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Stimuler la dynamique du financement d'entreprise en Tunisie
Analyses
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 03 - 2011


Par Carl-Alexandre Robyn*
Le cabinet de consultance Valoro a mis au point le projet «Renaissance», destiné à organiser plus efficacement le réseau tunisien d'offre de compétences en matière de financement des projets et prise en charge du risque.
Pour réaliser ce travail, le cabinet Valoro a auditionné une série de personnes tant du côté des promoteurs de projets que des financeurs (publics ou privés) ainsi que des experts en la matière dont certains ont réalisé des études de benchmarking.
Le résultat des réflexions émanant de ce projet figure dans un document de travail comportant un certain nombre de propositions et recommandations détaillées à l'adresse des Autorités publiques, à charge pour ces dernières de les soumettre aux organes de concertation concernés. Voici un aperçu de ce qui figure dans la note de travail.
Objectif du projet «Renaissance»
La philosophie du projet est de définir les actions prioritaires et les réformes à mettre en œuvre pour faciliter l'accès au financement public et privé pour les projets innovants comportant un degré de risque élevé.
On entend ici par «projet innovant» l'exploitation et la valorisation des résultats de recherches menées ou d'innovations développées au sein d'une entreprise, d'une institution universitaire, d'un laboratoire ou par un inventeur isolé et débouchant sur un nouveau produit ou service.
La réflexion s'est focalisée sur la recherche de pistes afin de mobiliser davantage le capital à risque et de l'orienter surtout vers le financement des phases d'amorçage (seed capital) et de démarrage (start-up capital) des projets, car c'est là que des faiblesses sont constatées en Tunisie.
Les différentes phases de développement d'un projet à financer sont en effet les suivantes:
Phase de seed capital : recherche de capital de fertilisation ou d'amorçage qui finance les phases de démarrage d'un projet. Cette phase se situe entre la finalisation de la recherche et la mise sur le marché du nouveau produit ou service. La conception du nouveau produit ou processus est terminée, mais sa viabilité commerciale doit encore être prouvée. Un risque élevé est donc lié à cette phase. Le financement est ici de plus long terme puisque les gains potentiels seront obtenus à plus long terme.
Phase de start-up capital‑: recherche de capital de démarrage pour financer le produit et sa commercialisation (capital des entreprises de moins de deux ans).
Phase d'expansion capital‑: recherche de capital pour financer la croissance et/ou le développement de l'entreprise (accroissement de la capacité de production, développement de marché ou produit …).
Constats
1. Du côté de l'offre
On constate tout d'abord, du côté de l'offre, une utilisation insuffisante de «venture capital»(1) en Tunisie, le secteur du capital à risque ne représente qu'environ 0,5‑% de l'investissement privé (chiffres 2007).
Les investisseurs institutionnels (Fonds publics de promotion de l'investissement, les Sicar publiques et privées…) notamment, investissent très peu dans le venture capital. Ainsi ceux-ci n'investissent quasi pas dans les sociétés non cotées alors qu'ils peuvent légalement y prendre des participations. On ressent une certaine réticence du côté de ces investisseurs parce que la rentabilité attendue des sociétés non cotées ne leur paraît pas suffisante.
Le nombre peu élevé de sociétés introduites à la Bourse de Tunis est également un signe du faible taux d'investissement en capital à risque s'orientant vers les sociétés tunisiennes.
On peut toutefois affirmer que les moyens financiers sont disponibles en Tunisie, surtout à l'heure actuelle où les marchés financiers sont de plus en plus internationalisés, et ce n'est donc pas là que se pose le réel problème.
Tout comme en Europe, c'est l'investissement réalisé dans les phases d'amorçage et de démarrage qui reste trop limité. Les moyens disponibles s'orientent encore essentiellement vers les phases d'expansion et de développement. L'inverse s'observe par contre aux Etats-Unis où les investisseurs préfèrent investir dans le seed capital qui offre des taux de rentabilité plus élevés que le capital investi dans les phases de développement.
A cet égard, un certain nombre de candidats entrepreneurs en haute technologie déclarent trouver difficilement des capitalistes à risque – actifs ou passifs – disposés à participer aux risques initiaux de leurs projets, en raison du haut degré de risque de ce type d'investissement et de la durée assez longue entre la mise de fonds et la rentabilisation éventuelle au niveau espéré.
2. Du côté de la demande
D'autre part, du côté de la demande, on entend souvent dire (notamment de la part des financeurs tant publics que privés) que la Tunisie souffre d'une pénurie de projets.
Pourtant les projets existent. C'est plutôt d'une insuffisance de « bons» projets dont souffre la Tunisie dans le sens où les projets présentés sont souvent « mal ficelés» et présentent des plans d'affaires de mauvaise qualité. Ceux-ci sont alors refusés par les financeurs.
Des faiblesses sont ainsi constatées du côté du montage des dossiers, mais aussi du suivi du projet et de sa gestion tout au long des premières étapes de développement.
Les statistiques indiquent qu'en moyenne, cinq à six entreprises sur dix ont disparu avant cinq ans. Par contre, parmi les projets de personnes bénéficiant déjà d'une expérience et qui ont bénéficié d'un accompagnement professionnel dès le départ de leur entreprise, huit à neuf entreprises survivent et se développent bien.
3. Le problème tunisien
Tel que mentionné ci-dessus, le problème tunisien n'est pas celui d'une disponibilité trop faible de capital à risque. En tout cas, ce n'est pas à l'aune de la disponibilité du capital qu'il convient d'agir en priorité.
Cela se justifie d'autant plus que des instruments dédiés ont été mis en place par les pouvoirs publics dans cette optique de stimuler l'offre de capital à risque pour les projets innovants : Fiti, Fosda, Foprodi... Ces fonds dédiés ont notamment comme objectif d'avoir un effet d'entraînement sur la création et/ou le développement de fonds privés.
Le problème en Tunisie semble essentiellement être un problème de viabilité attendue des projets.
Le risque d'un échec du projet ou de l'entreprise est grand et donc la rentabilité moyenne qui peut être obtenue par un venture capitalist sur des investissements en phase de démarrage reste trop faible.
Les discussions avec les personnes auditionnées ont également mené à ce constat : le risque d'échec du projet reste élevé et le besoin d'accompagnement de l'entreprise au cours de la phase d'exécution du projet est dès lors grand afin de prévenir cet échec.
La stratégie de développement du capital d'amorçage et du capital de démarrage en Tunisie doit dès lors être basée sur un accroissement de la viabilité attendue des projets.
Ceci passe notamment par des projets au départ de meilleure qualité et par un renforcement de l'accompagnement en phase d'exécution qui réduise les taux d'échec et permette au projet d'atteindre son ampleur maximale.
En ce qui concerne le montage des dossiers, mentionnons en effet une série de difficultés rencontrées: manque de capacité de gestion des porteurs de projet, faiblesse des dossiers présentés, absence de structure d'accompagnement vraiment adéquate, etc. L'accompagnement n'est en effet pas du ressort des financeurs, mais devrait être pris en charge par une structure intermédiaire.
Les apporteurs de capitaux, quant à eux, sont parfois peu enclins à financer le démarrage d'un projet, simplement parce que l'expertise en évaluation technologique fait défaut chez eux et les empêche de définir la rentabilité attendue d'un projet. Renforcer la capacité d'évaluation technologique constitue ainsi un deuxième axe à poursuivre dans une stratégie d'orientation des moyens vers les phases de démarrage des projets.
Une troisième piste concerne la rencontre entre l'offre et la demande de seed capital. L'information semble mal circuler entre l'offre et la demande, c'est-à-dire entre les financeurs et les promoteurs.
L'offre en capital à risque existe, mais elle est souvent méconnue des promoteurs. Ces derniers sont vraiment à la recherche d'informations sur les différentes sources de financement auxquelles ils peuvent s'adresser en Tunisie ainsi que sur leurs critères de sélection.
Il s'agit par conséquent de donner une meilleure visibilité au réseau d'offre de financement et d'organiser la rencontre entre l'offre et la demande.
(*) Ingénieur-conseil financier Associé-fondateur du cabinet Valoro
(1) Le «venture capitalist» prend des participations dans de jeunes sociétés non cotées (voire dans des projets à peine naissants) dans lesquels il voit un potentiel bénéficiaire suffisant pour compenser les risques encourus. Tout l'art du «venture capitalist» consiste donc à détecter les projets voués à réussir, pour en retirer les fruits par la suite: lorsque l'entreprise a fait ses preuves – sa valeur augmentant d'autant – le « venture capitalist » revend sa participation (lors d'une entrée en Bourse ou d'un rachat) à un prix supérieur à celui consenti au départ. C'est ainsi que le « capital risqueur » dégage ses propres bénéfices. La mise de fonds se double d'un apport en expertise : le «venture capitalist» agit donc aussi comme un consultant en management.


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