• Un programme de réhabilitation des entreprises sinistrées • Un nouveau directeur général à la tête d'Attijari Bank Tunisie dans les prochaines semaines "La Tunisie a été le premier pas à l'international" a déclaré le président directeur général du groupe Attijari Wafa Bank, lors de la conférence de presse tenue hier à Tunis. Cela démontre toute l'attention portée par le groupe à la filiale tunisienne, vraisemblablement locomotive de développement du groupe. En effet, le groupe s'est engagé dans un processus d'internationalisation au nord et au sud pour accompagner le commerce international et les compatriotes à l'étranger. Pour ce faire, l'approche adoptée consiste en la duplication, in extenso, du modèle tunisien dans d'autres régions, notamment les pays voisins. L'accompagnement des entreprises sinistrées Forte d'une expérience de mise à niveau des entreprises marocaines pendant les années 90, la banque a dupliqué la formule de réhabilitation "Mousanada" pour satisfaire les besoins spécifiques des PME sinistrées. Ce programme est destiné aux clients Attijari bank PME-PMI dont le total des «immobilisations nettes» est inférieur à 5 millions de dinars , ayant une activité industrielle, commerciale ou de service, faisant face à des difficultés conjoncturelles, suite aux derniers événements, empêchant le fonctionnement normal de leur entreprise. De même, les non-clients peuvent recourir à la banque pour évaluer leurs situations spécifiques et prendre part aux solutions appropriées. Comme solution, la banque propose un reprofilage du passif circulant ayant une contrepartie «client» et «stock» justifiés. Au bas du bilan, la banque a fixé des mesures pour corriger les déficits de trésorerie. Au niveau des encaissements, elle offre un crédit de trésorerie pour relayer la baisse d'activité justifiée. Au niveau des décaissements, la banque prévoit un rééchelonnement des échéances impayées des concours à moyen terme. Circonstance oblige, les plans de remboursement seront réadaptés aux nouvelles capacités avérées des clients. Mieux encore, les entrepreneurs sinistrés bénéficieront d'une avance sur l'encaissement des indemnités d'assurances ou d'un fonds de soutien, valablement justifiés, couvrant la détérioration de l'actif circulant ou de l'outil de production. Pour assurer aux PME-PMI, cibles du programme, le soutien nécessaire, une équipe dédiée au traitement de ces dossiers a été mise place au niveau des structures centrales. "Aussi, nos commerciaux au niveau du réseau, interface entre cette équipe et le client, assureront une qualité de prise en charge opérationnelle, une proximité de tout instant et une proactivité vis-à-vis de nos clients et un accompagnement et un soutien de nos clients pour surmonter leurs difficultés conjoncturelles" a précisé l'un des directeurs de la banque. Une stratégie locale pour le développement international Avec 17 banques, 5 bureaux de représentation et 60 succursales en Europe, le groupe semble marcher à pas de géant sur le sentier de l'internationalisation. "La crise a offert de belles opportunités" a souligné le président du groupe. En effet, les banques européennes, notamment françaises, gravement touchées par la crise financière de 2008, ont opté pour des désinvestissements sur plusieurs marchés. Sur les marchés de l'Afrique subsaharienne, la banque a acquis, à bon marché, cinq agences délaissées par le Crédit Agricole. A l'instar de l'expérience tunisienne, avec l'achat de la Banque du Sud, les cadres d'Attijari, en concertation avec les compétences locales, procèdent à des restructurations des structures, la modernisation du management et la capitalisation du savoir-faire. "Ce n'est pas à Casablanca qu'on doit fixer les axes de développement de nos unités à l'étranger" a-t-il ajouté. Dans ce sens, Attijari Tunisie, doit profiter de l'extension du réseau international du groupe pour mieux servir ses clients tunisiens, particuliers et professionnels. L'expertise des unités à l'étranger est de nature à garantir les recouvrements des exportations et assister les achats, notamment des matières premières. "Il faut orienter les PME tunisiennes au sud pour développer du business", a confié le banquier. Pour les particuliers, la filiale tunisienne sera en mesure de concevoir des produits répondant aux besoins et aux attentes spécifiques des Tunisiens à l'étranger. Des indicateurs positifs Les indicateurs financiers du premier trimestre 2011 montrent que le nouveau directeur général d'Attijari Bank Tunisie, M Hichem Sfa, qui prendra les commandes le 9 mai prochain, n'aura pas à gérer une situation financière difficile. Avec une évolution de 21% du Produit Net Bancaire (Pnb) de ce trimestre par rapport à la même période de l'année dernière, pour avoisiner les 72 millions de dinars, un résultat net d'une soixantaine de millions de dinars semble un objectif fortement réalisable. "Même si on commence à payer 30% d'impôt à partir de cette année" a précisé le directeur général partant (dans quelques semaines). Mais au niveau organisationnel, la mission sera plus dure. Le président du groupe a clairement annoncé que c'est une nouvelle génération de banquiers, capables d'innover dans tous les métiers de la banque et de la finance pour satisfaire les besoins de la clientèle. "Les balises sont là, le 24 juillet marquera le passage à la démocratie, il faut continuer à travailler" a-t-il indiqué.