La Friedrich Ebert Stiftung, en collaboration avec la Fédération tunisienne des ciné-clubs et le Ciné-club de Tunis, organise du 15 au 21 mars à la MC Ibn-Khaldoun la semaine du cinéma de la paix, dans sa Xe édition. La manifestation Cinéma de la paix aspire à défendre un autre cinéma, un autre art dont l'essence serait de traduire l'homme dans sa diversité et dans sa complexité, dans la louable intention de l'élever au-dessus de toutes les formes d'aliénation et de toutes les servitudes aussi bien économiques que sociales ou artistiques. Un cinéma alternant différentes déclinaisons : indépendant, engagé, revendicatif, révolutionnaire et, aussi, d'art et d'essai. Un cinéma qui œuvre pour la promotion de la culture de la paix et qui se veut un antidote contre l'autre cinéma qui prône et privilégie la guerre, la violence, la suprématie de l'homme occidental et de ses valeurs. Le message véhiculé à travers les six films projetés dans le cadre de cette manifestation est présent dans chacun de ces thèmes traités : le droit à la vie, la résistance, la femme, l'Afrique, le fanatisme et l'écologie. En ouverture, les cinéphiles ont eu droit à un film américain de Jessie Nelson, avec Michelle Pfeifer et Sean Penn, sorti en 2002, Sam, je suis Sam. Ce film traite le droit sacré à la vie. Le lendemain, mardi 16 mars, ce fut au tour de Hunger, un film britannique de Steve Mac Queen, sorti en novembre 2008 et interprété par Liam Cunningham. Il était question de résistance. Hier, mercredi, on projetait un film espagnol, sorti en novembre 2006, de Fernando Leon de Aranoa, Princesas. Le thème du film est la femme. Aujourd'hui, jeudi, le continent africain sera au centre d'un film américain, un thriller de 2005, réalisé par Fernando Meirelles, avec Ralph Fiennes et Rachel Weisz. Vendredi, le public sera vraisemblablement nombreux pour suivre le film du Jordanien d'origine palestinienne, Mahmoud Al Massad, Recycle. Ce documentaire relate le quotidien d'Abou Ammar qui, ayant perdu ses illusions dans le chaos afghan des années 1980, tente de conjurer la confusion qui s'empare de lui en écrivant un livre sur le jihad, cet ouvrage ne trouve pas d'éditeur. Il continue cependant à essayer de retrouver une vie normale dans une ville réputée pour être le fief d'Al Zarkaoui, leader d'Al Qaïda en Irak. Alors que ses efforts restent vains et que la population a les yeux braqués sur la situation politique au Moyen-Orient, Abou Ammar s'apprête à prendre une décision qui va changer sa vie. La clôture de cette manifestation cinématographique aura lieu samedi avec un film américain de Robert Kenner, Food Inc., sorti le 2 décembre 2009. Ce long métrage, interprété par Michael Pollan et Eric Schlosser, est sur l'écologie. Le lendemain, dimanche 21 mars, le public est convié à un concert donné par Jazz Oil en hommage à Asma Fenni, l'une des fondatrices du Cinéma de la paix, disparue en 2009. Par ailleurs, en marge de cette manifestation, on a prévu deux stages en formation qui auront lieu les jeudi 18 et vendredi 19 à la MC Ibn-Khaldoun, à partir de 10h00, avec un atelier scénario animé par Sonia Chamkhi et un autre d'analyse filmique animé par le professeur et critique de cinéma, Tahar Chikhaoui. Le samedi 20 mars, à 10h00, une rencontre autour du thème «Projection planétaire, circuits de distributions alternatives pour une culture qui milite pour la paix».