Cependant, l'on suppose que les technologies favorisent l'apparition de facteurs à risques physiques, chimiques et biologiques. Les rayonnements ionisants et ceux non ionisants peuvent avoir des conséquences physiques», indique M. Hamadi Dekhil, ingénieur général et directeur classe exceptionnel du contrôle environnemental des produits à l'Ancsep. A l'échelle internationale, la maîtrise des facteurs à risques est assurée grâce à un travail d'analyse, de gestion et de communication sur les éventuels inconvénients. Une mission pluridisciplinaire qui implique plusieurs instances, notamment l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Centre international de recherches sur le cancer, l'instance «Santé Canada» ou encore la commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants. «Actuellement, nous sommes en phase d'évaluation et d'analyse des risques sanitaires et environnementaux. Toutefois, il ne s'agit, toujours pas, d'une évaluation technique poussée car il est difficile de prouver l'impact des RNI sur la santé. La phase d'évaluation telle qu'elle est menée consiste en l'analyse de l'exposition aux RNI, la caractérisation des dangers, et ce, dans l'optique de s'entendre sur les objectifs et les fondements d'une prévention appropriée», renchérit M. Dekhil. Tunisie, l'Ancsep et l'Anf se soumettent aux recommandations émises par les instances internationales. Des recommandations préventives et rien de plus car il y a bel et bien une incertitude scientifique quant aux risques sanitaires. «Certes, mais l'on présume que l'exposition au GSM est éventuellement plus risquée qu'aux ondes électromagnétiques émises par les BTS», indique M.El Hani. Ce qui est sûr, c'est que l'OMS et en collaboration avec les autres instances internationales oeuvrant dans ce sens, a adopté des valeurs limites d'exposition au champ magnétique. Selon les données fournies par M. El Hani, il existe trois bandes de fréquence fixant l'intensité maximale d'un champ électromagnétique. La première est fixée à 900 mégahertz, soit 41 volts/ mètre; la deuxième est de 1800 mégahertz soit 58 volts/ mètre et la troisième est fixée à 2100 mégahertz; soit 61 volts/mètre. Des valeurs qui sont imposées et respectées à l'échelle nationale. L'Ancsep, de son côté, veille au respect de ces valeurs dans la mise en place des BTS, notamment celles avoisinant des établissements à haut risque, tels que les crèches, les jardins d'enfants et les hôpitaux. «Ces établissements comptent une population à risque car d'une immunité réduite», précise M. Dekhil. Parallèlement et en collaboration avec l'ANF, l'Ancsep s'applique à des campagnes de sensibilisation, dédiées aux institutions concernées, telles que les municipalités et les opérateurs de téléphonie mobile. «La gestion des risques ne peut, pour l'instant, être réalisée qu'à travers la sensibilisation sur les précautions à prendre. En 2004, nous avons élaboré un circulaire définissant les niveaux d'exposition aux rayonnements non ionisants et les mesures préconisées pour l'installation des antennes de relais. Laquelle circulaire a fait l'objet, en 2008, d'une révision et ce, afin de définir les tâches des intervenants. Aussi, l'Ancsep se charge-t-elle de l'étude des réclamations et le maintien des mesures de précaution. Les municipalités donnent leur avis sur l'impact des BTS sur l'aménagement urbain», explique M. Dekhil. Il y a lieu de noter, en outre, qu'il a été procédé, en 2010, à l'activation du comité technique de l'étude de l'impact non ionisant sur la santé; un mécanisme créé en 2001. Récemment, l'Ancsep a élaboré un projet de loi définissant les mesures de précaution nécessaires ainsi que les modalités techniques relatives à l'installation des antennes-relais, telles que la qualité des équipements et la sécurité sanitaire des travailleurs. Elle s'est également entretenue avec les trois opérateurs pour rationaliser le recours aux BTS; une réunion qui s'est achevée sur l'accord unanime entre les opérateurs quant au recours à une seule station en cas de faible demande. «Nous avons, de surcroît, définit un large programme de sensibilisation impliquant toutes les parties concernées. Ce programme sera prochainement mis en oeuvre», renchérit M. Dekhil.