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Les sicaristes déplorent l'absence de garanties
Focus : Pourquoi le capital-risque ne joue t-il pas pleinement son role dans le financement des entreprises?
Publié dans Le Temps le 13 - 12 - 2007


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Une institution à deux casquettes ;déficit de formation et de professionnalisme ; défaillance et indélicatesse imprévisibles du promoteur...
L'absence totale de protection est invoquée par certains « sicaristes » qui ont réagi à notre article intitulé « Les SICAR appelées à prendre des risques » (voir notre livraison du 21 novembre 2007) pour expliquer la part peu significative du capital risque dans le financement des entreprises en Tunisie, la notion de risque,
donnant lieu actuellement à des préjudices qui donnent à réfléchir et suscitent pas mal de réticences de la part des investisseurs. Jouer le jeu, selon eux, ne devrait pas signifier absence totale de garantie. Mais ce n'est pas tout à fait l'opinion de deux représentants de SICAR présents au Forum de Sfax pour l'Investissement, organisé par le Centre d'Affaires de Sfax.
Pour les premiers cités, les SICAR sont des actionnaires soit par dividende soit à titre participatif, or elles n'ont aucun droit de regard sur la gestion de l'entreprise vu les contraintes imposées par les chapitres 4 et 5 du Code des Sociétés d'Investissement. Les imprévisibles volte-face des promoteurs pourraient entraîner, dit-on, les deux parties dans des procédures judiciaires lentes, lourdes et complexes donc très préjudiciables pour le sicariste. Jouer le jeu ne devrait pas signifier, pour les SICAR, être sans protection aucune, ni se lancer dans une aventure hasardeuse, ni encore moins faire un saut dans l'inconnu, sinon, leurs interventions seraient très limitées et n'auraient ni l'importance ni le poids ni l'impact souhaités sur la promotion des investissements et la concrétisation des objectifs de croissance.

5 à 6 entreprises bénéficiaires par an
Les chiffres semblent corroborer les limites de l'impact de ces sociétés dans la mesure où la moyenne des entreprises bénéficiant de fonds apportés par les 40 SICAR implantées en Tunisie serait de l'ordre de 05 à 06 par an, ce qui est vraiment significatif. L'attitude prudence à laquelle sont astreintes les sociétés de capital risque se traduit dans les faits par une lenteur extrême, des contacts à n'en pas finir, des discussions à rallonges avant de parvenir à un accord final. « Cette attitude, se justifie aux yeux des sicaristes par le double risque auquel ils s'exposent, en l'occurrence par rapport au promoteur en tant que personne qui doit répondre à des critères principalement d'ordre moral et par rapport au projet lequel doit répondre aux exigences de viabilité, c'est-à-dire- le double impératif de cibler en même temps le bon promoteur et le bon projet. Mais on n'est jamais à l'abri de risques liés soit à la défaillance ou à l'indélicatesse imprévisibles du promoteur soit à la faillite du projet. D'où la nécessité de prendre des précautions dès le départ et de parer dans la mesure du possible à toute éventualité tout en sachant qu'en cas de litige, la procédure judiciaire sera longue. Cela dit, il n' y a pas lieu de parler d'aventure mais de risques calculés » souligne à ce propos, Mohamed RIAHI, DG de SIMSICAR. Cependant, quelle qu'en soit la motivation, la longueur des démarches engendre des conséquences négatives sur les plans micro et macro économiques. Il est de fait, en effet, que le secteur des PME en Tunisie, à prédominance familiale, se caractérise par la tendance à l'affaiblissement de sa compétitivité en raison de l'incapacité de ces entreprises à faire face à l'impératif d'augmentation de leur capital. Il est de fait aussi qu'un certain nombre de ces entreprises sont endettées. Toute lenteur risquerait par conséquent de mettre en péril leur existence même.
Conclusion, l'Etat est appelé à remédier à tous les inconvénients liés à l'absence de garanties pour les SICAR par des mesures destinées à leur assurer un minimum de protection pour qu'elles puissent remplir leur mission de leviers de la croissance et de créatrices de richesses.
Pour Riadh ABIDA, président de l'Association Tunisienne du Capital Investissement, par contre, quand on travaille dans le secteur du capital investissement, ce sont des risques à prendre car on est tenu de respecter les règles du jeu de part et d'autre : « Pour sa part, le sicariste, sachant à quoi s'en tenir, doit composer avec les exigences de la situation. En cas d'accord conclu au terme d'une étude minutieuse de toutes les données et à l'issue de longues tractations, il contribue au financement du projet, participe à la consolidation de ses fonds propres, en assure l'accompagnement de façon à aider l'entreprise à définir sa stratégie de développement, à améliorer ses performances en vue de dégager, en fin de compte, une plus value en guise de rémunération. C'est un défi à relever et il doit s'employer à couronner son intervention de succès, d'autant plus qu'il a derrière lui des mandants. Le promoteur, de son côté doit observer les règles centrales du capital investissement, à savoir : la transparence, la communication de l'information et la bonne gouvernance, en vue de réaliser un vrai partenariat. », précise notre interlocuteur.
Il serait utile, tient-il à rappeler que l'investissement dans des projets à forte rentabilité permet, même dans le cas où l'on enregistrerait quelques échecs dans le portefeuille de projets, de compenser les pertes essuyées grâce aux réussites exceptionnelles dans les autres projets.
Notre interlocuteur signale également que l'Etat lui-même est partie prenante en matière de risque dans le cas du capital-risque destiné au financement de la création et de l'amorçage. Il s'agit là d'un secteur très sensible et très risqué qui est géré de ce fait, dans le cadre du partenariat public/ privé.
En Tunisie, un fonds d'amorçage est créé par les SICAR publiques à vocation régionale pour stimuler la création de projets issus de la recherche. Il est bon de rappeler, à ce propos, que ce genre de projets génèrent trois types de risques : « le risque technologique » pris en charge par les fonds de recherche, c'est-à-dire par les pouvoirs publics, « le risque produit », également pris en charge par les pouvoirs publics et « le risque marché » pris en charge par les SICARS privées pour financer la création de projets. Vu le caractère sensible de la création et de l'amorçage, l'Etat tunisien intervient effectivement en mettant à la disposition des sociétés de capital risque le FOPRODI, fonds destiné aux financement des nouveaux promoteurs. Il intervient, à travers les SICAR, dans le capital de ces projets jusqu'à hauteur de 60%, prenant de la sorte, un risque double au niveau de la participation directe à travers le FOPRODI et à travers la garantie de la participation des SICAR par le biais des Sociétés de garantie, en l'occurrence, les SOTEGAR. Il y a lieu de mentionner également, rappelle M. ABIDA, l'existence d'un autre fonds dédié aux projets liés à la technologie de l'information. C'est le régime d'incitation à l'innovation dans les TIC avec une participation de l'Etat pouvant atteindre les 49% du capital des PME.
Pour ce qui est du capital investissement, dédié à l'extension de projets, il n'y a pratiquement aucun problème, assure notre interlocuteur étant donné que le financement s'effectue pour le compte de projets ou d'entreprises matures, parvenus à un certain degré de développement.

Est-ce à dire, pour autant, que tout baigne dans l'huile pour les SICAR ? -
Ce n'est pas le cas répond M. ABIDA, dans la mesure où il n'y a pas, en Tunisie, suffisamment de projets à fortes potentialités de développement, en particulier, des projets innovants à rentabilité élevée. D'autre part, contrairement à ce qui se passe dans les pays développés où seulement 10 % des sorties s'effectuent sur le groupe fondateur, alors que les autres sorties s'effectuent à travers la bourse, chez nous, 95 à 99 % des sorties s'effectuent sur le groupe fondateur du projet, la plupart du temps, dans le cadre du FOPRODI. Or dans ces cas, le promoteur ne dispose pas de suffisamment de ressources propres. Il lui est difficile aussi de trouver un autre acquéreur ce qui fait que le capital transmission est encore peu développé, c'est pourquoi, au niveau de l'Association des SICAR, on est en train d'entreprendre cinq actions ou missions qui se déclinent comme suit : une mission d'étude et de formation pour développer l'amorçage des entreprises, une mission pour développer la transmission, une technique de gestion au niveau du capital risque ( FCPE ), la mise en place de normes comptables du secteur du capital investissement et la mise en place d'une stratégie nationale en matière de financement en fonds propres des différentes phases de développement de l'entreprise. Il conviendrait de rappeler à ce propos qu'il y a quelques entreprises qui paient à peu près 20 à 25 % de leurs chiffres d'affaires au titre d'intérêts bancaires alors que le ratio raisonnable ne devrait pas dépasser les 02 à 03 %. Résultat : Une grande part de nos PME sont actuellement surendettées. Il est donc indispensable de trouver des solutions adéquates à ce genre de situations.

La SICAR a deux casquettes : celle d'associé et celle de créancier
Enchaînant sur le volet de la sortie, Mohamed RIAHI, fait remarquer : « le statut de la SICAR n'est pas encore compris par les intervenants dans la mesure où cette institution a deux casquettes : celle d'associé et celle de créancier. L'amalgame est plus net dans le cas du FOPRODI où la SICAR est contrainte de rétrocéder les actions au promoteur lui-même étant donné qu'elle ne peut pas le faire sur le marché. On espère un changement de la situation avec le marché alternatif, encore faut-il cependant que le FOPRODI s'adapte à ce marché lors de la conception duquel, le problème de ce fonds n'a pas été traité. »
Poursuivant toujours avec le volet des problèmes vécus par le secteur des SICAR, M. ABIDA, soulève celui relatif au déficit de formation et de professionnalisme chez les opérateurs et souligne la nécessité d'entreprendre des actions de formation et de recyclage à leur intention.
Abordant la question relative à la rentabilité, le président de l'Association Tunisienne de Capital Investissement, tout en mettant l'accent sur le rôle des SICAR dans la création de projets, la promotion de l'emploi et la production de richesses, rappelle l'impératif de rentabilités pour les dites sociétés d'investissement soumises à une obligation de résultat en la matière pour préserver les intérêts des actionnaires et rappelle l'importance d'une stratégie de partenariat public / privé à l'instar de ce qui se passe dans les pays développés.
Taieb LAJILI

Bientôt une SICAR à Sfax
La création d'une SICAR à la Capitale du Sud est actuellement en gestation. ayant obtenu l'accord du CMF, les fondateurs, en l'occurrence, des opérateurs privés de la région s'activent actuellement à la constitution de cette société de capital risque. Ainsi, très prochainement, la première SICAR promue par des opérateurs privés sera opérationnelle et participera à la promotion de nouveaux projets dans la région. C'est ce qui a été annoncé, à l'occasion du Forum de Sfax pour l'Investissement, par M. Tijani CHAABANE,président de l'Ordre des Experts Comptables de Sfax et du Sud. qui souligne notamment : « La collaboration bénévole du Conseil Régional des Experts Comptables pour le Centre et le Sud avec le Centre d'Affaires de Sfax a permis de conclure à l'existence de projets porteurs dans la région mais que le souci majeur des promoteurs demeure la levée des capitaux nécessaires et suffisants pour la mise en place du noyau économique et social qu'est l'entreprise. Ce besoin a stimulé le projet de création d'une SICAR dénommée SICARINITIATIVE. La société est appelée à se poser comme un interlocuteur privilégié et régional en vue de favoriser tous partenariats et synergies autant avec les opérateurs des autres régions du pays qu'avec les opérateurs étrangers notamment pour la mobilisation des ressources extérieures. »


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