La parole désormais libérée, Amor Chadli livre son témoignage dans Bourguiba, tel que je l'ai connu. La transition Bourguiba-Ben Ali, sur une longue période de la Tunisie et sur un personnage qui a marqué son pays et qui a marqué l'histoire tout court. Médecin traitant, depuis 1960, du leader devenu premier Président de la République tunisienne, l'auteur a eu le privilège de bien connaître Bourguiba qu'il a rencontré pour la première fois en 1933, et de suivre son parcours pendant quarante ans. Il a été subjugué par la personnalité fascinante et passionnée de cet homme, par la détermination de ce combattant prêt à consentir tous les sacrifices jusqu'à la libération de son pays du joug du colonialisme, par la lucidité et le dynamisme de ce visionnaire dans la bataille livrée pour asseoir les fondements d'un Etat moderne... Dans le cadre de ses responsabilités, l'auteur a été confronté à des situations et à des événements qui ont marqué l'histoire. Il rapporte des informations, vécues de l'intérieur, sur la méthode bourguibienne qui ne consiste pas toujours à répondre à la demande du peuple, mais à le convaincre de l'intérêt supérieur de la nation. Il relate notamment les principaux événements qui ont permis à Bourguiba de concrétiser son pari sur la jeunesse et le droit pour tous à l'éducation et à la santé, sa gestion de la politique étrangère, notamment avec le Moyen-Orient, puis les péripéties qui ont émaillé la lutte pour sa succession, sa destitution et la transition Bourguiba-Ben Ali. Un quart de siècle après son départ de la scène politique, les enfants de la génération Bourguiba lui ont donné raison dans leur lutte pour le triomphe de la dignité, prouvant aux yeux du monde que son héritage — dont les points forts sont la foi en la Tunisie, la solidarité nationale et la probité — n'était pas perdu. Vendredi prochain (11 mars, à 17h00), le public aura rendez-vous avec le Pr Amor Chadli à la librairie culturelle El Moez (Menzah I, Tunis), pour une rencontre-débat et une séance de dédicace. Une occasion d'en savoir plus sur ce président que son successeur, malgré toutes ses tentatives, n'a pas fait oublier auprès des Tunisiens.