage, compte-rendu d'enquête etc.). Selon ces spécialistes, les effets néfastes de la rupture totale avec l'univers des études se voient dès la reprise des cours (difficulté pour retrouver la même concentration, paresse physique persistante, oubli de certain acquis). Et puis pour parler plus sérieusement, les trois jours de vacances supplémentaires peuvent-ils suffire quand on veut vraiment bien réviser ?
Les parents, ces autres " absents " !
L'absentéisme au Supérieur n'est pourtant pas le fait des seuls étudiants. L'administration et les enseignants peuvent, si telle est leur ambition véritable, montrer plus de fermeté dans le contrôle et le châtiment des défaillances. On devrait à long terme généraliser le système adopté dans les grandes écoles, et à court terme autoriser beaucoup moins d'absences par semestre et par année : attribuer systématiquement un zéro à l'étudiant dont l'absence à un test n'est pas dûment justifiée dans les 24 heures suivantes, tenir les enseignants informés sur les défaillances de tous les étudiants de leur département, imposer l'appel à toutes les séances de travaux dirigés, interdire les retards de plus de 5 minutes, contrôler plus sévèrement la fréquentation par les étudiants des buvettes et des cafétérias de leur établissement et celles qui l'environnent, informer les parents des étudiants du degré d'assiduité de leurs enfants.
A ce sujet, nous avons constaté que le contact n'existe presque plus entre les établissements du Supérieur et les familles des étudiants. Beaucoup de parents ne savent pas du tout si leurs enfants assistent aux cours ou font l'université buissonnière. Ils les voient certes entrer à l'intérieur de l'enceinte universitaire, quant à savoir ce qu'ils y font, personne ne leur en dit mot. Ou presque personne ! C'est seulement dans les cas extrêmes (renvoi, conseil de discipline, accident quelconque) qu'on leur demande de venir ou de réagir !
Garderie pour futurs cadres
D'un autre côté, il faut déplorer l'attitude démissionnaire des parents qui perçoivent la faculté où se trouve leur enfant comme une. Non seulement ils subissent, dès le collège, les humeurs de leur progéniture mais dès que leurs fils ou leurs filles échouent dans les études, ils en font porter la responsabilité aux enseignants, à l'administration et au...système !
Certes, il ne faut pas traiter le jeune de 20 ans comme un écolier de 10 ans ; mais les nouvelles générations d'élèves et d'étudiants ont besoin d'être un peu plus responsabilisées à la mesure des défis qui les attendent. Il est dans l'intérêt de ces hommes de demain et dans l'intérêt du pays qu'on soit plus rigoureux avec les jeunes d'une manière générale. Car il faut toujours leur rappeler qu'ils n'ont pas que des droits à faire valoir mais également des devoirs à assumer.
En cette année internationale de la jeunesse, nous appelons les étudiants à accorder plus d'intérêt à leurs études, à concevoir leur avenir en rapport étroit avec les diplômes acquis, à ne jamais désespérer du Savoir car la réussite tient rarement à la chance et au hasard !
En contrepartie, et pour épargner aux jeunes ce pessimisme désastreux, l'Etat et tous les partenaires de son action doivent garantir à chaque nouvelle génération de diplômés des chances réelles et égales d'emploi stable et de vie décente. L'absentéisme des étudiants est dû en partie à leur faible foi en l'avenir. Faisons tous en sorte que cette foi soit plus forte !


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