La Société tunisienne de biologie clinique ne cesse de faire preuve de dynamisme, d'ouverture et de volontarisme. Elle s'impose comme pierre angulaire de l'expression scientifique de la biologie tunisienne. Elle s'est investie dans l'organisation de différents séminaires de formation et c'est dans ce cadre que s'inscrit la tenue à Yasmine Hammamet du 12 au 14 juin des XXIIèmes journées nationales de biologie clinique qui portent sur différents thèmes (don d'organe, maladies cardiovasculaires, hépatites, les anémies immunologiques, la maladie d'Alzheimer, les infections nosocomiales, la sécurité dans les laboratoires). Une table ronde sur « le biologiste et les nouveaux défis sanitaires » a eu lieu également avec la participation de différentes sociétés savantes du Maghreb, d'Afrique et d'Europe. Pour accomplir ses missions, l'hôpital utilise de nombreux agents chimiques dangereux : produits chimiques, biocides, produits ménagers... « En raison des nombreux dangers qu'ils peuvent présenter et qui découlent de leurs propriétés physicochimiques, toxiques pour l'homme et toxiques pour l'environnement, leur manipulation, leur stockage, leur transport et leur élimination sous forme de déchets génèrent des risques » note M.P.Parvy chargé de mission des risques chimiques, assistance publique des hôpitaux de Paris. Ces risques vont avoir pour cible à la fois les personnes, les biens et l'environnement. « Mettre en place la gestion des risques au laboratoire, ajoute M.Parvy , nécessite d'abord la connaissance précise de tous les agents chimiques dangereux présents, de leurs propriétés de danger et des risques qui y sont associés, des quantités stockées et manipulées. Il est aussi indispensable de connaître la quantité et la dangerosité des déchets et effluents produits dans lesquels on va les retrouver. La maîtrise et la gestion de ces risques passent d'abord par l'acquisition de connaissances des professionnels dans ce domaine à travers leur formation initiale ensuite soutenue par une formation continue indispensable dans un contexte aussi rapidement évolutif puis la mise en place d'un réseau de référents et d'experts. Bien que la biologie soit l'un des principaux acteurs de la gestion des risques chimiques en milieu hospitalier, ce sont les établissements de santé dans leur ensemble qui doivent s'engager à gérer ces risques qui concernent à la fois les professionnels, les patients, les biens et l'environnement. Les enjeux sont importants. Ils sont à la fois économiques, sociaux et environnementaux »
La qualité du résultat biologique La qualité du résultat biologique est conditionnée par la qualité d'analyse d'une part et l'expertise de son interprétation biologique d'autre part. « Dans ces deux étapes, estime M.J.L.Beaudeux du service de biochimie du pôle médicotechnique, groupe hospitalier Charles Foix-Jean Rostand, APHP France, la compétence biologique est requise, celle-ci est basée sur la formation initiale du biologiste, son expérience liée à l'exercice professionnel et l'actualisation de ses connaissances par rapport à l'état de l'art dans son domaine médical, biologique et technologique. Cette compétence, qui fait du biologiste un acteur incontournable de l'équipe soignante, trouve ses bases dans la formation initiale universitaire qui lui assure une compétence dans le domaine de la santé, la formation médicale qui lui permet d'appliquer les données scientifiques et médicales les plus récentes à son expertise biologique quotidienne et l'adaptation de son exercice en fonction de ces évolutions fondées sur une évaluation régulière des pratiques professionnelles. Elles ont pour objectifs d'analyser régulièrement les pratiques cliniques médicales et les prestations biologiques associées et de les actualiser pour l'exercice quotidien de la biologie médicale, dans le cadre d'une prise en charge adéquate et optimale du patient. L'évaluation régulière des pratiques professionnelles constitue un véritable outil d'évaluation des compétences et aboutira à une prise en charge médicale et biologique des patients homogène, optimale et rationnelle »
Le laboratoire : un acteur important dans l'évaluation du risque cardiovasculaire : Le laboratoire est un acteur important dans l'évaluation du risque cardiovasculaire. Mme Naziha Kaabachi, biologiste, a essayé de montrer à partir d'une étude représentative de la population adulte âgée de 35 à 70 ans du Grand Tunis une prévalence élevée des facteurs de risque cardiovasculaire, particulièrement l'obésité abdominale, l'hypertension artérielle et le diabète. La recherche d'associations de facteurs de risque cardiovasculaire a montré que 22,4% des individus présentaient un seul facteur, 21% avaient deux facteurs associés et 26% avaient au moins trois facteurs de risque. 30% de la population présentait un syndrome métabolique.