Le Centre tunisien de veille et d'intelligence économique qui réalise périodiquement des enquêtes auprès des entreprises du secteur privé, dispose, selon l'Institut arabe des chefs d'entreprise (Iace), de deux ensembles d'observations sur le secteur «Commerce». Un premier ensemble d'observations a été collecté durant le mois de novembre 2010, alors que le deuxième ensemble d'observations est relatif à la période du mois de février 2011. Les premiers résultats de novembre 2010 montrent qu'aucun des «chefs d'entreprise enquêtés du secteur du commerce n'envisage pour les six mois suivants une amélioration de la situation économique contre 75 % d'entre eux qui annoncent que la situation économique restera la même. Les 25 % restant considèrent que la situation sera moins bonne que la situation du mois de novembre». Les donnes ont changé après la révolution tunisienne de janvier et «durant la première semaine du mois de février 2011, l'appréciation relative à la situation économique durant les six prochains mois est jugée meilleure par 40 % des entreprises enquêtées et qu'elle sera moins bonne par près de 47 %». Deux sondages effectués à un intervalle relativement court montrent que les avis peuvent changer en fonction des situations. Ils deviennent «à peu près équilibrés en février, alors qu'ils penchaient vers plus de pessimisme en novembre . Ils passent de -25 % en novembre 2010 à 6.7 % en fin janvier 2011». L'enquête affirme que dans le secteur commercial, «les difficultés d'approvisionnement sont évoquées par 37.5 % des chefs d'entreprise enquêtés en novembre contre seulement 7.7 % en février 2011. De ce fait, le solde d'opinion relatif à la qualité des approvisionnements est passé de 25 % en novembre à 84.6 % en février». La comparaison entre les chiffres du premier sondage, réalisé en novembre, et le second relatif à février montre que «les niveaux des commandes exprimées en novembre par les entreprises à leurs fournisseurs pour les six prochains mois sont, en dehors des variations saisonnières, plus élevés qu'auparavant pour 10% des entreprises et sont restés les mêmes pour 80%, alors qu'en février, les proportions précédentes sont devenues respectivement 13.3 % et 33.3%. Le solde d'opinion passe de 0 % à -40 %, ce qui témoigne d'une baisse importante des niveaux de commandes». Une perte éventuelle de parts de marchés Cette même enquête mesure la part de marché des entreprises locales. «Durant les six derniers mois qui précédent novembre 2010, les parts de marché des entreprises enquêtées ont augmenté chez 10 % d'entre elles et baissé également chez 10 % d'autres entreprises. Au début du mois de février 2011, les proportions relatives à la hausse et à la baisse des parts de marché sont devenues 14.3 % et 50 %». Les entreprises exportatrices, quant à elles, enregistrent une hausse des parts de marché sur la période précédente à novembre par 28.6 %, alors qu'en février, la hausse n'est ressentie que par 8.3 %. «Ainsi, durant la période de février, aussi bien pour les entreprises orientées vers le marché local que vers le marché d'exportation, les pertes des parts de marché sont considérables». Aussi, «pour les entreprises exportatrices, les anticipations sont meilleures en novembre qu'en février». D'autre part, et «en matière de degré de concurrence dans le secteur commercial, 60 % des entrepreneurs enquêtés en novembre estiment que la compétition a été rude durant le semestre qui précède la date de l'enquête. En février, la proportion précédente est passée à 50 %». Concernant les facteurs qui limitent le développement de l'activité, les réponses fournies durant la première enquête de novembre évoquent «les conditions relatives au degré de concurrence avec 35 %, suivies par les coûts de financement, avec 20 %, suivis par l'accès au crédit avec 15% et l'insuffisance de la demande avec 15 %. En février, les conditions de concurrence sont également citées en premier lieu par 33% des enquêtés, suivies par la faiblesse de la demande et l'accès au crédit avec près de 16% pour chacun des facteurs. Le coût de la main-d'œuvre n'est cité que par 1 % des répondants». D'un autre côté, la situation financière des entreprises du secteur du commerce, «11 % des chefs d'entreprise anticipent une amélioration durant le semestre suivant, alors que 56 % et 33 % anticipent respectivement une situation stable ou moins bonne que celle qui a prévalu en novembre». En février, les résultats diffèrent et près de 20 % des responsables d'entreprises «anticipent un affermissement de leurs conditions financières, alors que 33.3 % et 46.7 % anticipent une stabilisation, voire une détérioration des conditions financières enregistrées à la date de l'enquête». Par ailleurs et en matière de paiement de la clientèle, «les délais ont tendance à s'allonger pour 50 % des répondants en novembre et pour 86 % en février». Des évolutions futures Pour les six prochains mois, l'enquête réalisée par le Centre tunisien de veille et d'intelligence économique, précise que «l'effectif total des entreprises du secteur serait constant pour 60 % des répondants au mois de novembre et pour 54 % des répondants de l'enquête du mois de février. Pour cette dernière enquête, 33 % des répondants affirment que les effectifs seraient plus élevés». Pour leur appréciation sur l'évolution de l'ensemble du secteur du commerce durant les six prochains mois, 20 % des chefs d'entreprise estiment que «le secteur aura une évolution croissante à la première enquête et 33 % à la deuxième enquête, alors que les proportions relatives à une évolution stable est de 60 % en novembre et 33 % en février». Ainsi, l'appréciation d'ensemble du secteur s'est améliorée pour le prochain semestre.