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Laideurs monumentales (I) : Le cas de Chébika
Vadrouille - Chefs-d'œuvre en péril
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 04 - 2011

On s'étonnera que, dans cette rubrique consacrée à la célébration de notre patrimoine civilisationnel, on puisse titrer sur un aspect peu reluisant de ce patrimoine. Il faut pourtant admettre que cette démarche est une autre manière de servir ce précieux legs. Au demeurant, c'est une démarche que nous avons annoncée dès la reprise de cette rubrique intervenue il y a deux mois après l'interruption d'un an et demi. Il s'agit, ni plus ni moins, d'être en conformité avec nos choix nouveaux, à nous Tunisiens, en matière d'information et de rapport à la chose publique, surtout lorsque celle-ci relève d'un domaine aussi important que l'identité.
Les banlieusards du nord de la capitale, à partir de Carthage-Salammbô et jusqu'à la Marsa — et, depuis trois mois, l'ensemble des Tunisiens — savent à quel point, durant ces deux dernières décennies, nous avons été dépossédés de notre patrimoine dans cette région du pays. Rien n'a été épargné, ni la nature ni le domaine archéologique. Et rien ne pouvait y être entrepris, pas même le déplacement du moindre caillou, sans l'examen préalable et l'onction du "Palais". Il s'est passé ce que nous savons tous, parfois sous nos yeux, sans qu'il nous fût permis de bouger le plus petit doigt. Cette paralysie s'est propagée dans tout le pays et la chose publique est devenue la chose du "gouvernant" (mtâ' el hâkem), celui du palais de Carthage ou son plus petit représentant local.
Maintenant, les choses changent. On demande des comptes et on annule les oukases. Nous allons le faire à notre tour, bien que nous nous y soyions employés — avec les précautions d'usage, susceptibilités et risques de représailles obligent —, sans le moindre succès, bien entendu. Ce fut le cas, en particulier pour le site majeur de Chébika, trésor de l'architecture et de l'urbanisme oasiens, consciencieusement massacré par le omda local qu'on peut aujourd'hui désigner clairement. Celui-ci a confisqué le paysage qu'il a masqué avec des installations commerciales qui en barrent toute la façade; il a confisqué des locaux, notamment la sguîfa, nombril du village qui abritait le fameux gadoûs, clepsydre aquatique servant à la mesure du temps de répartition des eaux sur les parcelles de l'oasis et où se réunissaient les Anciens. Ce faisant, il a canalisé le flux des visiteurs vers ses commerces. Dans sa grandeur d'âme, il a bien voulu concéder des miettes à quelques proches et obligés auxquels il a attribué quelques "concessions". Ainsi, il a privé les villageois, installés en contrebas dans une nouvelle cité, de profiter des retombées de la manne touristique (en période de pointe, jusqu'à plus de 1.000 visiteurs par jour !).
Aujourd'hui, nous demandons ouvertement l'aménagement d'un véritable parking pour accueillir le flot de véhicules qui se bousculent à l'entrée du village ancien et en bordure de la minuscule oasis, troublant ainsi le calme et la poésie des lieux. Nous demandons également l'édification d'un "centre commercial" dans l'enceinte de la nouvelle cité et d'en répartir les locaux sur le plus grand nombre de sorte qu'un maximum de villageois en profitent. Nous exigeons, enfin, que soient démantelées les installations construites par le potentat local car elles constituent une atteinte au cachet architectural de l'endroit et même, tout simplement, au bon goût avec les pancartes qui dépassent de partout, indiquant la direction des toilettes, celle qui conduit tout naturellement dans les filets du marchand.
On nous dit que le omda fait aujourd'hui profil bas. Ce n'est pas suffisant. Il se doit de faire amende honorable aussi en participant à la réparation des dégâts qu'il a occasionnés au site et des préjudices qu'il a causés à ses concitoyens pendant deux décennies, fort du soutien d'un régime qui, en contre-partie d'une allégeance absolue, tolérait tous les abus.
Ici comme ailleurs — à Carthage par exemple —, l'Etat a le droit, le devoir de récupérer ses biens, nos biens. Ce sera seulement à cette condition que, ayant proclamé en titre voilà quelque 5 ans "Je ne retournerai plus à Chébika", j'y retournerai avec enthousiasme en conviant mes lecteurs à faire pareil. Et peut-être même serrerais-je la main d'un omda repenti.


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