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Un patrimoine naturel en péril
L'oasis de Gabès
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 05 - 2011

Après avoir participé à une marche contre la pollution, le 16 avril dernier à l'avenue Habib Bourguiba, l'Association de protection de l'environnement de Gabès a mis les voiles, hier, vers la Cité des sciences au premier «Forum tuniso-français de la société civile : Citoyenneté-Environnement-Solidarité». A travers sa caravane composée de plusieurs chars, l'association a fait de la lutte contre la pollution atmosphérique et de la surexploitation de la nappe phréatique par l'industrie chimique son cheval de bataille.
Une surexploitation alarmante de la nappe phréatique
Tout le monde sait que la palmeraie de Gabès (un ensemble de petites oasis : Oudhref, Métouia, Ghannouch, Bou Chemma, Chenini, Téboulbou et Kettana) est une oasis unique dans son genre en Afrique du Nord. Elle est l'une des rares au monde à présenter une position géographique située à proximité de la mer. En effet, dans ce paradis de la biodiversité saharienne, on y pratique la culture à étages : la strate supérieure est constituée de palmiers-dattiers qui jouent à la fois le rôle de parasol et de coupe-vent aux autres arbres. Quant à la strate moyenne, celle-ci est constituée de différents arbres fruitiers. Ainsi, ces arbres permettent de réguler l'humidité de l'air et d'apporter de l'ombre. Enfin, quant à la strate basse, cette dernière est composée de différentes cultures maraîchères et fourragères.
Mais voilà qu'à partir des années 60, les sources en eaux douces qui alimentent l'oasis de Gabès ont été gravement touchées par la mise en place des complexes de l'industrie chimique (surexploitation de la nappe phréatique). En outre, le débit a baissé au fur et à mesure jusqu'à un épuisement total au début des années 90. Parallèlement, des puits artésiens de 100 à 200m ont été forés pompant l'eau de la nappe Djeffara (des eaux presque non renouvelables, on estime que le temps de renouvellement de cette nappe est de l'ordre de 400 à 500 ans) ). Selon des statistiques, l'eau extraite de cette nappe a atteint ces derniers temps un volume aux alentours de 100 millions de mètres cubes par an. Si la surexploitation continue sur cette lancée, elle pourrait atteindre un seuil critique. De plus, tout laisse supposer que des infiltrations d'eau de mer pourraient contaminer la nappe phréatique et transformer les eaux douces de cette nappe en eaux saumâtres avec un taux de salinité non propice pour la survie de la flore dans l'oasis.
Un poison nommé phosphogypse
Parallèlement, selon les militants de cette association, le Groupe chimique tunisien (GCT) transforme 5,5 millions de tonnes de phosphate par an pour la production d'acide phosphorique et d'engrais. D'autre part, d'après des chiffres avancés par ladite association, les résidus ont toujours été directement rejetés dans la nature ave 12 mille tonnes par jour de phosphogypse déversées directement dans la mer, 112 tonnes par jour de dioxyde de soufre dans l'air, de même que 80 tonnes par jour de fluor et 8 tonnes à l'heure de poussières diverses.
Quant à la quantité d'eaux «phosphogypseuses» déversées dans la mer au cours des 20 dernières années, cette dernière est estimée aux alentours de 80 millions de tonnes. Comme conséquence à ce désastre écologique, le fonds marin du Golfe de Gabès est désormais composé à 96% d'un plancher (une couche) de vase plâtreuse de 70cm d'épaisseur, ne laissant au couvert végétal qu'un faible pourcentage d'occupation (de 4%) et créant le mythe de la désertification océanique (notons qu'en 1924, cette couche de vase ne représentait que 20% du fonds marin du golfe). D'autre part, l'altération de la composition chimique de l'eau de mer a par ailleurs favorisé la prolifération anormale des algues, de méduses et l'accumulation des métaux lourds dans la chair des poissons (nuisant ainsi au commerce de ces produits avec les pays importateurs qui ont l'habitude d'effectuer des contrôles drastiques)
Décidément, entre terre et mer, la région de Gabès souffre le martyre avec des cancers à profusion causés par une activité industrielle sauvage et hyper-polluante, pratiquée depuis des décennies. Alors à quand des décisions politiques pour stopper ce génocide non déclaré!


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