La situation du côté du poste frontalier Wazen-Dhehiba reste préoccupante et explosive, au début de cette semaine. Les tirs et les bombardements de l'autre côté de la frontière sont entendus par intermittence et à n'importe quel moment de la journée. Les habitants de Dhehiba sont très paniqués, les explosions étant devenues fortes et ne ressemblant pas à celles des jours précédents. L'armée tunisienne et la gendarmerie sont sur leurs gardes et suivent de près les événements. «Les derniers bombardements qui ont visé Wazen ont fait plusieurs victimes ainsi que la destruction complète de 14 maisons», nous dit N.S.M, un Libyen qui arrive de cette localité, puis il ajoute : «Il a été dit que le colonel de Tiji a fait défection et s'est rendu, hier, à la gendarmerie tunisienne. Il s'agit, en vérité, du commandant en chef du bataillon d'El-Ghazaya». Au point de passage, l'activité du flux migratoire est normale. Des familles continuent de fuir les massacres. Des ambulances et des voitures privées transportent, de temps à autre, des blessés vers les hôpitaux de Tataouine, Médenine et Sfax. Dans les camps, le nombre des réfugiés est toujours considérable, mais les conditions laissent à désirer. «L'aide humanitaire présentée par l'Unhcr reste en deçà des espérances. Heureusement que les deux associations libyennes de bienfaisance «Ettakafou-ou» et «El-Ihsen» ont permis de satisfaire, un tant soit peu, les besoins nécessaires», nous dit Kilani Ben Aïssa, membre de l'association de fraternité pour l'accueil des réfugiés.