''La situation actuelle et les exigences de la révolution'', tel est le thème du colloque organisé, dimanche, à la maison de la culture Cheikh-Idriss, à Bizerte, par l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques. Dans une conférence axée sur cette question, M. Abdelwaheb Moattar, professeur de droit constitutionnel et vice-président de l'association, a passé en revue la situation actuelle qui prévaut dans le pays. Il a estimé que le gouvernement de M. Béji Caïd Essebsi ainsi que certaines parties politiques, qui agissent en catimini ou à visage découvert, tentent de contourner les revendications de la révolution. Il a indiqué que ces parties œuvrent à minimiser les nobles objectifs de la révolution au service d'agendas nationaux et internationaux, en vue de marginaliser les revendications fondamentales du peuple, telles que la dissolution de la police politique et la traduction en justice des symboles de la corruption et de la répression. Il a également évoqué les tentatives de certains éléments en relation avec le parti du Rassemblement constitutionnel démocratique dissous visant à faire dévier le peuple des vrais objectifs de la révolution, en soulevant des questions marginales. Selon M. Moattar, ce gouvernement œuvre à promouvoir le courant bourguibiste et à consacrer des approches qui ne figurent pas dans la liste des objectifs de la révolution, par le biais la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, à l'instar du scrutin de liste, de l'interdiction du contrôle international des élections et de la promotion du régime présidentiel. Suite à cette intervention, un débat approfondi a eu lieu notamment sur le scrutin uninominal majoritaire et son importance pour élire des compétences attachées à la révolution et à la réalisation de ses objectifs ainsi que pour empêcher l'intrusion des anciens membres du régime déchu et du RCD, et choisir un régime parlementaire consacrant le pouvoir du peuple. Les intervenants ont appelé toutes les forces politiques patriotes à s'unir en un front national pour déjouer tous les plans hostiles à la révolution, à l'intérieur ou à l'extérieur du gouvernement.