Dans la foulée du triomphe au Chan 2011 au Soudan, la sélection olympique a obtenu, samedi dernier à Blantyre, sa qualification au prochain tour des JO. Les voyages forment la jeunesse Rebaptisée sélection 2012, l'équipe nationale olympique fait souffler un vent d'espoir après la qualification ramenée de Blantyre. Certes, le chemin de Londres 2012 est encore bien long… mais le panache employé pour écarter une bonne sélection du Malawi avec deux victoires à la clé a installé de réelles ondes positives en vue du but suprême. Malgré le lourd handicap que représente l'arrêt, depuis voilà trois mois, des compétitions nationales; malgré aussi un interminable voyage de près de 25 heures jusqu'à Blantyre via Paris et Johannesburg; malgré, enfin, une préparation «expéditive» et sommaire sans un seul match amical, le onze de Ammar Souayah n'a pas tremblé sur les deux manches de ce premier tour éliminatoire, assurant une qualification méritée où le talent des buteurs Youssef Msakni, Ali Maâloul et Driss Mhirsi a explosé. S'appuyant sur les vertus de la rigueur, de la vivacité et de la précision, les copains de Aymen Abdennour donnent, aujourd'hui, à penser que, peut-être, la relève au sein de la sélection «A» est prête d'autant que l'on prête au coach national Sami Trabelsi de revoir à la baisse la présence des «pros» d'Europe, pas toujours au top et ne témoignant pas régulièrement de l'envie, de l'engagement et du sérieux nécessaires. On annonce, à ce titre, que d'ores et déjà Karim Haggui et Fahid Ben Khalfallah feraient les frais de cette révision. D'ailleurs, en juin prochain, Ammar Souayah doit composer avec une donnée essentielle : alors que son équipe va devoir disputer le 3, 4 ou 5 juin (match aller) et le 17, 18 ou 19 juin (match retour), le second tour de son parcours olympique contre une nation dont elle va connaître le nom demain à l'issue du tirage au sort prévu au Caire, la première sélection va disputer en même temps son match contre le Tchad comptant pour les éliminatoires de la CAN 2012 (groupe K). Ce chevauchement risque en tout cas de perturber les plans de Souayah, surtout quand on sait que plusieurs internationaux font régulièrement la navette entre les deux sélections (Youssef Msakni, Bilel Ifa, Aymen Abdennour…) Nivellement accentué des valeurs La performance des Aiglons de Carthage prend une toute autre dimension quand on pense au nivellement des valeurs de plus en plus accentué sur l'échiquier continental. Le Malawi aurait pu jouer un mauvais tour à nos internationaux espoirs, comme l'avait fait le Botswana, il y a quatre ans à l'équipe de Tarak Thabet. D'ailleurs, le week-end dernier, plusieurs favoris étaient passés à la trappe. Le Ghana, six fois présent aux J.O, a été bouté hors course par le Soudan (1-0, 1-1). Le Cameroun, dont on connaît la qualité du vivier des moins de 23 ans, a été sorti sans gloire par la Tanzanie (2-1, 1-2, 6 tirs au but à 5). En attendant le match Côte d'Ivoire-Liberia, reporté au 20 avril, la liste des qualifiés a fière allure : outre la Tunisie, on retrouve l'Algérie, l'Egypte, le Nigeria, l'Afrique du Sud, la Guinée, le Gabon. Les Fennecs de la vieille connaissance du public tunisien, Ezzeddine Aït Djoudi, ont eux aussi mis du panache à assurer le ticket du deuxième tour : 3-0 à Alger et nouvelle victoire à Antananarivo contre Madagascar (1-0, but dès la 2e minute de Sid Ahmed Aouadj). Le Maroc de Pim Verbeek, six fois présent aux JO, a assuré, lui, une qualification au forceps (victoire 2-0 à Marrakech, défaite 1-2 au Mozambique, le but de Younès Mokhtari à la 69e sauvant les Lionceaux de l'Atlas). Même topo pour l'Egypte. Après avoir obtenu une belle victoire (2-0) au Caire, les hommes de Hani Ramzi vécurent de grosses frayeurs contre le Botswana, à Gaborone où une tête de Mohsen Marwan les sauva du gouffre (défaite 1-2). En tout cas, parmi les pays d'Afrique du Nord, seule la Libye a été sortie (0-0, 2-4) par l'Afrique du Sud. La Fédération tunisienne a, en tout cas, exprimé le vœu d'abriter le tournoi des poules en cas de passage du second tour, bien entendu. Et elle n'est pas la seule à exprimer cette intention, l'Algérie voulant de son côté recevoir le mini-championnat du dernier tour. Théoriquement, les deux pays pourraient le faire en cas de qualification et s'ils ne sont pas versés dans un même groupe. Car au tour final, il y aura deux poules de quatre qui seront domiciliées dans deux pays qualifiés. La qualité du cru 2012, le métier de son encadrement technique et la vague d'enthousiasme sur laquelle surfe actuellement le foot tunisien autorisent indiscutablement tous les espoirs si l'on sait accomplir les progrès indispensables à ce niveau de la compétition.